L’indépendance: notre seul avenir

À l’occasion de la remise de la Médaille de l’Assemblée nationale du Québec

Actions concertées contre les ambitions nationales du Québec


L’indépendance: notre seul avenir
par Victor-Lévy Beaulieu
On pourra désormais dire de moi que je suis un chien perdu sans collier mais avec médaille. Si j’ai accepté d’être ainsi honoré par l’Assemblée nationale du Québec, c’est évidemment par respect pour Madame Lisette Lapointe, députée indépendantiste et indépendante de Crémazie, pour Madame Louise Beaudoin, M. Pierre Curzi et M. Jean-Martin Aussant qui ont démontré, en démissionnant du Parti québécois, qu’ils mettaient les intérêts supérieurs de la nation au-dessus de toute partisanerie électoraliste. Ils ont démontré également que l’idée d’indépendance est d’abord une passion et que toute passion ne doit s’accommoder d’aucun compromis. Ils ont ainsi entériné ce mot de Samuel Butler qui a dit : « Pas de nationalité sans littérature et pas de littérature sans nationalité. »
J’admire le courage qui est le leur, car il est le courage de notre être identitaire, qui est profondément enraciné, autant dans la terre que dans le ciel québécois. Les premiers députés qui ont siégé au Parlement, dois-je le rappeler, ont dû eux aussi faire preuve de beaucoup de courage, ne serait-ce que pour faire de la langue française, après de durs débats, la langue d’usage de ce qu’on appelait alors l’Assemblée législative. Cet entêtement a permis à Jean-Antoine Panet d’être élu orateur de la Chambre malgré le fait qu’il était unilingue français dans une assemblée que les Anglophones dominaient. Sans cet entêtement, le Québec serait-il aujourd’hui une société dont la langue officielle est le français? Et sans l’entêtement de Louis-Joseph Papineau, qui succéda à
Jean-Antoine Panet, l’idée d’indépendance serait-elle encore cette utopie qu’il faut réaliser si nous ne voulons pas disparaître dans les débris de l’histoire des autres?
Le visionnaire Nicolas Ledoux a dit : « Il ne faut pas désespérer, car le chaos progresse. » Et le chaos progresse d’autant mieux quand on dit oui à la vie, à soi-même et aux autres, à l’intelligence et à l’émotion, à la raison et à la passion. Quand nous mettrons enfin tout cela dans la grande marmite de notre utopie, n’ayez aucune inquiétude : l’indépendance se fera, l’utopie d’un monde tout à fait nôtre se réalisera : nos mots chanteront et danseront, portés par ce courage, par cette vaillance et par cet acharnement qui sont le prix de la liberté!
Je m’en voudrais de terminer ce petit mot sans rappeler que l’Assemblée nationale du Québec n’a toujours pas réparé l’énorme injustice qu’elle a faite au parlementaire M. Yves Michaud en adoptant à l’unanimité, et sans même la discuter, une motion de blâme à son endroit, ce qui est inadmissible dans une institution dont le devoir « est de soutenir dans toute occasion l’honneur et la dignité de la Chambre, les droits et les privilèges du peuple ». Cet honneur et cette dignité, l’Assemblée nationale l’a perdu en condamnant l’un de ses parlementaires injustement : on agit injustement quand on condamne quelqu’un sans même prendre le temps de lire les propos qu’on lui reproche!
Il m’apparaît donc urgent que tous les parlementaires de notre Assemblée nationale réparent l’outrage sans précédent fait par-devers M. Yves Michaud qui a droit, beaucoup plus que plusieurs d’entre nous, à sa dignité et à son honneur.
Victor-Lévy Beaulieu, mercredi le 23 novembre
À l’occasion de la remise de la Médaille de l’Assemblée nationale du Québec

