Une spécialiste des ressources humaines de la Sûreté du Québec (SQ) a constaté que le climat de travail de l’UPAC était marqué par des sentiments de favoritisme et de jalousie.
Ces observations sont tirées d’une note interne de la SQ datée du 5 février, dont l’objet s’intitule «Signalements d’employés du Bureau des enquêtes sur la corruption (UPAC)».
Ce document a été transmis au gouvernement par le directeur général intérimaire du corps policier, Yves Morency.
Trois pages exposent notamment les constats et recommandations d’une experte des questions de harcèlement psychologique, Karine Martel.
Ces informations étaient réclamées depuis des mois par les partis de l’opposition. Elles suivent la publication d’une première salve de documents, en janvier, par l’Unité permanente anticorruption (UPAC).
Résumé
Selon la SQ, Mme Martel a rencontré des employés qui avaient fait des signalements, après avoir été mandatée par l’organisation policière à l’automne 2016.
Des raisons de confidentialité empêchent la diffusion du document rédigé par la spécialiste, selon la SQ. Le corps policier a cependant transmis un résumé.
Mme Martel a relevé plusieurs «risques» dans le milieu de travail de l’UPAC, où se trouvent des employés de la SQ en prêt de service.
Elle signale la «présence de jalousie, rivalité et compétition entre les employés de cette unité».
Le climat est marqué par la «méfiance» et la «surveillance entre collègues de travail, sur les comportements et les discussions des autres».
Il existe également «une perception de favoritisme» quant à la gestion du personnel. Les gestionnaires seraient à la «recherche de bouc émissaire» et ils «dénigreraient des employés devant leurs collègues ou lors de réunions».
Traitement de faveur
Tout cela s’ajoute à un sentiment d’iniquité et de traitements de faveur concernant les horaires, les heures supplémentaires et l’octroi de promotions.
«On dénoterait une absence de critères objectifs ou d’outils adéquats pour évaluer le rendement, attribuer des promotions et justifier ses actions», souligne Mme Martel, qui travaille au Service des relations de travail de la SQ.
La spécialiste recommande, entre autres, d’éviter «toute forme de discrimination ou d’apparence de discrimination», en expliquant les processus de sélection et en s’assurant de leur respect.
Elle suggère aussi de former les gestionnaires en «gestion de conflit et en incivilité».
En novembre, deux syndicats d’employés qui travaillent pour l’UPAC dénonçaient lors d’entrevues à notre Bureau d’enquête le «climat de travail lamentable» et «l’opacité» de l’UPAC.