Inégalités de genre: la France reprend le flambeau du Canada à la tête du G7

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Du charabia progressiste pour masquer la crise politique macronienne

OTTAWA — Les efforts du Canada pour faire de l’égalité des genres un élément central de sa présidence du G7, l’an dernier, ont déteint sur le président français Emmanuel Macron, qui s’est engagé à faire de la lutte contre les inégalités - et plus particulièrement les inégalités de genre - une priorité de cette année.


Mais la France adoptera une approche beaucoup plus circonscrite que celle du Canada, dans l’espoir d’améliorer de manière claire et concrète la vie des femmes.


L’an dernier, le premier ministre Justin Trudeau avait choisi de mettre l’accent sur la condition des femmes et des filles à travers l’ensemble des délibérations du G7 afin de montrer l’engagement du Canada envers le féminisme sur la scène internationale.


Justin Trudeau avait mis sur pied un conseil consultatif sur l’égalité des genres afin de garantir la présence de ce thème dans toutes les discussions et activités du G7, y compris dans des domaines non traditionnels tels que la sécurité et la politique économique.


La France reprend maintenant le flambeau avec la création d’un autre conseil consultatif sur l’égalité des genres et un accent renouvelé sur la politique étrangère à saveur féministe.


L’ambassadrice de France au Canada, Kareen Rispal, compte parmi les éminentes féministes qui siégeront à ce conseil consultatif, aux côtés de l’actrice et ambassadrice de bonne volonté de l’ONU Emma Watson, de la militante ukrainienne et représentante du groupe Femen Inna Shevchenko et de deux lauréats du prix Nobel de la paix, le Congolais Denis Mukwege et la yézidie irakienne Nadia Murad.


Mme Rispal précise que s’articulera autour de trois axes: mettre fin à la violence sexuelle envers les femmes, soutenir l’accès à l’éducation pour les femmes et les filles, puis promouvoir l’entrepreneuriat et l’émancipation économique des femmes, en particulier dans la région du Sahel, en Afrique.


Ces priorités ont été établies d’après le rapport final du conseil consultatif canadien de 2018, intitulé «Faire de l’égalité des sexes une histoire du passé», qui comprenait une liste de 60 recommandations à l’intention du G7.


«C’est incroyable quand on le relit. Tout y est», souligne Mme Rispal.


Malgré la volonté du Canada de braquer les projecteurs sur des enjeux féministes, le sommet de Charlevoix avait surtout attiré l’attention en raison des frictions entre Justin Trudeau et le président américain Donald Trump.


Ce dernier avait retiré son soutien au communiqué final, qualifiant le premier ministre canadien de «malhonnête» et «faible» pour avoir condamné les tarifs américains sur l’acier et l’aluminium.


Mais l’ambassadrice du Canada en France, Isabelle Hudon, qui avait coprésidé le conseil consultatif de l’époque avec la philanthrope américaine Melinda Gates, ne croit pas que leur travail ait été éclipsé par ce coup de théâtre de Donald Trump.


Elle se félicite par ailleurs que la «pression respectueuse» exercée sur la France pour continuer sur cet élan ait porté fruit.


«C’était une occasion de réaliser que ce travail est assez important et qu’il reste encore beaucoup à faire, et qu’un seul G7 traitant de ce sujet ne suffirait pas», souligne-t-elle.


Les recommandations du conseil consultatif de 2019 se concentreront sur la législation. Une liste des lois les plus favorables aux femmes à travers le monde sera dressée et les pays membres seront encouragés à légiférer en ce sens.




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