L’assimilation

Accommodements raisonnables post-commission B/T

«Défaut d’assimilation». C’est ce motif qu’a évoqué le gouvernement français pour refuser d’accorder la citoyenneté à une immigrante marocaine pratiquant un islam orthodoxe. Au Québec, des commentateurs aussi perspicaces que Joseph Facal (Journal de Montréal) et Christian Rioux (Le Devoir) ont applaudi cette décision, rêvant du jour où une attitude aussi ferme serait de mise au Canada (ou dans un Québec indépendant).
Pourtant... «Défaut d’assimilaton» : l’expression devrait susciter un énorme malaise chez les Québécois francophones, ceux-là qui ragent encore contre le rapport Durham 170 ans après sa publication. L’assimilation des immigrants, est-ce l’objectif que devrait se donner le gouvernement du Québec? Ne souhaitons-nous pas plutôt leur intégration?
Faiza M. a épousé un ressortissant français en 2000. Elle a demandé la nationalité française en 2004, mais toutes ses démarches ont été infructueuses, jusqu’à la décision sans appel du Conseil d’État, rendue le mois dernier. Selon le fonctionnaire qui a étudié sa requête, «Mme M. adopte, au nom d’une pratique radicale de sa religion, un comportement en société incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française et notamment le principe de l’égalité des sexes.» On lui reproche notamment de porter la burka et de vivre «dans la soumission presque totale aux hommes de sa famille».
Pour en arriver à cette décision, les responsables du dossier ont dû non seulement interroger Mme M. sur sa vie personnelle et sur ses valeurs mais aussi enquêter auprès des services sociaux et de la police. Selon notre ami Joseph Facal, on voit là la France qui se tient «debout» : «Une telle démonstration de lucidité et de respect de soi est malheureusement impensable chez nous.» Pour notre part, nous sommes au contraire ravis qu’une telle démonstration par l’État d’arbitraire et d’intrusion dans la vie privée soit impossible au Canada.
Comme il n’y a pratiquement pas de femmes portant la burka ici, on peut se demander quels comportements et attitudes entraîneraient, dans l’esprit des partisans du modèle français, le refus de la citoyenneté canadienne (ou québécoise). Le port du kirpan ? Celui du simple voile?
Les Juifs hassidiques vivent en marge de la société québécoise ; devrait-on leur refuser la citoyenneté canadienne? Les Québécois de souche qui battent leur conjointe ne respectent certainement pas le principe de l’égalité des sexes ; pourtant, Ottawa n’enquête pas sur leur comportement avant de leur remettre un passeport.
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Dès qu’on entreprend d’imposer aux citoyens l’adhésion aux valeurs de la majorité, on met les pieds sur une pente savonneuse. D’autant plus que ces valeurs sont changeantes. Il y a 30 ans, l’homosexualité allait à l’encontre des valeurs de la majorité au Canada ; aurait-il fallu qu’on refuse la citoyenneté aux immigrants homosexuels ?
Faiza M. n’a pas obtenu la nationalité française et la grande majorité des Français s’en réjouit. La femme continue néanmoins de vivre en France, aussi recluse et soumise qu’avant. La décision du Conseil d’État ne l’aura d’aucune manière encouragée à adhérer aux valeurs communes.
Dans une société libérale comme le Québec, la majorité peut et doit se tenir debout sans piétiner les droits des minorités.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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