Au cours de la semaine dernière, Louis Champagne, à ce moment-là animateur-vedette d'une émission de radio au Saguenay, a exposé, sur les ondes, sa pensée sur les capacités d'un candidat péquiste de sa région et celle de M. Boisclair de se faire élire par chez eux.

Ses propos homophobes n'ont pas tardé à susciter toutes sortes de réactions, centrant encore davantage le focus sur M. Boisclair, l'homme marqué, ce clou proverbial qui dépasse, reléguant au second plan le message de chef de parti qu'il aurait à promouvoir.

Certains diront, avec raison, que c'est une embûche qu'aurait du prévoir M. Boisclair, avec le parti qui l'a élu.

Mais, face à la gravité ou l'ampleur des attaques contre M. Boisclair, tant avant que pendant cette première moitié de campagne, force est de constater que les dérapages homophobiques ne sont qu'un des aspects pervers d'une toile de fond médiatique que l'on ne pourrait qualifier de désintéressée par rapport à l'issue de la campagne en cours.

M. Marissal de La Presse s'est empressé d'exprimer que ce n'est pas l'homosexualité de M. Boisclair qui le rend indésirable. À ses yeux, c'est sa personnalité.

Parlons-en de sa supposée personnalité et utilisons certains de nos grands scribouilleurs pour illustrer mes propos.

Madame la Comtesse Denise du Bombardier le décrit comme étant suffisant. De Gesca, le robot bicéphale Dubuc-Pratte le trouve malhonnête. D'autres auteurs de la même mouvance pseudo-réfléchie le voient comme étant sec, hors de portée ou dur d'écoute, arrogant, snob, inaccessible, d'une langue de bois, etc.

Également, pendant la dernière année, j'ai entendu très souvent le commentaire suivant: Pauline aurait fait mieux. J'ai deux questions à poser à ces supporteurs retardataires de Pauline. Où étaient-ils lors de la course à la chefferie du PQ? Quels nouveaux membres ont-ils apportés au PQ?

Mentionnés ci-haut, de concert avec VLB, tous les défauts que ces mercenaires médiatiques voient en M. Boisclair sont pourtant assez évidents, même parfois criants, dans des personnalités comme M.M. Parizeau ou Bouchard. Pourquoi est-ce que la fierté de leurs origines et le comportement un peu princier ou hautain de Jacques et Lulu passent-t-ils mieux que celui perçu chez Dédé?

D'ailleurs, hier soir, lors d'une émission animée par Claude Charron, j'ai trouvé que M. Boisclair a démontré beaucoup de patience, de dignité et d'aplomb face à une question d'une femme de l'auditoire qui le questionnait tout en profitant de l'occasion pour lui reprocher ce qu'elle percevait comme étant son côté hautain.

Dans la même veine, il y a ce fameux sondage à savoir quel chef se verrait confier les enfants des sondés en gardiennage. Quelle surprise? M. Boisclair fut le dernier choix.

À la lecture de ce sondage et de tant d'autres manoeuvres médiatiques provoquées par les grands de ce monde financier et politique, on ne peut conclure autrement que ça sert à faire dévier l'important débat actuel sur l'avenir du Québec.

L'ignorance, la bêtise et la peur. Cette triade si souvent utilisée par les détenteurs du pouvoir canadian en vue de diviser le peuple afin de faire triompher leurs intérêts.

Je crois que M. Boisclair mérite que l'on le traite mieux que ça!

Daniel Sénéchal

Montréal