Alors, qui est complotiste?
Je venais à peine de publier ma petite réaction au documentaire de W9 sur le complotisme que tous les médias, si prompts à dénoncer ce type de croyance, communiaient soudain dans un complotisme assumé: ils dénonçaient tous le « complot russe », le seul qui ait droit de cité dans notre pays.
Mais c’est bien sûr!
Il semble assez évident – et il suffit d’avoir regardé quelques James Bond pour constater que c’est là un principe de base – que si la Russie montait un complot contre quelqu’un, elle aurait soin de ne pas agir à visage découvert. L’homme qui revendique la divulgation des informations sur la vie privée de M. Griveaux est russe : ah, et si c’était un complot russe? Trop facile.
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On veut bien entendre que Pavlenski soit, comme je l’ai entendu l’autre jour dans un débat du soir, un agent double, réfugié politique travaillant en réalité pour la Russie. Reste que cela n’est pas bien ingénieux et que si tout le monde flaire un complot russe, c’est sans doute justement parce qu’il n’y a pas de complot russe. Pourtant, nos médias posent la question sans rire, comme en pleine Guerre Froide:
Ce qui ne signifie pas qu’il n’y ait pas de complot. Il paraît incontestable, j’en conviens bien volontiers, que Benjamin Griveaux a été victime d’un coup monté et probablement même d’un piège impliquant la destinataire initiale des images compromettantes qui ont causé sa chute. Mais de manière troublante, on a l’impression, dans le paysage médiatique actuel, que le seul moyen d’évoquer une machination sans passer pour un farfelu obsédé par les thèses alternatives est d’en attribuer la responsabilité aux Russes. Et tant pis si le mobile demeure introuvable.
Apparemment, c’est la technique choisie qui accrédite la thèse russe :