Le 4 septembre, je persiste et je signe...

Je vote authentique / Pauline Marois vire son capot de bord

Tribune libre

Que de manipulations et de sarcasmes, voire même de paroles cyniques, les tenants du vote authentique [dont je fais partie] ont dû supporter depuis le début de cette campagne électorale!

Du spectre de la division du vote au dogme du vote stratégique en passant par l’urgence de nous débarrasser du gouvernement Charest, tous les arguments ont été sortis de la vieille valise péquiste pour nous « faire entendre raison » et nous ranger derrière le seul parti qui « prône la souveraineté du Québec ».

Foutaise…La rengaine de la gouvernance souverainiste n’a plus aucun écho à nos oreilles et ce, depuis belle lurette et d’ailleurs bien avant la création d’Option nationale. Et maintenant qu’enfin, un véritable parti indépendantiste se présente à nous avec, à sa tête, un leader intègre et convaincu, muni d’une plate-forme écrite « dans le béton » en ce qui a trait à une démarche claire de l’accession du Québec à son statut de pays, les ténors de la sacro-sainte stratégie voudraient nous vendre la supposée ferveur d’un parti moribond qui, depuis 42 ans, divague dans le chant des sirènes émergeant des catacombes étapistes et des antres des conditions gagnantes.

Eh bien, aujourd’hui, à la veille de ce scrutin que plusieurs qualifient
d’ « historique », je persiste et je signe…je vote authentique et j’assume mes convictions en vous confirmant que je voterai pour le candidat d’Option nationale dans ma circonscription.

Et, à toutes celles et à tous ceux qui me demanderont si « j’ai gagné mes élections » le 5 septembre, je leur répondrai que non au sens où ils l’entendent, mais que j’ai gagné par ailleurs l’insigne privilège de m’inscrire sur la liste des pionniers qui auront contribué à faire du Québec un pays dans un avenir rapproché.

Quant à celles et à ceux qui sabreront le champagne dans l’hypothèse où un gouvernement péquiste, qu’il soit minoritaire ou majoritaire, est élu, je ne peux que vous souhaiter que notre première ministre ne contribuera pas à faire reculer l’option nationale du Québec au cours de ses pèlerinages à Ottawa.

Enfin, les bureaux de scrutin ouvriront dans quelques heures et la voix du peuple pourra s’exprimer tel que le proclame notre système démocratique. L’heure de vérité a maintenant sonné…que chacun vote en son âme et conscience!

***

À propos du Conseil de la fédération
_ Pauline Marois vire son capot de bord

La chronique de Michel David, que je vous incite d’ailleurs à lire, parue dans Le Devoir du 1er septembre sous le titre « La bébelle », ne peut que susciter une sérieuse réflexion sur la démarche qu’entend prendre Pauline Marois dans ses relations fédérales-provinciales dans l’éventualité où elle deviendrait première ministre du Québec.

Le nœud de l’argumentaire de Michel David s’articule particulièrement autour du Conseil de la fédération que Jean Charest considère comme la « huitième merveille du monde » et qui devait constituer le « symbole du fédéralisme renouvelé ».

La suite des événements a clairement démontré que les chefs du PQ ont immédiatement pris en grippe ce que Bernard Landry qualifiait « d’acte de soumission » et que Pauline Marois a repris sous le qualificatif peu reluisant de « bébelle » en 2010 par la voix d’Alexandre Cloutier, son porte-parole en matières intergouvernementales canadiennes, un discours que son successeur, Bernard Drainville, a réitéré à maintes occasions en affirmant, entre autres, que « des millions provenant des poches des Québécois y étaient investis dans le seul but de vanter les mérites du fédéralisme et du statu quo constitutionnel ».

Toutefois, en entrevue avec l’équipe éditoriale du Devoir le 30 août, la chef du PQ vire son capot de bord et déclare qu’elle est maintenant « disposée à s’accommoder de la bébelle », alléguant qu’elle « ne pratiquera jamais la politique de la chaise vide ». En termes clairs, la future nouvelle première première ministre du Québec a l’intention de s’asseoir autour de la table de la ligue du vieux poêle pour discuter fraternellement avec ses confrères canadiens du statut du Québec à l’intérieur de la fédération canadienne.

Comme l’exprime assez justement Michel David, « Mme Marois prétend vouloir sortir le Québec du Canada, mais elle n’ose même pas se retirer d’une institution que les péquistes ont toujours présentée comme un véritable piège à cons. Ça promet pour la gouvernance souverainiste ! En quoi consiste la souveraineté, sinon à laisser la chaise vide ? »

Ce n’est sûrement pas avec des attitudes aussi tordues que l’ardeur souverainiste va reprendre du panache. En effet, si vous combinez la rencontre de famille annuelle du Conseil de la fédération avec la visite paroissiale mensuelle de la gouvernance souverainiste, les probabilités d’avancement de la cause souverainiste au Québec risque de s’effriter compte tenu que la brigade péquiste s’apprête à passer plus de temps dans le ROC que dans sa propre forteresse.

Le 30 août, au Métropolis, Pauline Marois y est allée de cette envolée oratoire : « Après 400 ans d’existence, 250 ans après la Conquête, une génération de lutte politique, neuf ans de recul libéral, il est temps que les souverainistes se mettent en marche. »…Eh bien, Mme Marois, il est plutôt temps que vous passiez de la parole aux actes !

Henri Marineau
Québec

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Yves Rancourt Répondre

    3 septembre 2012

    Monsieur Marineau,
    Je ne voudrais pas vous affliger de quelque façon que ce soit, mais vous me permettrez de commenter brièvement vos propos même si je respecte tout à fait le choix que vous vous apprêtez à faire, croyez-moi.
    D'abord, vous savez très bien que tout premier ministre du Québec, JMA y compris, qui serait invité demain à participer à une réunion du Conseil de la fêdération, s'y rendrait si ce n'est que pour dire à ses interlocuteurs qu'il ou elle n'est pas d'accord avec eux. On peut participer à une réunion sans pour autant être d'accord sur le fond des choses et sans que l'on soit le promoteur de l'institution en question.
    On peut par ailleurs, monsieur Marineau, voter authentique sans pour autant renoncer au vote stratégique. Je comprends de votre choix que vous êtes prêt à vivre un autre 4 ans avec un gouvernement fédéraliste qui s'emploierait, vous en êtes bien conscient, à détruire encore davantage notre capacité comme nation à réaliser notre indépendance( langue, immigration, endettement, etc). Je retiens que vous êtes prêt à prendre ce risque; c'est un choix que je respecte mais je ne vous suivrai pas sur cette voie.
    Mes salutations.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 septembre 2012

    Est-il vraiment nécessaire d'être aussi hargneux que Charest lui-même avant même que Marois ne s'installe sur la chaise? Anybody but the crook!