Le chef péquiste s’est distancié vendredi après-midi d’« écrits » de sa conjointe, Sylvie Bergeron, à qui il avait attribué en matinée en partie sa victoire dans la course à la direction du Parti québécois.
Dans un mémoire déposé à l’Assemblée nationale à l’hiver 2014, Mme Bergeron avait reproché aux anglophones de « refuser de s’intégrer dans la nation québécoise [en] braquant leur communauté contre la nation ». « Cette même dynamique sert aujourd’hui l’intégrisme », a-t-elle écrit dans un document de quelque 25 pages.
M. Lisée a été confronté à cet extrait lors d’une conférence de presse vendredi après-midi. Après avoir réitéré son « amour » pour Sylvie Bergeron, M. Lisée a dit « continuer de tendre la main à la communauté anglophone [et] la représenter aussi si je suis premier ministre ». « Le Parti québécois doit être le parti de tous les Québécois. […] S’il y a des distinctions à faire entre mon programme et les écrits de ma conjointe, comme c’est moi qui a été élu chef, je vous invite à lire mon programme », a-t-il déclaré dans le hall de l’Hôtel du Parlement.
Reportage d’«Infoman»
En matinée, le 9e chef du PQ s’est dit ravi de voir Infoman lever le voile jeudi soir sur les ondes de Radio-Canada sur l’identité de sa « coach de vie ». Mme Bergeron a contribué à faire de lui un homme « un peu différent ». « [Je suis] un peu plus proche des gens depuis quelques années. Vous avez vu l’une de ces sources d’inspiration », a souligné M. Lisée dans un impromptu de presse vendredi avant-midi. « J’étais très heureux de partager la fraîcheur, l’enthousiasme, la joie de vivre de ma conjointe », a-t-il déclaré à l’entrée d’un caucus des élus péquistes.
Qui plus est, Sylvie Bergeron a aussi un immense talent de chanteuse, a fait remarquer M. Lisée. « Je vais être biaisé, mais je pense que oui, elle chante mieux que Sophie Grégoire », a-t-il lancé à la presse.
M. Lisée a toutefois pris soin de spécifier qu’il avait parfois des divergences de vues avec sa douce moitié. « J’aime avoir dans ma vie quelqu’un de surprenant, quelqu’un qui me challenge. On n’est pas d’accord sur tout. On discute de tout », a-t-il mentionné. « Et on fait un couple formidable ! »
«Propagande intégriste» d’Ottawa
Mme Bergeron avait fait une incursion dans l’arène parlementaire il y a près de trois ans. Elle avait défendu avec force la charte de la laïcité ébauchée par le ministre Bernard Drainville devant la commission des Institutions en janvier 2014.
La fondatrice de l’« Observatoire de psychologie évolutionnaire » et la conceptrice de la formation d’autocoaching « Le Créateur » y avait notamment pourfendu le multiculturalisme canadien. « Le multiculturalisme religieux n’est pas un signe d’ouverture, mais un signe d’intolérance de l’immigration religieuse face au peuple d’accueil conforté par le tribunal canadien. Le signe ostentatoire est un refus de s’intégrer à la société, un bris de communication, une rupture avec la nature humaine de leur interlocuteur par le fait de cloîtrer leur propre identité », avait-elle écrit dans son mémoire déposé au Parlement.
> Lire la suite de l'article sur Le Devoir
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé