L'arrivée d'immigrants du Maghreb et d'Amérique latine depuis le début des années 90 se reflète maintenant dans les salles d'accouchement de Montréal. Les nouveaux nés de mères allophones ont été plus nombreux que ceux de mères francophones et anglophones combinées en 2005, une première.
La proportion des mères, dont la langue maternelle est autre que l'anglais ou le français, est passée de 27 % en 1990 à 40 % en 2005. Les mères francophones demeurent le groupe linguistique le plus représenté, suivi par les mères anglophones. Les mères de langue arabe arrivent au premier rang des allophones, comptant 10 % de l'ensemble des quelque 20 000 naissances de l'an dernier à Montréal. Les mères espagnol et de langue de la péninsule indo-pakistanaise suivent avec chacun 5 % des naissances.
« Peut-être que 2005 est un peu exceptionnelle, estime le démographe Louis Duchesne, mais la tendance est là pour une augmentation des naissances de mères [dont la langue maternelle est] autre que le français ou l'anglais. » Cette tendance force des centres hospitaliers à s'adapter. L'hôpital Saint-Mary, où se pratiquent quelque 300 accouchements par mois, se spécialise dans les services aux communautés culturelles. Il dispose d'une banque de personnes-ressources qui peuvent s'exprimer dans une trentaine de langues. Le centre hospitalier a également traduit dans plusieurs langues des documents importants comme un fascicule expliquant aux patientes l'anesthésie épidurale.
La famille des patientes est également mise à contribution pour faciliter la communication. Les enfants qui fréquentent l'école en français ou en anglais s'avèrent souvent des interprètes d'une grande utilité. « C'est assez difficile de demander à un petit garçon de 9 ans des questions sur la grossesse de sa mère, mais faut le faire, explique l'infirmière au centre des naissances Marthe Lacouture. « Quand c'est notre seule façon de communiquer, on le fait... »
La moitié des mères de langue maternelle autre que le français et l'anglais déclarent d'ailleurs parler français ou anglais à la maison. Mais la tendance se confirme, un enfant sur 5, à Montréal, naît d'une mère qui ne parle ni français ni anglais. Un phénomène unique au Québec.
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