La nomination d’un ex-policier au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Ian Lafrenière, au poste de ministre responsable des Affaires autochtones n’a pas tardé à susciter des réactions de mécontentement du côté de ceux qu'il sera dorénavant appelé à représenter à l'Assemblée nationale, à savoir certains dirigeants des communautés autochtones.
À cet effet, selon Nakuset, la directrice du Foyer pour femmes autochtones de Montréal, le premier ministre François Legault vient encore une fois de démontrer qu'il s'intéresse peu au sort des Autochtones dans sa province. « Si le gouvernement s'en souciait vraiment, il aurait nommé quelqu’un qui a déjà par le passé pris la défense des communautés autochtones. Mais ce n'est pas le cas de M. Lafrenière ».
Même son de cloche du côté de la Ligue des droits et libertés. Ce choix surprend sa présidente, Alexandra Pierre. « La commission Viens a été mise sur pied suite à des situations répétées d’abus de pouvoir, de menaces à l’intégrité physique de femmes autochtones, c’est donc quand même un message cynique de confier le secrétariat aux Affaires autochtones à un ex-policier » tout en rappelant du même souffle le mandat de M. Lafrenière au SPVM « où il a systématiquement refusé de reconnaître et d’agir sur le profilage racial et sur le racisme systémique ».
Par ailleurs, il m’apparaît opportun de noter que M. Lafrenière a occupé le poste de chef de la Division des communications à la SPVM, une organisation qui s’est fait souvent reprocher de faire preuve de discrimination envers les personnes racisées. À titre d’exemple, en 2019, un rapport mené par trois chercheurs indépendants a notamment conclu que les femmes autochtones étaient surreprésentées dans les interventions menées par les agents du SPVM. En effet, selon ce rapport, elles sont 11 fois plus à risque d’être interpellées par les forces policières que les femmes blanches.
En termes clairs, pour employer un euphémisme, Ian Lafrenière part avec une prise contre lui…
Les Québécois veulent savoir!
Depuis le début de la crise du coronavirus, soit quelque 8 mois, jamais les Québécoises et les Québécois n’ont eu vent des discussions, sans aucun doute innombrables, entre le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, et le premier ministre du Québec, François Legault.
À toutes fins pratiques, le Québec vit actuellement une des pires crises de son histoire et aucune communication écrite entre les deux hommes n’a filtré. Pour la transparence, tant clamée par M. Legault depuis le début de son mandat à titre de premier ministre, on repassera!
Du côté des deux intervenants, on nous répond qu’il n’existe aucun compte rendu écrit des discussions entre eux. Pourquoi, par exemple, cette volte-face soudaine sur le port du masque qui est passé d’un statut de facultatif à obligatoire? Au moment où les éclosions proliféraient dans les Centres hospitaliers pour soins de longue durée, pourquoi a-t-on laissé libre cours aux déplacements de personnel entre les CHSLD? Etc…
Récemment, l’ex-chef intérimaire du PQ, Pascal Bérubé, a proposé la création d’une enquête publique sur la gestion de crise. Sans présumer que messieurs Legault et Arruda n’ont pas fait ce qu’il fallait faire, les Québécois veulent savoir pourquoi telle décision a été prise eu égard à telle situation… C’est une simple question de transparence élémentaire!
Henri Marineau, Québec
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