Me voici au Mexique depuis une semaine. Impossible pour un Québécois de ne pas se comparer à cet autre voisin des États-Unis qui parvient beaucoup mieux que nous à résister culturellement et linguistiquement. Pourquoi donc ?
Je vous parlerai de mon actuel périple mexicain dans mes chroniques de voyage du Cahier Weekend d’ici quelques semaines. Dès maintenant, je veux aborder le côté politique.
Nos compatriotes se sont exilés par centaines de milliers au nord des États-Unis pour y trouver du travail au 19e et au début du 20e. La quasi-totalité de cette population s’est intégrée à la culture américaine et a perdu le souvenir de ses origines. On explique cette disparition par le pouvoir de l’argent.
Or, les Mexicains qui immigrent aux États-Unis ne sont pas en meilleure posture économique que nos aïeux et, pourtant, l’espagnol se porte bien ! En Californie, certains ont même déjà envisagé une sorte de « loi 101 » pour protéger l’anglais ou en faire la seule langue officielle.
Pas de complexe
Au Mexique, s’il y a une fête, on fait jouer de la musique latino-américaine, cela va de soi. Au Québec, c’est le sempiternel répertoire anglo-saxon.
Au Mexique, on honore la cuisine nationale. Au Québec, les promoteurs des semaines de la poutine et du festival de la gibelotte ont choisi les noms « Poutine Week » et « Gib Fest »...
Idées pour ma ministre
Voici donc quelques idées d’inspiration mexicaine pour notre ministre responsable de la langue française, Nathalie Roy :
1) Encourager la francisation/québécisation de la musique dans les commerces et festivals.
2) Franciser les noms et raisons sociales.
3) Personnaliser la toponymie. Par exemple, pour faire suite à l’excellente initiative de rebaptiser le pont Champlain le pont Samuel-De Champlain, pourquoi ne pas faire de même avec le boulevard « Cavelier-De LaSalle » ?
On n’est pas obligé de toujours regarder du côté de la France. L’exemple peut aussi provenir de notre propre continent.