L’Union des producteurs agricoles commence à s’impatienter devant la lenteur du gouvernement du Québec à présenter une stratégie de l’agroalimentaire — un engagement qui figurait pourtant dans le budget de mars dernier du ministre des Finances, Carlos Leitão.
En attendant une telle stratégie de l’agroalimentaire, les décisions sont prises à la pièce, sans vision cohérente de l’ensemble du secteur, a déploré le président de l’UPA, Marcel Groleau, au cours d’une entrevue jeudi. « On est maintenant cinq mois après le dépôt du budget et on n’a encore aucune stratégie déposée ni le semblant d’une stratégie. Et on attend toujours pour savoir s’il y aura ou non des sommets. On ne sait pas la date ; on ne sait pas combien de sommets il y aura. Les gens du secteur agroalimentaire — et ce n’est pas uniquement l’UPA — sont très insatisfaits du délai que ça prend pour donner suite aux engagements qui avaient été pris dans le budget », a relaté M. Groleau.
L’UPA veut que la future stratégie agroalimentaire s’articule autour de trois axes : stimuler l’investissement, favoriser la recherche et le développement, puis trouver des moyens pour régler les problèmes de main-d’oeuvre. En fait, dans le budget, le gouvernement disait vouloir préparer une stratégie au cours de l’année 2016-2017, mais admettait l’importance d’agir dès maintenant en soutenant certains secteurs de l’industrie agroalimentaire.
Des représentants de l’Union des producteurs agricoles sont présentement réunis à Lévis pour la « Journée de la rentrée » — une occasion de faire le point sur les différents sujets d’actualité depuis le congrès de décembre dernier.
Salaire minimum à 15 $
M. Groleau se dit aussi intéressé à participer aux discussions sur le salaire minimum à 15 $ qu’a évoquées le premier ministre, Philippe Couillard, plus tôt cette semaine. Il dit croire que le salaire minimum doit offrir des conditions de vie décentes aux travailleurs mais, du même souffle, il faut voir si une augmentation rapide du salaire minimum aurait des répercussions sur l’emploi et sur les industries dans son secteur. « Il y a certainement là un fondement pour assurer aux personnes à faible revenu un revenu minimal adéquat mais, en même temps, il faut mesurer les conséquences que ça aura sur chacun des secteurs », a résumé M. Groleau.
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