Je trouve particulièrement savoureuse cette question que pose Lysiane Gagnon dans sa chronique de ce matin, Boisclair, un faux scandale.
«Faudrait-il réserver les postes diplomatiques aux seuls fonctionnaires, ou à ceux qui, tels les professeurs d'université, peuvent bénéficier de congés sans solde de leur employeur? »
Poser la question, c’est y répondre!
Si on ne peut pas accorder la permanence aux outsiders qui deviennent diplomates, pourquoi ceux qui deviennent diplomates ne devraient-ils pas renoncer à leur permanence pour accéder à de tels postes?
Comme dans le cas de Daniel Breton la semaine dernière, il y a eu beaucoup d’hypocrisie dans tout ce débat portant sur la double nomination d'André Boisclair comme délégué à New York et sous-ministre adjoint.
D’ailleurs, Mme Marois devra en tirer les précieux enseignements, en particulier ceux provenant de ses "alliés" qui pourraient un jour ou l'autre convoiter de semblables fonctions.
Elle devra certainement s’interroger sur le potentiel de conflit d’intérêts que portent non seulement les candidats à des postes diplomatiques, mais également ceux qui souhaitent accéder à des postes ministériels lorsqu'ils veulent conserver un lien d’emploi avec leur employeur antérieur.
Serait-il de mise que tout candidat qui souhaite accéder au conseil des ministres, à une haute fonction diplomatique ou à tout autre poste de même nature renonce à sa permanence de fonctionnaire, de professeur d’université ou à son lien d’emploi antérieur, sauf s'il s'agit de continuité d'emploi comme dans le cas de personnel diplomatique ?
André Boisclair a montré l’exemple, il a eu l’intelligence de renoncer à la permanence.
Un comportement que devrait dorénavant imiter tout ministre ou ancien ministre?
***
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L’exemple «André Boisclair»
Chronique de Louis Lapointe
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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fon...
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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.
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9 commentaires
Jean-Louis Pérez-Martel Répondre
9 décembre 2012Voici l’autocritique (sic) faite par le responsable qui a accepté la double nomination d’André Boisclair…
http://jflisee.org/ma-mere-me-lavait-dit/
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JLPM
Archives de Vigile Répondre
8 décembre 2012Merci monsieur Gignac de vos compliments et aussi de me rappeler ce marin suédois. Vous avez bonne mémoire. Ça fait un certain temps déjà que j'avais mentionné l'opinion de ce marin.
Ici à Trois-Rivières avec le port, on voit en ville des marins d'un peu partout dans le monde. Et ce marin suédois était assez bien informé de ce qui se passait au Québec. Ça m'avait surpris. C'était environ six mois après le référendum de 1995.
Contrairement aux Canadiens-Français, ces Suédois semblent avoir une grande confiance en eux-mêmes. C'est ce qui nous manque ici au Québec, entre autres choses.
Archives de Vigile Répondre
8 décembre 2012@ Michel Bélisle alias Didier
J'ai trouvé votre commentaire très intéressant! C'est ce qui se passe politiquement aussi au Québec avec cette petite bourgeoisie carriériste au service des oligarques. À la télévision ou au cinéma, les gens se projettent énormément dans des séries ou des films type Dallas dans lesquelles une aristocratie quelconque y figure.
Je commence à croire, de plus en plus, votre marin suédois qui vous avait dit un jour que jamais le Québec ne deviendrait un pays; les Québécois ayant trop peur d'une baisse de leur niveau de vie advenant l'indépendance. Je crois aussi qu'il est de plus en plus utopique de penser qu'un jour le peuple accèdera au pouvoir avec tous ces médias ici au service de l'oligarchie et qui nous lavent le cerveau à répétition, à l'année longue. Je ne désespère pas pour la cause mais il va falloir tout un réveil collectif. Très bon commentaire!
André Gignac 8 déc12
Archives de Vigile Répondre
8 décembre 2012Monsieur Lapointe
Moi ce qui m'a frappé dans toute cette affaire, c'est que Marois s'en est bien servie pour faire une belle diversion le lendemain du dépôt du projet de loi 14 sur la loi 101 lorsqu'elle a annulé une des deux nominations de Boisclair.
