AMF, PCAA et CDPQ

L'inquiétant silence de Jean St-Gelais

Chronique de Louis Lapointe

L’actuel secrétaire général du gouvernement du Québec, Jean St-Gelais, est le PDG de l’Autorité des marchés financiers (AMF) qui a déclenché l’enquête sur la vente de PCAA qui a eu lieu au Québec en août 2007.
«L'Autorité des marchés financiers (AMF) a mis sur pied une enquête sur la vente de papier commercial qui a eu lieu au Québec dans les semaines précédant la crise survenue en août 2007, a déclaré hier le p.-d.g. de l'organisme réglementaire.
«Au terme de notre enquête, nous verrons si des suites administratives ou juridiques sont nécessaires», a dit Jean St-Gelais lors d'une allocution devant le Cercle de la finance internationale de Montréal qui a porté sur les crises financières et la lutte au crime économique. Il n'a offert aucun détail.»
PCAA - L'AMF enquête sur le papier commercial, Le Devoir, le 11 septembre 2008.

Fait étonnant, Andrew McIntosh, du Journal de Montréal, nous en apprend plus aujourd’hui, que l’AMF à l’époque, sur ce qui s’est passé à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) en août 2007.
«Des enregistrements jamais rendus publics de conversations téléphoniques entre des gestionnaires de fonds impliqués dans la débandade des papiers commerciaux, qui a entraîné la disparition de quelque 40 milliards $ du bas de laine des Québécois, il y a cinq ans, laissent entendre que la Caisse de dépôt et placement du Québec a contribué à sa propre perte durant cette crise.
Notre Bureau d’enquête a réussi à mettre la main sur ces enregistrements inédits et tenus secrets jusqu’ici, qui jettent un éclairage nouveau sur une crise sur laquelle le gouvernement libéral de l’époque a trop rapidement enquêté, malgré l’immense impact pour les épargnants québécois.
Encore aujourd’hui, l’Autorité des marchés financiers du Québec (AMF) refuse même de confirmer l’existence de ces enregistrements.»
Des enregistrements font mal paraître la Caisse de dépôt, Le Journal de Montréal , le 6 novembre 2013.

À l'image de Michael Sabia, président de la CDPQ, Jean St-Gelais préfèrerait probablement regarder droit devant et conserver le silence au sujet de l'AMF, les PCAA et la CDPQ. Pourquoi garder secrètes des informations qui sont manifestement d'intérêt public?
«La Caisse de dépôt et placement du Québec n'est nullement intéressée à faire la lumière sur les pertes financières records de plusieurs milliards enregistrées par l'institution en 2008.
Le président de la Caisse, Michael Sabia, a dit hier que seul l'avenir l'intéressait, à l'occasion de l'étude en commission parlementaire du rapport annuel 2009 de l'organisme, qui est en pleine restructuration à la suite de pertes de 40 milliards, soit 25 % de son actif, l'année précédente.
L'opposition péquiste est revenue à la charge pour demander une enquête sur les pertes de la Caisse en 2008, dont celles de 13 milliards subies lors de l'achat de papier commercial adossé à des actifs non bancaires (PCAA). La Caisse a acquis près de la moitié de tous ces PCAA contenant des produits financiers toxiques.
Jamais n'a-t-on su pourquoi la Caisse avait connu des pertes beaucoup plus importantes que les autres institutions semblables du pays.»
Sabia refuse d'enquêter sur les pertes records de la Caisse, Le Devoir, le 26 mai 2010.

Maintenant qu'elle est première ministre et pourrait avoir réponse à toutes ses questions, Pauline Marois préfèrera-t-elle, elle aussi, regarder droit devant?
Difficile lorsqu’on ferme les yeux !
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Louis Lapointe534 articles

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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.





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