L’Occident fait peser une menace militaire réelle sur la Biélorussie, a affirmé le Président du pays Alexandre Loukachenko en constatant que l’Otan avait transféré aux frontières de son pays 18 chasseurs américains et en ajoutant qu’il supposait «le pire».
Le Président biélorusse Alexandre Loukachenko a déclaré qu’une menace militaire émanant de l’Occident pesait réellement sur le pays, selon l’agence BelTA. Il a précisé que l’Otan avait transféré 18 chasseurs américains F-16 aux frontières de la Biélorussie et avait entamé des exercices.
«Si je vous parle de ces chenilles de chars en Pologne et en Lituanie, c’est que nous ne sommes pas idiots. S’ils étaient à côté de Berlin ces F-16 américains, ils auraient pu y rester. Non, ils les ont transférés ici, à 15 ou 20 minutes de vols de notre territoire. Pour moi, en tant que commandant en chef, cela pose des questions. 18 avions. Personne ne sait ce qui est accroché sous leurs ailes. Peut-être une arme nucléaire. Moi, je suppose le pire. Par conséquent, je devais réagir», a-t-il souligné.
Alexandre Loukachenko a ajouté que, sur fond de dangers extérieurs, il était contraint de faire appel à la réserve militaire.
«Pourquoi c’est précisément à ce moment qu’ils ont commencé à déployer des unités de l’Otan à nos frontières?», a lancé Alexandre Loukachenko. «Ils organisent des exercices tout près de la frontière. Que dois-je faire? Moi aussi j’ai déployé des unités à la frontière et mis en état d’alerte la moitié de l’armée. Or, cela revient cher.»
Alexandre Loukachenko a déclaré que s’il y avait le «moindre geste» à la frontière occidentale de l’Union de la Russie et de la Biélorussie, Minsk et Moscou engageraient le groupe conjoint des forces armées.
À l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité biélorusse, le Président avait chargé le ministère de la Défense de suivre de près le mouvement des troupes de l'Otan en Pologne et en Lituanie et de «ne pas hésiter» à déployer ses unités en directions de leurs déplacements. Le ministère biélorusse de la Défense a entamé ce 28 août des exercices tactiques non loin de la frontière lituanienne.
Situation en Biélorussie
Vladimir Poutine avait pour sa part évoqué, dans un entretien du 27 août, les engagements de la Russie à l’égard de son voisin en indiquant qu’une réserve de police avait été formée à la demande d’Alexandre Loukachenko, mais qu’elle ne serait dépêchée dans le pays que si la situation devenait hors de contrôle.
Une vague de manifestations déferle sur le pays depuis l’annonce des résultats de la présidentielle du 9 août qui, selon la Commission électorale centrale, a été remportée par Alexandre Loukachenko avec 80,1% des voix. Les forces de l’ordre ont réprimé les actions durant les premiers jours avec des lacrymogènes, canons à eau et balles en caoutchouc. Les données officielles font état de quelque 6.700 interpellations, de plusieurs centaines de blessés, ainsi que de trois morts.
Des actions de soutien au Président se sont également tenues à travers le pays.