Les trois pays ont annoncé au même moment qu'ils expulsaient chacun un diplomate russe. Moscou avait précédemment procédé à l'expulsion de trois diplomates pour participation à des manifestations non-autorisées de soutien à Alexeï Navalny.
Après que la Russie a expulsé trois diplomates européens des ambassades de Suède, d'Allemagne et de Pologne pour leur participations à des manifestations illégales, ces pays se sont coordonnés pour annoncer ce 8 février des mesures similaires contre des diplomates russes.
Une présence «inacceptable» à des manifestations, selon Moscou
Le ministère des Affaires étrangères allemand a annoncé avoir déclaré persona non grata un «employé de l'ambassade de Russie à Berlin» dans un communiqué. Même annonce côté polonais où le ministère des Affaires étrangères a annoncé dans un tweet l'expulsion d'un employé du consulat russe de Poznan, décision présentée comme prise en coordination avec l'Allemagne et la Suède (qui a également annoncé l'expulsion d'un diplomate) conformément au «principe de réciprocité».
Moscou dénonce une action «infondée et inamicale»
Réagissant dans la foulée, le ministère russe des Affaires étrangères a condamné ces expulsions. «La décision prise aujourd'hui par la Pologne, l'Allemagne et la Suède est infondée et inamicale», a déclaré la porte-parole du ministère, Maria Zakharova, à la chaîne de télévision publique Rossia 1, en dénonçant une nouvelle fois «l'ingérence» occidentale dans les affaires intérieures de la Russie.
Moscou avait jugé le 5 février «inacceptables et incompatibles» avec leurs fonctions, les agissements des diplomates visés qui avaient, selon la porte-parole, participé aux manifestations illégales de soutien à Alexeï Navalny à Moscou et à Saint-Pétersbourg, le 23 janvier. Maria Zakharova a ajouté qu'ils avaient été pris en «flagrant délit».
De son côté, comme le rapporte l'AFP, Stockholm avait confirmé la présence d'un de ses diplomates à une manifestation à Saint-Petersboug pour «observer» le rassemblement dans le cadre de ses fonctions. La Suède avait néanmoins nié toute participation active.
Ann Linde, la ministre suédoise des Affaires étrangères a dénoncé ce 8 février sur Twitter la «décision inacceptable d'expulser un diplomate suédois qui ne faisait que remplir ses fonctions».
Selon le ministère allemand des Affaires étrangères, le diplomate allemand expulsé ne cherchait quant à lui qu'à «s'informer par des moyens légaux sur l'évolution de la situation sur le terrain».
Ces nouvelle mesures interviennent au lendemain d'une déclaration du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell qui a estimé que sa visite à Moscou (le 5 février) avait «mis à jour que la Russie ne veut pas saisir l'opportunité d'un dialogue constructif avec l'UE». Moscou s'est pour sa part étonné de cette déclaration qui «contraste nettement avec ses déclarations faites lors de la conférence de presse» avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Josep Borrell avait en effet évoqué un un dialogue «ouvert et franc» sur un certain nombre de sujets, dont le soutien de Bruxelles à Alexeï Navalny.
«Peut-être, après être revenu à Bruxelles, le chef de la diplomatie européenne a-t-il reçu des éclaircissements concernant ce sur quoi il aurait dû mettre l’accent, mais dans ce cas-là cela ne fait que confirmer par qui et comment est élaborée dans les faits la politique européenne», avait ironisé Moscou.