Featured 5237d98cba169e3be9ae4314536f8eca

Victor-Lévy Beaulieu84 articles

  • 86 863

Victor-Lévy Beaulieu participe de la démesure des personnages qui habitent son œuvre. Autant de livres que d'années vécues, souligne-t-il à la blague, comme pour atténuer l'espèce de vertige que l'on peut éprouver devant une œuvre aussi imposante et singulière. Une bonne trentaine de romans, une douzaine d'essais et autant de pièces de théâtre ; des adaptations pour la télévision





Laissez un commentaire



8 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    19 novembre 2011

    Quel beau paragraphe, monsieur Beaulieu!: «Et le chaos progresse d’autant mieux quand on dit oui à la vie, à soi-même et aux autres, à l’intelligence et à l’émotion, à la raison et à la passion. Quand nous mettrons enfin tout cela dans la grande marmite de notre utopie, n’ayez aucune inquiétude : l’indépendance se fera, l’utopie d’un monde tout à fait nôtre se réalisera : nos mots chanteront et danseront, portés par ce courage, par cette vaillance et par cet acharnement qui sont le prix de la liberté !»
    J'y vois un magnifique programme et une raison de ne pas désespérer en ces temps difficiles où chaque jour nous fait nous sentir un peu plus impuissants face à cette racaille omniprésente et omnipotente.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 novembre 2011

    Merci monsieur Victor pour ce magnifique texte...oui j'appuis avec vous monsieur Assan de Option Quebec....et j'espère sincèrement que les torts faite a monsieur Michaud seront réparés.
    Bien a vous

  • Archives de Vigile Répondre

    18 novembre 2011

    Monsieur Beaulieu,
    Je vous remercie pour votre texte inspirant et pour cet important rappel de l’énorme injustice que l’Assemblée nationale du Québec a faite à monsieur Yves Michaud sous la gouverne et l'insistance injustifiable de Lucien Bouchard, alors premier ministre du Québec. Quant à ce Bouchard, l'ex-honorable (tel que déjà qualifié par monsieur Barberis-Gervais dans l'une de ses analyses), je ne croyais pas qu'un premier ministre pouvait descendre aussi bas qu'il l'a fait dans l'affaire Michaud, salissant ainsi l'Assemblée nationale et la fonction qu'il occupait. Quelle petitesse !
    Permettez-moi de souligner ici le commentaire pertinent, plus haut, de monsieur Pierre Cloutier. Je le remercie de nommer les députés péquistes en poste aujourd'hui qui refusent toujours, par lâcheté et/ou par vanité, de présenter leurs excuses à monsieur Michaud.
    À propos d'excuses, n'oublions surtout pas celui qui à vendu son âme dans cette affaire: Bouchard. Ce calomniateur a ainsi perdu tout le respect qu'on lui avait jadis accordé, surtout qu'il n'a aujourd'hui encore, ni la droiture, ni la grandeur, ni le courage de présenter ses excuses à monsieur Michaud. Nous le lui rappellerons dès qu'il ouvrira la bouche, au service de ses nouveaux maîtres, pour tenter de nous endormir avec le gaz de schiste.
    Monsieur Beaulieu, je vous félicite pour les honneurs que vous avez bien mérités.

  • Pablo Lugo Herrera Répondre

    18 novembre 2011

    Ne vous inquiétez pas Victor. Cet erreur sera réparée une fois le pouvoir de l'Assamblé nationale soit présidé par des députés d'Option nationale et de Québec solidaire. Pour le moment, cette demande est loin d'être acceptée!

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    18 novembre 2011

    M Beaulieu,
    ''Il faut écrire avec son sang".(F.N.)
    J'ai bien connu Nietsche, il m'a sauvé la vie dans un passé lointain.
    Sa pensée se résume à ceci: Tout est symptomatique de la généalogie des forces en présence.
    C'est cette grille que Maurice Séguin a appliqué: Annexion et ses conséquences (les tiques coloniaux, et ultimement l'assimilation).
    Je vous souhaite, qu'au bout de votre tête à tête avec Nietsche, que vous ayez une meilleur compréhension de la bête politique. Pour le moment ce n'est pas le cas. Et malheureusement vous n'êtes pas le seul.
    Alors même que la gravité de la situation commande de resserrer les rangs pour défendre notre État, on fait le constat que d'aucuns, coincé dans une crispation conceptuel vide de substance politique, préfèrent tirer dans leurs rangs.
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    18 novembre 2011

