Jean Charest et André Pratte devant la commission trilatérale

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Les «tizamis»

L’ancien premier ministre du Québec, Jean Charest, a donné une conférence devant le gratin mondialiste de la Commission trilatérale le 8 novembre 2014 lors de la réunion annuelle du groupe nord-américain de cet organisme. L’éditorialiste en chef de La Presse, André Pratte, a également parlé devant les membres de cet organisme mondialiste.


Cette réunion a eu lieu à Montréal au Sofitel le 7 et 8 novembre 2014, un hotel luxueux situé sur la rue Sherbrooke-Ouest. Jean Charest et André Pratte n’étaient pas les seuls Québécois ou Canadiens présents à cette réunion. En effet, Raymond Chrétien (le frère de Jean), Monique F. Leroux, Eric Noël, Pierre Fortin, Heather Munroe-Blum et André Desmarais ont aussi parlé devant la Commission trilatérale.


Les Canadiens Jeffrey Simpson, Peter Boehm,  John Manley,  Jason Kenney et Michael Byers étaient aussi présents.


 Le DÉCODEUR a demandé à la Commission trilatérale une copie de la transcription de l’exposé faite par l’ancien Premier ministre Jean Charest, mais cela lui a été refusé pour l’instant. La seule chose qu’il est possible de savoir en consultant le site de la Commission, c’est que Jean Charest était là pour discuter d’énergie et de l’environnement.


André Pratte, lui, n’en était pas à sa première visite devant la Commission trilatérale. Il avait déjà parlé devant David Rockefeller et compagnie pour la première fois en 2005. D’ailleurs il avait débuté son discours ainsi :


« C’est évidemment un grand honneur pour moi de m’adresser à une audience aussi distinguée ; et pour cette occasion, je crois que je dois remercier Mr. Desmarais, qui est le propriétaire du journal pour lequel j’ai le privilège de travailler. Alors vous pouvez, j’imagine, comprendre que je me sens un peu nerveux aujourd’hui. Cela veut aussi dire que si je vous ennuie à mort pendant les 20 prochaines minutes, vous saurez qui blâmer. »


La deuxième fois que nous savons pour sûr que Pratte a participé à une réunion de la Commission trilatérale, c’est en 2008 alors qu’il est présenté par Bill Graham (membre officiel de la Commission trilatérale et ancien chef intérimaire du PLC) au gratin mondialiste pour y discuter de politique canadienne.


En 2011, il participait à nouveau à la réunion annuelle de la section nord-américaine de la Commission, cette fois en compagnie d’un autre membre officiel du think tank, le journaliste Jeffrey Simpson, columnist politique au Globe and Mail. Dans son allocution, dont une copie a été obtenue par le DÉCODEUR (nous remercions Sue Ellen Parrot de la Commission trilatérale), Pratte affirme que la question de la souveraineté du Québec est en train de mourir et prédit que le nouveau parti de François Legault, la Coalition Avenir Québec (qui devient officiellement un parti politique trois semaines après son allocution à la Commission), pourrait gagner les prochaines élections (les élections de 2012 gagnées par le PQ de Marois). Selon Pratte à l’époque, Legault aurait gagné parce qu’il était prêt à imposer des mesures d’austérité, qu’il ne voulait rien savoir d’un éventuel référendum sur la souveraineté et surtout parce que les Québécois souhaitait du changement.


Il ne fait aucun doute que monsieur Pratte est un participant aux activités de la Commission trilatérale. Toutefois, contrairement à son collègue journaliste Jeffrey Simpson et à son patron André Desmarais, le nom d’André Pratte ne figure pas sur la liste officielle de la Commission. Le DÉCODEUR a écrit à monsieur André Pratte afin de savoir s’il se considérait comme un membre officiel du think tank. André Pratte n’a pas répondu à cette demande qui est demeurée lettre morte.


Lors de la dernière réunion annuelle à Montréal, il était encore là pour discuter et faire une mise à jour de la situation politique au Québec. Encore une fois, il a été impossible d’obtenir une copie de son allocution de la Commission trilatérale.


La présidente du Groupe Desjardins, Monique Leroux, était également présente à cette réunion pour discuter des enjeux démographiques en Amérique du nord. Madame Leroux est une membre officielle du think tank mondialiste.


Parmi les autres invités se trouvaient aussi le Québécois Eric Noël, un conférencier professionnel sur le mondialisme, qui a comme clients des multinationales comme Power Corporation, Alcan, Citigroup, Deloitte, General Electric, Goodyear, la banque CIBC, ainsi que le gouvernement du Canada et du Québec!


Raymond Chrétien, président du CORIM, est aussi un membre officiel du think tank.


Heather Munroe-Blum, la principale de l’Université McGill, est également une membre officielle de la Commission trilatérale.


Le Québécois Pierre Fortin est chroniqueur pour le magazine L’actualité et est professeur émérite de sciences économiques à l’UQAM.


Cette dernière réunion de la section nord-américaine de la Commission trilatérale pourrait être considérée comme une véritable édition québécoise de ce rendez-vous annuel des mondialistes. Comme quoi le Québec n’est pas à l’abri de la puissance de ce think tank qui dicte en douce l’agenda politique et économique de tous les pays riches du monde.


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