Avez-vous remarqué que les médias ont tout mis l'accent sur l'affaire Boisclair au lieu de parler des modifications (lesquelles ?) à la loi 101? Ça faisait l'affaire du gouvernement puisque les changements apportés furent tellement minimes; ils ont même reculé (oui! oui! encore) sur la question des cegeps.
Il faut croire que les médias se sont dits que ça ne voulait pas la peine de faire une grosse manchette avec l'accouchement de cette souris du PQ. Je comprends pourquoi nous attendons encore après le pays du Québec.
André Gignac 8 déc 12
Marcel Haché Répondre
8 décembre 2012Pourquoi ne demanderions-nous pas l’avis de M. Yves Michaud, qui doit en connaître un bout puisque lui-même fut déjà député puis diplomate avant de devenir « fonctionnaire » au Palais des Congrès ? Il me semble qu’il y a des similitudes dans les parcours de M. Michaud et M.Boisclair.
Archives de Vigile Répondre
7 décembre 2012Je reconnais le mérite de monsieur Boisclair d'avoir renoncé à certains privilèges.
Cependant, le "move" initial du PQ dans cette affaire rappelait le copinage du PLQ ou du PC au fédéral, ce qui est, on doit le constater, pratique courante chez les partis de l'establishment.
Le problème, c'est qu'en Occident, on vit dans un système féodal déguisé en démocratie.
La classe riche dirigeante forme une aristocratie totalement détachée du reste de la population.
Et un peu comme les anciennes monarchies, le peuple reconnaît cette situation comme étant de droit quasi divin par l'admiration et le culte dont les riches sont l'objet.
Comment expliquer autrement que les mêmes partis de l'establishment soient réélus malgré qu'ils ne parviennent jamais à améliorer le sort des classes socio-économiques subalternes.
Je prendrai l'exemple frappant de nos voisins du sud. Comment se fait-il par exemple que le président Obama puissent jouir présentement d'un regain de popularité dans un pays où 47 millions d'individus survivent avec des bons de nourriture?
De plus en plus, nos sociétés ne tiennent que par le culte de la personnalité que le peuple rend aux décideurs, ce qui n'est pas sans rappeler l'empire romain où le peuple rendait un culte à l'empereur.
Jean-Louis Pérez-Martel Répondre
7 décembre 2012Monsieur Lapointe,
Entre ces deux réalités il y a un fait incontournable : les carriéristes et imposteurs qui ont accès au Pouvoir de l’État auront toujours l’obsession de promouvoir et défendre leurs intérêts exclusifs au détriment de l’intérêt général.
« André Boisclair a montré l’exemple, il a eu l’intelligence de renoncer à la permanence. » Louis Lapointe
«Quand t'as été chef du PQ, c'est normal de rechercher la sécurité d'emploi.» - André Boisclair
http://www.lapresse.ca/actualites/le-clin-doeil-de-stephane-laporte/201212/05/01-4601124-mon-clin-doeil-du-jeudi-6-decembre-2012.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B44_mon-clin-doeil_459845_accueil_POS1
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JLPM
Archives de Vigile Répondre
6 décembre 2012Je ne sais pas si l'exemple de Boisclair est le bon pour vanter les vertus citoyennes. N'est-ce-pas Boisclair qui avait fait cette suggestion à Mme Marois ? Enfin, pour la clairvoyance politique on repassera.
GV
Jean-Louis Pérez-Martel Répondre
6 décembre 2012Le népotisme institutionnalisé comme système organisé de saccage des fonds publics
Où s'en va le Gouvernement-Marois avec ces attitudes anti-démocratiques et de corruptions entre des carriéristes notoires ?
Le cancer de la corruption institutionnalisée au Québec
http://www.vigile.net/Le-cancer-de-la-corruption
« Si l’on ne lutte pas contre la corruption, l’on finira par en faire partie d’elle. » Joan Baez
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JLPM