Il y a 20 ans, l'Union des républiques socialistes soviétiques cessait d'exister, deux ans après la chute du mur de Berlin et la séparation de la grande fédération soviétique de plusieurs républiques qui revendiquaient un statut d'autonomie. Certains pays de l'Europe de l'Est, comme la Hongrie et la Pologne, avaient déjà entrepris un processus de libéralisation et d'ouverture à l'ouest.
La situation économique, dans l'ex-URSS, était devenue catastrophique, à la suite de mauvaises récoltes et de la chute de la production industrielle. Le gazoduc transsibérien, qui devait acheminer le gaz naturel de Sibérie jusqu'aux portes de l'Europe, avait été saboté par l'introduction d'un virus à retardement qui provoqua une explosion de turbines digne d'une explosion nucléaire, retardant de plusieurs années la mise en œuvre de cet audacieux projet de développement qui devait enfin apporter la prospérité au gouvernement communiste. Ce fut une étape importante dans la guerre économique que livraient les États-Unis à l'URSS.
L'invasion de l'Afghanistan, commencée en 1979, avait été extrêmement coûteuse en vies humaines et n'avait certes pas amélioré la situation économique de la fédération soviétique, de sorte qu'en 1989, le Kremlin avait dû ordonner le retrait de ses troupes (plus de 100 000 hommes) de ce pays, face à des combattants moudjahidines désormais armés par les Américains.
Après une série d'événements dramatiques suivis de mesures de libéralisation, le 24 août 1991, le président soviétique Gorbatchev démissionne de ses fonctions de secrétaire général du Parti communiste. Du même coup, il annonce la dissolution du Comité central du PC, l'interdiction pour les cellules communistes de s'adonner à des activités politiques au sein des forces armées, du KGB et du ministère de l'Intérieur, et la confiscation de leurs biens. Le Parti communiste se retrouve, du coup, sans possibilité de poursuivre ses activités. Bientôt, on interdit même son existence.
Profitant de la faiblesse de Gorbatchev, Boris Eltsine, qui est alors président de la puissante République socialiste de Russie, place ses hommes de confiance aux principaux postes de pouvoir. La restauration du système capitalisme est en marche, avec la complicité évidente des États-Unis et de George Bush père, qui veillent de près au démantèlement de la fédération soviétique. Le 8 décembre 1991, la dissolution de l'Union soviétique est officiellement proclamée. On s'empresse aussitôt d'obtenir l'aval de Washington et le drapeau rouge, qui flottait sur le Kremlin depuis des décennies, est retiré.
Il existait un réel mécontentement populaire contre les dirigeants soviétiques pour leur mauvaise gestion de l'économie, personne ne peut le nier. Mais cela ne signifiait nullement une remise en question du système communiste. Avec la destruction de l'Union soviétique, l'abandon des programmes sociaux et la privatisation de grands pans de l'économie, la situation allait rapidement empirer, entraînant davantage de pauvreté et d'injustices. Une nouvelle classe de riches et de mafieux apparaît. La production industrielle et agricole s'effondre encore davantage. La recherche scientifique et la culture, deux fleurons de la grande fédération soviétique, écopent tout particulièrement. Des guerres fratricides éclatent entre d'ex-républiques soviétiques pour le contrôle des richesses pétrolières et gazières.
Pour l'humanité, cela signifiait la fin d'un monde bipolaire et de la guerre froide et le début d'une nouvelle ère où les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN allaient pouvoir faire la pluie et le beau temps aux quatre coins de la planète. Après l'invasion du Panama en 1989, les États-Unis envahissent, deux ans plus tard, une première fois l'Irak (et le Koweït) pour y revenir en 2003. Entre-temps, ils ont remplacé les troupes soviétiques en Afghanistan. Puis, en 1994, ils débarqueront en Haïti soi-disant pour y restaurer la démocratie après avoir contribué, quelques années auparavant, à renverser le gouvernement légitime de Bertrand Aristide.
(À suivre)
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