Depuis l'élection de Donald Trump, de nombreux demandeurs d'asile tentent de rejoindre le Canada pour y tenter leur chance. Le Premier ministre Justin Trudeau réaffirme l'ouverture de son pays, mais doit composer avec une opposition très critique.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau est sous pression alors que le Canada fait face à un afflux croissant de migrants traversant la frontière depuis les Etats-Unis, dans des conditions climatiques parfois extrêmes. Les conservateurs s'inquiètent du contrôle difficile des frontières dans un tel contexte ; les associations mettent en garde contre l'amplification du phénomène et les conditions de vie des migrants lors de leur périple.
Des clandestins arrêtés à la frontière québécoise par la police montée canadienne
Le flux migratoire vers le Canada s'est accru depuis l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis
Nombre de migrants bravent l'hiver pour entrer dans le pays par des zones reculées et peu surveillées, notamment au Manitoba et au Québec, la plupart du temps à pied. Selon plusieurs associations canadiennes citées par The Guardian, il s'agit pour la majeure partie d'entre eux de demandeurs d'asile, parmi lesquels de nombreux enfants. La plupart viennent de Somalie, du Ghana et de Djibouti et affirment fuir la politique de restriction migratoire mise en place par Donald Trump aux Etats-Unis.
Une politique migratoire qui suscite inquiétudes et critiques
Plusieurs associations, dont Amnesty International, pointent du doigt le fait que cet afflux de migrants risque de s'accentuer dans les mois à venir, notamment lorsque le froid cédera la place aux beaux jours. La police montée canadienne, de son côté, procède à des interpellations toujours plus nombreuse et doit parfois intervenir dans des champs ou des terrains privés traversés par des familles ou des individus isolés qui tentent de tromper la vigilance des gardes-frontières.
Craignant une explosion du nombre d'entrées sur le territoire depuis les Etats-Unis, les conservateurs exigent du gouvernement de Justin Trudeau des garanties pour endiguer le flux migratoire. Le député Ted Falk a interpellé le Premier ministre : «Chacun sait que le Canada est accueillant et généreux, mais nous devons aussi assurer la sécurité de notre pays et du respect de nos frontières», a-t-il déclaré.
Autre inquiétude soulevée par les parlementaires conservateurs : celui de la provenance et de la motivation des migrants pénétrant au Canada. Un certain nombre d'entre eux utilisent de faux passeports, et contournent la loi, qui prévoit normalement qu'un demandeur d'asile débouté aux Etats-Unis ne peut effectuer une nouvelles demande au Canada.
«L'une des raisons pour lesquelles le Canada demeure un pays ouvert est que les Canadiens ont confiance dans notre système migratoire et dans l'intégrité de nos frontières», a tenu à assurer Justin Trudeau face au parlement le 25 février. «Nous allons continuer à soigner l'équilibre entre un système rigoureux et l'accueil de ceux qui en ont besoin», a-t-il rassuré.
Justin Trudeau s'est posé en contre-modèle des Etats-Unis de Donald Trump sur la question migratoire. Au lendemain de la décision de la Maison-Blanche d'interdire l'entrée des Etats-Unis aux ressortissants de sept pays à musulmans, le Premier ministre canadien avait tenu à déclarer aux réfugiés du monde qu'ils étaient les bienvenus.
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