Joyeux Noël!

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Fatima Houda-Pépin «ramasse» Pee-Wee Trudeau





Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a procédé, le 7 décembre dernier, au lancement du programme des Lumières de Noël. «Ces lumières, dit-il, illuminent notre capitale nationale, ainsi que les capitales des provinces et territoires de partout au pays». Un événement d’une «importance particulière à l’approche du 150e anniversaire de la Confédération, en 2017». Voilà pour le commercial.



Côté visuel, le spectacle multimédia des Lumières de Noël projeté sur la Tour et les édifices du Parlement, à Ottawa, est un montage vidéo qui «met en scène Grizzi, Renard et Bonhomme à travers des paysages imaginaires», sur fond de feu d’artifice de feuilles d’érable.


Parce que nous sommes en 2016, le message de la «période des Fêtes» du premier ministre ainsi que le spectacle des lumières qui l’illustre sont aseptisés, sans référence à la vraie fête de Noël avec ses vrais personnages, sa Nativité, son père Noël, son sapin de Noël, ses rennes, ses rois mages, et tout l’imaginaire fascinant qui lui donne un sens.


Pourquoi le premier ministre efface-t-il les traces de la tradition de Noël au point d’en faire une fête javellisée? Quelle honte y a-t-il à célébrer Noël au Parlement du Canada? Pourquoi tant de rectitude politique alors qu’il se met à plat ventre devant les groupes ethniques pour célébrer leurs fêtes religieuses et culturelles avec fierté et enthousiasme.


Joyeux Noël!


Et il n’en manque pas une comme en témoignent ses multiples déclarations officielles pour célébrer l’anniversaire de Guru Nanak Dev Ji, fondateur du sikhisme, le festival hindou du triomphe du bien sur le mal (Navratri), la fête de mi-automne des Chinois, Coréens, Japonais et Vietnamiens ou celle de Eid al-Fitr (la fin du ramadan) pour les musulmans.


Porté par son élan jovialiste, le premier ministre n’hésite pas à célébrer la fête du mouton, lors de Eid al-Adha, en se rendant en personne, dans une mosquée d’Ottawa, comme il l’a fait, le 12 septembre dernier, une mosquée qui pratique la ségrégation sexuelle à l’égard des femmes.


Ses propres collègues qui l’accompagnaient, la ministre de l’Environnement, Catherine McKenna et les députées Karen McCrimmon et Anita Vandenbeld, se sont vues obligées de porter le voile et d’entrer par la petite porte réservée aux femmes.


Entorse au principe d’égalité


Le premier ministre ne s’est guère formalisé de cette entorse au principe de l’égalité hommes- femmes. Que «les sœurs là-haut» soient reléguées au fond de l’étage supérieur était pour lui, tout à fait normal. Il en va ainsi des «valeurs qui définissent le Canada (et qui) incluent le respect et l’ouverture envers tout le spectre de la diversité.»


Et puis il y a eu, la visite du calife de la communauté musulmane Ahmadyya qui, accompagné de sa délégation se sont vu offrir, au Parlement du Canada, une salle de prière pour la salat. C’est cette même communauté, considérée comme une secte par les musulmans eux-mêmes, qui a construit «Peace Village» dans la banlieue de Toronto. Ici


Lors de cette réception à laquelle ont pris part une cinquantaine de députés et sénateurs, des députées ont poussé le ridicule jusqu’à porter le voile, à l’intérieur même du Parlement.


Monsieur Trudeau, la reconnaissance de l’apport des minorités n’implique pas la négation de l’identité de la majorité. Joyeux Noël quand même!




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