Pour Raymond Bachand qui siège désormais dans l’opposition à titre de député libéral dans la circonscription d’Outremont, le choix du PQ qui souhaiterait ajouter deux paliers d’imposition pour combler le manque à gagner causé par l’annulation de la taxe santé s’explique par l’un des deux scénarios suivants : soit que les péquistes n’ont pas conscience du « trou » d’un milliard de dollars que va créer l’abolition de la taxe santé, soit qu’ils en sont conscients depuis le début de la campagne, mais ont choisi de le cacher.
« Quand on a 32 % du vote populaire, on devrait prendre la victoire avec modestie et agir en conséquence, et non agir comme si les trois quarts des Québécois nous avaient élus… On ne vit pas en Norvège, on vit dans une planète qui s’appelle le Canada », clame l’ancien ministre libéral des Finances et candidat intéressé à la succession de Jean Charest.
Eh bien moi, M. Bachand, j’aurais tendance à compléter votre dernière phrase en ajoutant les mots suivants : « … on vit dans une planète qui s’appelle le Canada… en attendant de disposer de tous nos leviers économiques pour vivre dans une planète qui s’appelle le Québec ».
À mon sens, Raymond Bachand représente l’incarnation du néo-libéralisme poussé à outrance à un point tel qu’il projette de perpétuer cette stratégie bassement démagogique et électoraliste jusqu’au prochain congrès à la chefferie du Parti libéral du Québec où il aspire, à mots à peine voilés, obtenir l’investiture.
Quand un politicien du Québec affirme ouvertement que l’« on vit dans une planète qui s’appelle le Canada » et que ce même politicien aspire un jour devenir premier ministre de ce Québec, nous nous retrouvons en face d’un petit « provincialiste* » de bas étage dont la seule ambition est de maintenir le Québec dans son statut de province au sein du Canada et, par conséquent, de continuer à subir les dénigrements et les rebuffades du ROC face à ses éternelles récriminations.
En bref, celui qui avait affirmé que le conflit étudiant du printemps 2012 se règlerait dans l’urne se retrouve confronté à un échec qu’il se refuse d’admettre, alléguant l’élection d’un gouvernement minoritaire.
L’aigle est maintenant aux aguets et fixe sa proie… il n’attend que le moment propice pour passer à l’attaque et, croyez-moi, ça ne saurait tarder!
Le spectre du Bonhomme sept-heures
L’annonce par le gouvernement Marois de hausses d’impôts rétroactives pour les contribuables qui gagnent 130 000 $ et plus annuellement a fait ressortir le spectre du Bonhomme sept-heures qui, selon la légende, incarne un personnage fictif sinistre aux jeunes enfants pour leur faire peur et ainsi les rendre plus sages.
En effet, le président du Conseil du patronat du Québec, Yves-Thomas Dorval, évoque l’image de l’épée de Damoclès qui est suspendue au-dessus de la tête d’un gouvernement minoritaire qui risque, par une telle mesure, d’assister à une baisse importante de la productivité chez les mieux nantis, certains d’entre eux pouvant même quitter le Québec.
Des arguments qui, encore une fois, tentent de miser sur une basse manipulation qui n’aura d’échos qu’auprès des contribuables touchés par une mesure qui m’apparaît tout à fait juste et équitable pour l’ensemble des citoyens du Québec.
Henri Marineau, Québec
Réactions au projet du gouvernement des hausses d'impôts pour les mieux nantis
L'aigle fixe sa proie / Le spectre du Bonhomme sept-heures
Tribune libre
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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4 commentaires
Archives de Vigile Répondre
24 septembre 2012Tous partis confondus, quand j'entends ces politiciens qui disent que la population vieillit, qu'il y a moins de jeunes pour travailler et payer des impôts, ça me scandalise.
Quand on fait le lien avec le fait que dans les vingt-cinq dernières années, c'est dans les classes les plus défavorisées du Québec qu'il y a eu le plus de solitude et le moins d'enfants, on se rend compte du pourquoi de ce manque de jeunes travailleurs pour payer des impôts.
Ça prend des maudits faiseux de politiciens pour venir se plaindre ensuite qu'on manque de jeunes au Québec.
Si on avait donné la chance à nos pauvres de faire des enfants, on ne serait pas pris avec ce problème.
Archives de Vigile Répondre
24 septembre 2012Pendant qu'on se dispute sur qui doit payer la note dans les soins de santé, on oublie de dire que 2 millions de québécois n'ont toujours pas de médecins de famille et que ses familles doivent débourser environ 1,000$/an simplement pour ouvrir un dossier dans la médecine privée, sans consultations.
Que le PLQ ou la CAC préfèrent refiler la note à la classe moyenne ne change rien au fait que le système de santé québécois est très mal administré et que l'avenir ne présage rien de meilleur.
Archives de Vigile Répondre
24 septembre 2012"...chez les mieux nantis, certains d’entre eux pouvant même quitter le Québec."
Que ces mieux nantis qui ne font pas leur "juste part" et n'apportent qu'à peine leur contribution à notre société quittent le Québec s'ils se sentent mieux ailleurs. D'ailleurs n'ont-ils pas déjà quitté le Québec (et aussi ce Canada qu'ils aiment tant) en envoyant leurs capitaux en vacances dans le sud?
Archives de Vigile Répondre
24 septembre 2012Les mieux nantis vont nous répondre qu'ils ne sont qu'une infime partie du fromage, microscopique. On connait la chanson, cela ferait plaisir maintenant de vous voir danser.