La chancelière allemande, Angela Merkel, a surpris bien des Canadiens en déclarant lundi qu'elle et le premier ministre canadien, Stephen Harper, s'entendaient "sur l'essentiel" au sujet des changements climatiques. Mardi, c'est le premier ministre français, François Fillon, qui a donné l'impression d'un rapprochement entre les positions de la France et du Canada. Se pourrait-il que tout à coup, M. Harper ne fasse plus cavalier seul - avec George W. Bush - parmi les pays développés?
De fait, le premier ministre a vite compris qu'il ne pouvait pas ignorer le consensus scientifique sur la nécessité d'agir vigoureusement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). M. Harper a déclaré cette semaine à Berlin que "nous devons absolument agir dès maintenant" et que "tous les pays doivent s'engager à atteindre des objectifs absolus et ambitieux de réduction à long terme de façon à (...) réduire les émissions de moitié d'ici 2050."
M. Harper défend efficacement sa décision d'abandonner les cibles qu'avait acceptées le précédent gouvernement. Il explique qu'il "faut un plan qui tient compte des différents points de départ et des circonstances propres à chaque pays". Autrement dit, on ne peut imposer à un pays producteur de pétrole et en croissance rapide comme le Canada les mêmes cibles qu'à un autre qui ne produit pas de pétrole ou est en décroissance. Le même principe vaut pour des géants en développement comme la Chine et l'Inde qui, s'il leur faudra absolument contribuer à l'effort mondial, devront bénéficier d'un statut particulier.
Les pays membres de l'Union européenne ont adopté précisément cette approche en se partageant l'effort devant mener à l'atteinte de leur objectif global de Kyoto. La Grèce et l'Irlande pouvaient substantiellement augmenter leurs émissions; la France avait un objectif modeste (ni augmentation ni réduction); l'Allemagne, devant de toute façon fermer les usines hyper-polluantes de l'ex-Allemagne de l'Est, pouvait sans crainte envisager de réduire ses émissions de 21%. Il est aujourd'hui évident que le gouvernement Chrétien s'est trompé en acceptant un objectif irréaliste qui ne tenait pas suffisamment compte des caractéristiques de notre économie.
Il ne sert à rien de continuer d'exiger que le gouvernement Harper atteigne dans les délais prescrits les cibles de Kyoto. Ce qui importe maintenant, c'est que le Canada joue un rôle utile et dynamique dans les négociations sur le post-Kyoto. Surtout, le Canada doit atteindre les buts qu'il vient de se donner, soit une réduction de 20% des émissions d'ici 2020 et de 60% d'ici 2050. Dans une analyse critique du plan présenté par les conservateurs, un expert de la Deutsche Bank juge les baisses visées par ce plan "très ambitieuses". Mark Lewis doute cependant que les mesures annoncées permettent d'atteindre ces objectifs. Dans son étude détaillée du plan Baird, l'Institut Pembina soulève lui aussi plusieurs questions pertinentes sur l'efficacité des moyens choisis.
Voici à quoi doit désormais s'attaquer le premier ministre: s'assurer que son gouvernement consacre toutes ses énergies à l'atteinte des objectifs fixés. Déjà amochée dans ce dossier, la crédibilité internationale du Canada en dépend.
apratte@lapresse.ca
L'essentiel
G8 à Berlin 2007
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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