Le premier ministre canadien Justin Trudeau a défendu lundi la décision de son gouvernement de participer à une mission onusienne de maintien de la paix au Mali.
M. Trudeau a fait ces commentaires lors d'une allocution en compagnie d'Emmanuel Macron, au terme d'une rencontre avec le président français à Paris.
M. Macron a fait du pays africain une priorité de son gouvernement.
M. Trudeau a dit que l'approche du Canada aux missions de maintien de la paix - qui se concentre sur le rôle des femmes, le sort des enfants-soldats, la promotion de la formation et un déploiement plus ciblé des ressources - convient bien à l'ère moderne, qui est le théâtre de conflits internationaux moins bien circonscrits, sans mentionner les périls imprévisibles associés au terrorisme.
Les deux pays ont également conclu des accords bilatéraux pour lutter contre les changements climatiques et défendre la diversité culturelle.
Plus tôt pendant la journée, la secrétaire générale de la Francophonie et ancienne gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, avait remercié M. Trudeau de s'être joint à la mission au Mali, qui se remet d'une autre attaque par des militants islamistes.
L'attaque survenue dimanche visait deux bases près de Tombouctou, où des militants apparemment déguisés en Casques bleus ont détonné plusieurs bombes et tiré des roquettes vers les forces internationales.
Un Casque bleu a été tué et plus d'une dizaine d'autres, dont plusieurs soldats français, ont été blessés.
Michaëlle Jean a déploré l'attaque lors de sa rencontre avec M. Trudeau au siège de l'Organisation internationale de la Francophonie, à Paris.
Elle a remercié le Canada d'avoir accepté d'envoyer des forces au Mali, ancienne colonie française et membre actuelle de la Francophonie. Le Canada prévoit déployer six hélicoptères militaires au Mali, plus tard cette semaine, pour participer aux évacuations médicales et pour transporter du matériel et des munitions.
Le Mali est vu comme étant la mission de maintien de la paix la plus dangereuse au monde. Un total de 166 Casques bleus y ont été tués depuis 2013, dont plus de la moitié par des « actes malicieux », selon les Nations unies.
Mardi, M. Trudeau deviendra le premier premier ministre canadien à prononcer un discours devant l'Assemblée nationale française et le premier leader à le faire depuis le roi Felipe d'Espagne, en juin 2015.
Son discours devrait traiter de la montée du nationalisme, du populisme et de la xénophobie, qui est devenue une importante source d'inquiétude en France et ailleurs en Europe depuis quelques années.
Une bonne partie de la visite de deux jours de M. Trudeau sera axée sur le commerce, alors que le Canada souhaite alléger sa dépendance envers le marché américain.
Le premier ministre souhaite mettre en lumière les avantages potentiels du nouvel accord de libre-échange Canada-Europe, qui entrera en vigueur en septembre.
Mardi soir, M. Trudeau se rendra à Londres, où il rencontrera la reine ainsi que son homologue britannique, Theresa May, mercredi. Il assistera ensuite à une rencontre des leaders du Commonwealth, jeudi.