    Félicitations et merci à Victor-Lévy Beaulieu.
    SVP, pour protéger la mémoire des faits, il faudrait corriger la date suivant la signature.
    Amicalement
    André Tanguay

  • Archives de Vigile Répondre

    18 novembre 2011

    Je pense que le texte de Victor Lévy Beaulieu est assez clair sans qu'on soit obligé d'ajouter quelque chose.
    Je me permets toutefois de dire qu'il reste encore, à ma connaissance, cinq (5) irréductibles députés péquistes en poste qui refusent à ce jour de présenter leurs excuses à Yves Michaud.
    Je les nomme pour qu'on s'en souvienne lors des prochaines élections. Comme "par hasard" ces gens-là sont des personnages importants dans l'entourage de Pauline Marois :
    Stéphane Bédard, leader parlementaire
    Nicole Léger, whip en chef
    Claude Pinard, président de commission
    Danielle Doyer, députée de Matapédia
    Sylvain Simard, l'instigateur de cette motion scélérate.
    Honte à vous.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    18 novembre 2011

    Cher Victor, (en toutes amitiés et reconnaissance publique)
    C'est à ton tour de te laisser parler d'AMOUR par tout notre peuple québécois qui te devons tant en tous points de ta vie publique par ta plume empruntée aux univers les plus nobles de la connaissance, du savoir, de la pensée et de l'ÂME québécoise.
    Ai-je tout lu de ta plume? NON bien malheureusement mais j'en ai lu beaucoup jusqu'à ce jour depuis mes 17 années de vie où je décidais enfin de cannibaliser les auteurs les uns par derrière les autres en véritable affamé de la connaissance sur notre race de monde. Il n'y a personne d'autre que toi qui a réussi à tant me faire aimer JACK KÉROUAC ce très grand franco-américain qui a pris racine dans notre âme québécoise également. Il y a eu ensuite Joyce cet immense littéraire anglo mais par devers également de notre penchant historique en terme d'une profonde compréhension à vivre puis décrire nos différences identitaires avec un océan nous séparant.
    Mon plus grand bonheur maintenant et des plus impatients est de mettre la main, non mes deux (2) mains et toute ma tête dans le coeur de ton écriture en devenir en t'attaquant à cet incommensurable penseur de tous les temps qu'a été Friedrich Wilhelm Nietzsche ((prononcé [nitʃ] ou [ni:tʃə]) est un philologue, philosophe et poète allemand né le 15 octobre 1844 à Röcken, en Saxe, et mort le 25 août 1900 à Weimar, en Allemagne). Jamais de toute ma vie j'aurais cru qu'un aussi GRAND personnage littéraire québécois mais si unique en soi pouvait avoir un tel affront de s'attaquer selon l'angle de notre nature à celui qui a donné toute sa vie dans l'ultime compréhension de notre humanité occidentale sans aucun compromis jusqu'à la folie. Le QUÉBEC te devra beaucoup ensuite et toujours dans cette ultime écriture, la plus difficile qu'elle soit, tellement le personnage est grandiose. Mais en tout respect et connaissance de ta nature québécoise il n'y en avait pas d'autre plus GRAND à ce faire en nous l'offrant dans notre langage propre mais aussi riche pour l'universel. Je te sais nobélisant depuis toujours en toute humilité.
    Je te remercie mon compatriote en un nombre aussi grand que toutes les pages que tu as su écrire depuis tes quatorze années d'âge jusqu'à ce jour. J'attends impatiemment la suite...
    VIVE LE QUÉBEC GRANDIOSE DE TA PRÉSENCE UNIQUE VICTOR !
    ECCE HOMO