Hey là, ça va faire les politiciens de dilapider notre entreprise collective qui appartient à la population et non à eux! Ils se comportent comme si Hydro-Québec leur appartenait.
D’ailleurs, s’ils étaient propriétaires d’Hydro-Québec, jamais au grand jamais, ils ne feraient des cadeaux de plusieurs milliards de dollars par année à des affairistes locaux (comme Gaz Métro devenue Énergir) ou à des transnationales comme ArcelorMittal et Énergie de France (EDF). Je vous le dis, ces élus devraient être poursuivis pour abus de biens publics et sociaux, comme cela se fait dans d’autres pays. Payer 150M$ l’an pour tenir une centrale fermée (TransCanada), acheter au gros de l’électricité d’éolienne privée que l’on n'a pas besoin, exporter à des prix inférieurs, etc., c’est de la dilapidation de biens publics.
Mélange d’idéologie et de corruption
D’après-vous, qui paie en dernier ressort pour tous ces cadeaux offerts par les politiciens, par l’intermédiaire d’Hydro-Québec, aux opportunistes sans aucune étude sérieuse? On consent des milliards de dollars en fondant la prise de décisions sur des intuitions, des dogmes, du flair, des mythes, du vent quoi. Et ils osent appeler ça du modernisme et du pragmatisme. Comme ça au pif, ils postulent toujours de grosses retombées économiques. Grosses retombées économiques pour quoi, je vous le demande?
Des rabais qui s’ajoutent au tarif préférentiel
Le bradage d’Hydro-Québec au profit de B.S. corporatifs continue de plus belle et depuis longtemps. En lisant cet article paru dans Le Journal de Québec du 30 novembre sous la plume de Pierre Couture, je l’admets, j’étais en sapristi devant la désinvolture flagrante du PLQ et de l’argumentaire primaire servi, qui déborde de mauvaise foi, afin de justifier l’injustifiable : «Des rabais d’électricité qui coûtent une fortune». Imaginez, Hydro-Québec va accorder : «plus de 545 M$ en rabais d’électricité additionnel à des gros clients d’ici trois ans». Attention, des gros clients milliardaires qui déjà jouissent d’un tarif d’électricité préférentiel, qu’aucun autre pays en Occident n’offre, soit 3.27 cents du kilowatt/heure. Ainsi, si une compagnie investit au Québec, elle profitera de 20% de rabais et aura un congé d’impôts de 10 ans. Dans l’article, le journaliste mentionne que ces rabais de 20% accordés en sus de tarifs ridiculement bas pourraient atteindre le milliard de dollars d’ici 2024. Aucune étude : on y va au gré des pressions effectuées par d’aimables lobbyistes, par démagogie et en escomptant des retours d’ascenseur après une «brillante» carrière politique. Regardez, juste pour voir, où se retrouvent les ex du PLQ et du PQ? Il y en a pas beaucoup dans des organismes écologistes, syndicaux et la lutte à la pauvreté.
Hydro se fait mercenaire du gouvernement
Vous voulez rire un peu mes amis, et bien lisez les explications fournies par des enrégimentés d’Hydro-Québec au journaliste Pierre Couture du Journal de Québec afin de justifier l’arnaque : «Chez Hydro-Québec, on soutient que ces rabais n’ont aucun impact sur les bénéfices de l’entreprise, alors que la facture est assumée par le gouvernement du Québec. On envoie un état de compte du programme au gouvernement chaque trimestre. Cela nous est compensé par la suite a précisé une porte-parole d’Hydro-Québec, Geneviève Chouinard».
Je m’excuse, mais ces prétextes futiles sont une insulte à notre intelligence. Remarquez comme on joue niaiseusement sur les mots. La porte-parole mentionne que le facture est «assumée», pas payée, et que les rabais sont «compensés» par le gouvernement, pas «payés». Qu’on nous montre donc les factures envoyées au gouvernement, les chèques reçus et encaissés par Hydro-Québec, juste pour voir? Pis de toute façon, même si c’était vrai que c’est le gouvernement qui paie ces millions consentis en intolérables rabais de 20% sur des tarifs extrêmement bas, en bout de ligne, ça change quoi? C’est le contribuable qui paie. C’est drôle, au ministère des Finances, personne n’était disponible pour commenter le dossier du journaliste. Je les comprends de faire le mort.
Pendant que le PLQ octroie des petits suçons à la population en lui offrant 100$ par année afin d’aider dans l’achat d’effets scolaires, cela après avoir coupé des milliards de dollars dans ses services publics, il se montre plus généreux et plus reconnaissant envers l’élite économique en lui ayant réservé la grosse part des baisses d’impôts consenties au mois de novembre 2017 par le biais de l’annulation de la taxe santé (un impôt progressif) et en continuant à le saupoudrer de milliards de dollars chaque année de mille et une façons pigées dans les poches des classes moyenne et défavorisée. Il n’y a pas eu d’austérité ou de mesures de rigueur infligées à la classe dominante, bien au contraire. Pendant que l’on vargeait dans les programmes sociaux des uns, les vannes étaient ouvertes et coulaient à flot pour les autres.
Le cas d’ArcelorMittal
Toujours dans l’article du Journal de Québec, à la fin, le journaliste Pierre Couture mentionne que la transnationale minière ArcelorMittal recevra, suite à la promesse d’investir 500 millions$, de maintenir les emplois actuels et de créer 50 nouveaux postes, sur la Côte-Nord, un rabais d’électricité d’au moins 60 millions$ consenti, je le répète, sur des tarifs déjà minimes de 3.27 cents le kilowattheure. 60 millions$ distribués en subvention pour 50 nouveaux emplois promis ou espérés, ça fait combien par emploi, je vous le demande? Aussi pire que les cas de la Cimenterie McInnis, des alumineries et de Bombardier.
Oh, oh, dans la même journée, soit le 30 novembre 2017, Le Devoir publiait un autre article sur ArcelorMittal qui mentionnait que la compagnie veut agrandir son immense parc de résidus miniers afin d’y stocker 825 millions de tonnes de résidus d’ici 2045 à la fin de l’exploitation de la mine. Qui va payer pour décontaminer ce gros parc de cochonneries polluantes? Et dire que les libéraux se pètent les bretelles avec leur Plan Nord.