L'odyssée de Lisée

«On va être un ostie de bon gouvernement!»

Tribune libre

Voilà maintenant quarante ans que la première génération de souverainistes attend patiemment la venue du jour où le Québec deviendra un pays. De surcroît, voilà vingt ans, soit depuis le référendum de 1995, que l’option souverainiste est rangée quelque part dans un placard, en attendant les « conditions gagnantes ».

C’est beaucoup de temps…Or, comme si ce n’était pas assez, Jean-François Lisée nous propose une énième odyssée qui durera encore six ans. Pas de référendum sur l’indépendance du Québec avant 2222. Et, toute cette stratégie dans l’hypothèse où le PQ prend le pouvoir lors des deux prochains scrutins généraux, ce qui est loin d’être gagné.

En fait, on nage en plein scénario burlesque, tel que l’a très bien illustré l’ex-chef d’Option nationale, Jean-Martin Aussant, en comparant la position de Jean-Fraçois Lisée à un chef du Parti vert qui s'engagerait à ne pas protéger l'environnement parce que la population en général n'est pas assez conscientisée.

Ceux qui, comme moi, ont vécu cette longue traversée du désert pour se faire dire que, « si je suis chef du Parti québécois en 2018, pendant 4 ans nous n’allons pas être un bon gouvernement. On va être un ostie de bon gouvernement! » [dixit Jean-François Lisée], en ont ras-le-bol de ces odyssées sans lendemain…Il est plus que temps de mettre pied à terre et d’établir notre campement!

En terminant, je vous invite à lire le billet de Josée Legault dans Le Journal du 17 mai paru sous le titre La capitulation tranquille de M. Lisée dont voici un extrait fort révélateur : « Sa position est en même temps d’une extrême cohérence. Des «conditions gagnantes» sous Lucien Bouchard à sa propre thèse autonomiste qu’il avait baptisée «Sortie de secours», l’ex-conseiller s’est souvent fait l’apôtre du pouvoir au détriment de l’option. »

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Henri Marineau2089 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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6 commentaires

  • Robert J. Lachance Répondre

    26 mai 2016

    Mme Legault résume bien la situation. Sa conclusion est hâtive.
    Me Guy Bertrand se donnait jusqu’à 2030 pour réaliser la République fédérale du Québec; c’était il y a 5 ans.
    « l’ex-conseiller s’est souvent fait l’apôtre du pouvoir au détriment de l’option. »
    Il servait des maîtres. Maintenant, il est le maître de ses aspirations, la course n’est pas encore ouverte.
    Mme Legault a de la suite dans les idées d’une course à l’autre.
    "Il faut comprendre [le caméléon->https://fr.wikipedia.org/wiki/Chamaeleonidae] dont la couleur s’adapte à l’environnement. Il s'agit principalement d'un mécanisme de communication sociale (les couleurs sombres marquent la colère, l’agressivité, avec des variations des rayures sur les flancs et des signaux visuels changeants qui se concentrent sur la face des combattants ; les mâles utilisent des couleurs claires et variées pour courtiser les femelles)3, et non d’une technique de camouflage. Wikipédia"
    L’image jointe montre modestement que sur le web, l’achalandage au blogue de JFL dépassera bientôt celui sur le site du PQ. Les autres aspirants auront beau manger des croûtes, il et elles ne pourront le rattraper sur ce terrain à développer de la communication.

  • Serge Jean Répondre

    22 mai 2016

    Un(e) vrai(e) chef(fe) ne devrait même pas se soucier de lui ou d'elle-même avant et après le peuple d'abord.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    22 mai 2016

    Môssieu Marineau!
    ...mettre pied à terre et établir son campement... en ces temps de désinformation et de terrorisme au référendum depuis des années liberals, vous aimeriez que ce soit un référendum tussuite? Vous êtes si fatigué de vous battre? Vous demandez la guillottine? Alors prenez des vacances, allez vous reposer. Si l'osti d'bon gouvernement vous offusque, sortez plus souvent dans le peuple. Tout comme Aussant, qui a pris des mauvais plis dans l'Empire: des comparaisons loufoques qui servent l'ennemi! Lisée avait démasqué dès le début celui qui nous a fait perdre 2 ans. Il s'est replié. Il revient, à la demande générale, avec la solution: First thing, the Evil out! Notre système d'éducation ne peut plus attendre, vous en conviendrez, M. Marineau.

  • Marcel Haché Répondre

    22 mai 2016

    La force d’un parti politique tient pour beaucoup à la justesse de la position qu’il prend, et non pas de celle qu’il ne prend pas ou qu’il remet à plus tard.
    Les véritables « sauveurs » sont très rares, cependant que les « veudettes » comme Labeaume sont légions
    Tous les « on verra plus tard à deux semaines des élections », Véronique Hivon par exemple, tous ceux et celles qui s’imaginent que l’ambiguité va les rembourser de tous leurs efforts…. de tergiversations, sont les indépendantistes qui nuisent le plus durablement à la Cause. Ils continuent en quelque sorte.
    Quoi qu’on en dise, il y a la position tenue par Lisée et il y aura la position de Ouellette, si elle-même cesse un jour de remettre sa position toujours à plus tard.
    On peut ne pas être d’accord avec la position affichée de JFL. C’est légitime. Eh ben, si c’est légitime, parce que c’est légitime, ben qu’ils s’affichent les candidats et les candidates qui croient pouvoir enligner rapidement le Québec vers un troisième référendum. Qu’ils le disent ouvertement. Nous serons tous à même de voir l’immense soulagement et le contentement de la gang à Couillard. Mais…Mais les péquistes auront alors l’éternité devant eux pour peaufiner un de ces programmes-madame-la-marquise…

  • @ Richard Le Hir Répondre

    21 mai 2016

    Ni Vigile ni le soussigné n'ont encore endossé quelque candidature que ce soit. On peut être d'accord sur le diagnostique de Lisée sans nécessairement penser qu'il est le meilleur candidat pour diriger le PQ.

  • André Lafrenaie Répondre

    21 mai 2016

    Je n'arrive pas à comprendre que Richard LeHir et Mathieu Bock-Côté appuient la candidature de Lisée. Ça me dépasse. Est-ce que c'est la position de toute l'équipe éditoriale de Vigile? Peut-être que LeHir et Bock-Côté se disent que Lisée ne peut être pire que Cloutier, Hivon ou Ouellet. En ce qui me concerne, Lisée ou Claude Morin, c'est du pareil au même, et je ne voterai pas pour le P.Q. avec un de ces quatre candidats comme chef. Heureusement qu'Option nationale a survécu au départ de Jean-Martin Aussant. J'appuierais néanmoins la candidature de Régis Labeaume.