Les boîtes de scrutin étaient à peine dépouillées que, trébuchant sur une question, le nouveau gouvernement Legault se retrouvait porteur d'unepriorité: la laïcité.
Les caquistes devaient être les premiers surpris d’apprendre aux nouvelles du soir que le voile islamique sortait des limbes où l’avaient courageusement rangé les Quebec liberals.
À défaut de chair, les médias tenaient un os et, ceci expliquant cela, personne ou presque ne fit état de l’intention des caquistes de «redonner de l’argent aux Québécois», peut-être même avant Noël.
Ça jetterait pourtant un baume sur l’amour-propre des moutons de la fiscalité qui, luttant quasiment seuls contre les changements climatiques, n’auront pas droit au remboursement des taxes que Justin Trudeau promet maintenant aux provinces nouvellement taxées. It's the fiscality, stupid!
Baisée un jour, baisée toujours, la Belle Province...
La même qui, guidée par ses leaders d'opinion, se casse à nouveau la tête avec l’islam et le crucifix. Rien de tel pour aller nulle part que des réformes nécessitant une clause nonobstant...
La fébrilité des premiers jours du nouveau gouvernement de la CAQ a donné lieu à des drôleries frénétiques.
Voulant parler du voile au Rest of Canada, une recrue de la Canadian Broadcasting Corporation, importante et excédée, s’écria devant tout le monde: «JE VEUX SIMON JOLIN-BARRETTE EN ANGLAIS!»
Personne n’eut l’impertinence de répliquer du tac au teckel: «CHEF! OUI CHEF!»...
Alors donc, à peine les Québécois se donnaient-ils un nouveau gouvernement que des protestataires associaient la CAQ au Ku Klux Klan!
Les petits copains de la CSN, la centrale préférée des cracheurs de feu, brandissaient des affiches vengeresses, cinq jours après le scrutin! La démocratie n'oblige pas les rustres à la politesse...
Alors, vous verrez, la machine à chiâler tournera bientôt à plein régime et toute baisse des impôts sera qualifiée de crime contre l’humanité par les marxistes parlementaires.
Autre objet de dépression : un sondage indique que le Québec soutient toujours fermement Justin Trudeau, le petit père du cannabis. Il peut espérer une majorité de circonscriptions québécoises en 2019...
Voilà «quelque chose comme un grand peuple» qui chérit le fils de celui l’a jadis durement soumis, et deux fois plutôt qu’une.
Il faudra garder cela à l’esprit quand le PQ, avant de fermer les lumières, remettra le microsillon du pays. Ou lorsque les scouts de Québec solidaire rechanteront Gens du pays.
La Belle province tient son rêve par le petit doigt, comme une mondaine incertaine de ses sentiments...
L’avenir semble donc aussi troublant que le spectacle automnal commandité par Ottawa, le premier vendeur de drogue du G-7.
Les files d’attente aux portes des droguistes de l’État en ont laissé plus d'un bouche bée : cette belle jeunesse, étonnamment matinale, parfois hirsute et plus très jeune, sortie de nulle part par dizaines de milliers, parfaitement heureuse de la fumisterie canadienne...
Le spectacle déboulonne le mythe d’une pénurie de main-d’œuvre. On se dit que ce n’est pas la main-d’œuvre qui manque, ce sont les mains...
Ça donne à rêver de lendemains qui chantent. Dans deux ans, quand la Direction de la Santé publique donnera son avis et que les bronzés du sans-rendez-vous voudront gratiner leurs honoraires, on apprendra que la schizophrénie fait des ravages, que les urgences psychiatriques débordent et que les préposés n'en peuvent plus...
Pour le moment, la critique ne tient pas devant l’addiction démocratisée; le moindre avertissement indique un esprit réactionnaire...
Dans cette affaire, Justin Trudeau, le Plafonnier du Canada, s’en tire avec une facilité étonnante. Il raconte vouloir contrecarrer le crime organisé mais cherche à ignorer que des libéraux notoires sont devenus miraculeusement riches... Hein? Quoi? Pis Brian Mulroney?
Les fruits du hasard tombent rarement sur la tête des pauvres gens. Mais ça, Newton Trudeau ne l’expliquera pas.
On veut nous faire croire qu’il rend des comptes en jasant quelques minutes avec les millionnaires du showbiz. Mais il satisfait surtout ceux qui en savent long et qu’on ne voit jamais, placés qu’ils sont en haut lieu...
Tout ça est à pleurer, évidemment. Et aggrave notre tentation de prendre congé. De sortir de la sphère pour ainsi dire...