Réponse à M. Nantel (L'idée c'est de gagner).

L'idée c'est d'être nous mêmes.

Tribune libre

M. Nantel,
Je suis d'accord avec vous pour dire que le Québec est en fait très isolé du reste de l'Amérique du Nord, il y a toutefois quelques points de votre texte à propos desquels je me questionne.
Que les Québécois s'agrippent au français est tout à fait naturel. C'est leur langue et la langue est le plus puissant ciment d'une société. La langue sert à se comprendre non seulement avec les autres mais aussi avec soi-même. C'est Wittgenstein, je crois, qui disait que ce qu'on sait c'est ce qu'on est capable de dire. C'est tout dire!
Je ne sais pas où vous êtes allé cherché que nos ancêtres ne parlaient pas français. Champlain, Marie de l'Incarnation, le père Brébeuf et tous les autres écrivains de la Nouvelle-France écrivaient bel et bien en français et le parlaient. Sous le régime français, mis à part quelques Bretons dont l'Histoire n'a pas garder les noms je ne vois pas qui a pu parler une langue celtique ou une langue germanique. Quand aux langues romanes, l'immense majorité de l'immigration provenait des provinces du nord de la France qui avaient des parlers d'Oïl dont le français était la langue littéraire. C'est tout naturellement que tous, pour se comprendre, ont adopté le français comme langue vernaculaire. On devrait plutôt les féliciter pour l'intelligence qu'ils ont démontré d'adopter la plus prestigieuse langue de culture de l'époque. Soit dit en passant c'était aussi la langue du roi et de la noblesse. C'est parce que beaucoup venaient des villes et avaient de l'instruction que le français s'est implanté tout simplement. En particulier, pensez aux filles du roi qui étaient des orphelines, pupilles du roi et qui avaient grandi et reçu leur éducation dans des couvents à Paris. Quelles langues parlaient-elles à votre avis?
Je ne comprend pas pourquoi vous dites que nous perdons notre temps à franciser les Québécois à la base. Environ 80 % des Québécois sont de langue maternelle française. Il n'y a rien là à franciser. Il s'agit simplement de constater un fait : au Québec on parle français.
Je ne comprend pas ce que vous voulez dire quand vous écrivez que les Québécois devaient apprendre la langue de leurs patrons. Les Québécois sont de plus en plus leurs propres patrons. Je pense plutôt qu'on doit forcer les patrons qui ne parlent pas français à nous respecter. On doit pouvoir travailler en français au Québec.
Il n'est pas vrai que pratiquement aucun pays n'a ressenti le besoin de se doter d'une quelconque loi 101. Au contraire partout il y un aménagement linguistique qui est nécessaire pour assurer l'ordre public. Certains États des États-Unis ont même adopter des lois pour protéger l'anglais.
Je ne vois pas pourquoi vous revenez sur la nécessité de l'enseignement d'un anglais de qualité. La connaissance de l'anglais ne pose pas de problème au Québec. Même dans une ville où environ 95% de la population est de langue maternelle française et où tout le monde parle français, le tiers de la population se dit bilingue. Dans un contexte où l'importance de la langue anglaise va diminuer en même temps que celle du dollar américain, il faudrait plutôt s'occuper de former des gens capables de parler d'autres langues au nombre desquelles je placerais l'allemand, le portugais, l'arabe, le russe, le hindi et le chinois. Ce sont les langues des futures locomotives économiques.
Je suis d'accord avec vous, un profond changement de mentalité serait salutaire au Québec.


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