Dans son billet du 19 juillet intitulé « Une journée à Bozoland », Richard Martineau s’arrête sur cette question pertinente, voire même existentielle : « Comment la pyramide des âges s’est-elle inversée de la sorte, avec les adultes au bas de la chaîne de l’autorité et les enfants tout en haut…? »
À mes yeux, la réponse se trouve dans la question et porte sur le mot « autorité ». Si vous le permettez, je vais transposer le problème soulevé par M. Martineau dans le monde de l’éducation où plusieurs jeunes professeurs débutant leur carrière adoptent l’attitude du « bon gars » envers leurs élèves, faisant fi de toute notion d’autorité alléguant qu’elle pourrait nuire à la relation avec leurs élèves.
Et immanquablement, avec le temps, les élèves prennent petit à petit le contrôle de la classe si bien que l’enseignant devient incapable de communiquer ses connaissances, à savoir la raison d’être de sa profession. Eh bien, le même problème se produit avec les jeunes parents qui placent leurs enfants sur un piédestal, si bien qu’ils perdent le contrôle sur eux et deviennent eux aussi incapables de jouer leur rôle premier, à savoir l’éducation de leurs enfants.
Par expérience, autant comme parent que comme enseignant, j’ai pu constater que les jeunes ont besoin d’une personne « en autorité » pour les guider sur le chemin du vivre ensemble, la preuve étant que mes anciens élèves tout comme mes enfants devenus des adultes me remercient aujourd’hui d’avoir agi avec eux en adulte responsable.
L’essentielle collaboration des parents
Je ne sais pas si vous avez déjà assisté à un match de hockey entre de jeunes enfants. Si oui, vous avez surement entendu les insultes lancées à tue-tête aux arbitres par des parents furieux. Eh bien, dans ces circonstances, il ne faut pas s’étonner que ces mêmes parents agissent de la même façon envers les enseignants de leur enfant.
À cet effet, laissez-moi vous raconter un incident qui s’est produit durant la période où j’occupais la direction d’une école secondaire. J’avais convoqué un parent avec son adolescent à mon bureau parce que ce dernier avait été surpris en possession de drogue dans l’école. Pour de tels cas, le règlement était clair, le renvoi était prévu. Toutefois, dans le but de lui laisser sa chance, j’ai tenté d’avoir la collaboration du parent. Après quelques minutes de discussion, le parent répliqua qu’il préférait tirer un joint avec son ado le samedi soir plutôt que de le laisser s’enivrer avec ses amis et risquer qu’il devienne alcoolique. Vous comprendrez que, face à un tel scénario, je n’avais guère d’autre choix que de renvoyer cet élève.
La morale de cette histoire : pour jouer leur rôle efficacement, l’école et les parents doivent collaborer étroitement s’ils désirent établir le lien de confiance indispensable qui leur permettra de pallier les écarts de conduite inacceptables des jeunes contrevenants, à défaut de quoi l’anarchie risque de s’implanter dans l’école au grand dam de l’équipe d’intervenants et de la qualité de vie de l’école.
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
27 juillet 2015La moral de cette histoire est que l'alcool est légal et le pot non