Investie hier dans la circonscription de Charlevoix, Pauline Marois a déploré que le « nous » soit devenu tabou. (Photo PC)
Malorie Beauchemin - Si le Parti québécois a perdu les dernières élections et que beaucoup de ses électeurs traditionnels se sont tournés vers l’ADQ, c’est parce qu’il a en quelque sorte échoué à « affirmer et défendre l’identité québécoise », soutient Pauline Marois.
Au moment de confirmer sa candidature dans Charlevoix, hier soir, la chef du PQ a livré ses conclusions quant à l’échec de son parti aux dernières élections, dans un discours teinté par le débat identitaire actuel.
« Les concitoyens nous ont dit qu’ils ne se reconnaissaient plus dans notre projet, a souligné Mme Marois. Ils ont eu l’impression que notre parti, qui a tant fait dans le passé pour défendre l’identité québécoise, n’avait plus rien à dire sur ce sujet. »
« Comme si le «nous» était tabou. Comme si poser des gestes pour défendre notre identité était synonyme de racisme et d’intolérance », a-t-elle ajouté.
C’est ce vide dans le discours du PQ qui explique, selon elle, que Mario Dumont ait pu se présenter comme le défenseur de cette identité, même si « son discours s’est limité à dénoncer, sans trop d’arguments, certaines dérives liées aux accommodements raisonnables. »
La foule, déjà acquise à Mme Marois, tassée dans une petite salle de Beaupré, scandait en cœur «chez nous, c’est Pauline», tel qu’affiché sur les pancartes électorales, déjà visibles dans la circonscription.
« Nous ne devons plus être gênés ou avoir peur de dire qu’au Québec, la majorité francophone veut être reconnue et qu’elle est le cœur de la nation », a souligné une Pauline Marois gonflée à bloc. Aux nouveaux arrivants, elle a aussi lancé un message d’ouverture, soit qu’il « n’est pas nécessaire d’être né ici pour être passager de notre histoire ».
Si beaucoup de sympathisants péquistes se sont « réfugiés dans les rangs de l’ADQ », le PQ doit en tirer des leçons, selon elle.
«Nous devons réconcilier les deux dimensions de notre identité nationale. Ce Québec démocratique, pluraliste et ouvert sur le monde que nous avons construit au fil des années, mais demeurer fidèle à l’histoire qui l’a porté jusqu’ici», a dit Mme Marois, répétant qu’il lui fallait « rompre avec l’obsession référendaire ».
Quant à la lutte dans Charlevoix, qui s’annonce serrée avec la candidature de l’adéquiste Conrad Harvey, Mme Marois a affirmé qu’elle trouvait cela « très stimulant ».
En matinée, le chef de l’Action démocratique, Mario Dumont, avait dénoncé ce qu’il considère être une « collusion évidente entre le Parti libéral et le Parti québécois », après que certains organisateurs du Parti libéral eurent estimé possible que certains électeurs libéraux de Charlevoix appuient Mme Marois, en l’absence d’un candidat du PLQ.
M. Dumont n’a pas encore confirmé s’il comptait faire campagne avec son candidat, M. Harvey, qui avait chauffé de près le PQ en mars dernier.
Plusieurs députés du PQ, réunis en caucus de deux jours à Québec, étaient aussi présents pour appuyer leur chef à son assemblée de nomination. Le député démissionnaire Rosaire Bertrand, qui a cédé sa circonscription à Mme Marois, a appelé les membres du caucus à se rallier derrière la chef, en mettant de côté leur « ego ».
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