Je l’ai écrit à de nombreuses reprises : la gauche n’a qu’elle-même à blâmer si la droite est en hausse dans plusieurs pays.
Si la gauche enlevait ses lunettes roses et abordait de front les thèmes de l’identité et de l’immigration au lieu de laisser ces questions délicates à la droite, elle se rapprocherait peut-être du peuple.
Mais non : elle ne veut pas poser les questions qui s’imposent. Elle préfère s’enfouir la tête dans le sable et traiter de racistes tous ceux qui osent critiquer le dogme du multiculturalisme.
Des vérités qui dérangent
C’est la thèse que l’analyste politique Peter Beinart développe dans le dernier numéro du magazine américain The Atlantic.
En passant, non, Beinart n’est pas un « méchant Trumpiste ». Il n’est même pas républicain.
En fait, cet intellectuel né à Cambridge est un des ténors de la gauche américaine. On peut le lire régulièrement dans The New York Times, The New Republic et The New York Review of Books (les trois piliers de la gauche US), et l’entendre à CNN.
Le genre de gars que Trump adore détester.
Le long article que Beinart vient de publier dans The Atlantic s’intitule « How the Democrats Lost their Way on Immigration » (Comment les démocrates se sont fourvoyés au sujet de l’immigration).
« Au cours de la dernière décennie, les gauchistes ont sciemment ignoré des vérités dérangeantes concernant l’immigration », de dire Breinart.
Pourtant, ça n’a pas toujours été le cas.
En 2005, le blogueur de gauche Glenn Greenwald écrivait : « L’immigration illégale cause des dommages économiques, sociaux et culturels importants, et se moque de la règle du droit. »
Le chroniqueur progressiste Paul Krugman a affirmé : « L’immigration tire vers le bas le salaire des travailleurs domestiques qui compétitionnent avec les immigrants. »
Et le sénateur démocrate Barack Obama a déclaré : « Quand j’ai besoin d’un traducteur pour communiquer avec le mécanicien qui répare mon auto, je ressens une certaine frustration. »
Un sujet tabou
Bref, au début des années 2000, les démocrates et les gauchistes n’avaient pas peur de parler franchement d’immigration. Mais depuis quelque temps, ce sujet est devenu un véritable tabou dans ce camp.
Ou tu trouves que l’immigration n’a que des retombées positives, ou tu es un méchant réactionnaire. Pas d’entre-deux.
Or, Breinart affirme que nous sommes en droit de nous poser des questions sur l’immigration.
Primo, contrairement à ce que répètent les commentateurs de gauche, il est faux de dire qu’il existe un consensus chez les économistes à propos des supposés bénéfices de l’immigration.
Deuxio, ce n’est pas pour rien que la plupart des grosses entreprises américaines favorisent l’entrée massive d’immigrants : parce que ça leur amène une main-d’œuvre docile et peu coûteuse.
Et tertio : oui, l’immigration massive et le communautarisme menacent la cohésion sociale et affaiblissent le sentiment d’unité nationale. Pourquoi serait-ce raciste de le dire ?
Pourquoi est-ce fasciste de dire que les frontières devraient être respectées et que l’immigration illégale est un fléau ?
Politiquement correcte
Pour Breinart, c’est clair : si Hilary Clinton avait accepté de parler franchement d’immigration, elle serait présidente aujourd’hui.
Mais elle a préféré éviter le sujet afin de ne froisser personne.
Too bad.
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