Hommage à Jean Garon : lettre à un jeune militant

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L'exemple à suivre

Par Mario Beaulieu
Président du Bloc Québécois

« Pour tout vous dire » est le titre des mémoires de Jean Garon. Pour tout vous dire… il y a peu d’hommes dont la détermination et l’ardeur au travail m’ont autant inspiré à mettre toutes mes énergies au service de l’indépendance du Québec. Pour tout vous dire… il m’est cependant impossible de lui rendre hommage sans me tourner vers l’avenir et, comme il l’avait fait lui-même, inviter les jeunes à « brasser la cage ».

Inscrire le pays du Québec dans le monde : cinq décennies d’engagement

Jeune militant, Jean Garon s’est impliqué sans compter au sein du mouvement indépendantiste qui émergeait au Québec. Tour à tour, il sera acteur de premier plan du Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN) dans la région de Québec, militant au Regroupement national et cofondateur/organisateur du Ralliement national avant de devenir le compagnon d’armes de René Lévesque dans le Mouvement souveraineté-association. En 1968, il compte parmi les membres fondateurs du Parti Québécois. Déjà, il est de ceux dont le travail inspire un mouvement d’affirmation collective sans précédent.

Devant les attaques des uns, l’incrédulité des autres, mais surtout devant la tâche colossale que représente le projet indépendantiste naissant, il faut du courage pour faire preuve de lucidité et de transparence. Le franc-parler, l’engagement résolu et la politique vraie qu’a toujours prônés Jean Garon témoignent de l’œuvre d’un homme qui n’a jamais cessé de mettre ses idées de l’avant et dont l’optimisme se fait l’écho d’une volonté sans faille.

Économiste et avocat de formation, rien n’avait préparé le nouveau député de Lévis à administrer le portefeuille de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation. Pourtant, au cours des neuf années passées dans les cabinets de René Lévesque et de Pierre Marc Johnson, le père de la Loi de la protection du territoire agricole (1978) a révolutionné le monde agroalimentaire au Québec.

Jean Garon est un exemple concret de détermination pour tous les jeunes qui se lancent dans la vie ne sachant pas toujours ce qui les attend. Il est aussi un bel exemple pour la relève qui hésite parfois à s’impliquer et à forger des projets d’avenir pour la collectivité, la société, la nation.

Jusqu’à tout récemment, tourné vers l’avenir, l’esprit du bagarreur n’avait rien perdu de sa combativité. Je me souviens encore de la fougue transperçant son regard lorsque l’ancien ministre de l’Éducation dans le gouvernement de Jacques Parizeau a défendu la cause des étudiants au cours du printemps érable.

Aujourd’hui, je rends hommage à Jean Garon, un homme de son temps; un temps qui n’est pas fait « d’hiers », mais de demains. Un homme que personne n’a su dépouiller d’une conviction toute simple, mais ô combien vitale : ancrée dans la fibre de tout homme et de toute nation, sied la volonté profonde d’être libre.

Lorsque l’on se bat pour défendre ce en quoi l’on croit, la flamme n’est qu’à une étincelle et le mouvement n’est qu’à un élan. En avril dernier, il disait encore espérer voir l’indépendance du Québec se faire de son vivant. Sachant que dans tout voyage le plus long est de franchir le seuil, il mettait toute sa confiance dans la nouvelle génération pour la suite des choses.

C’est à cette génération à qui on a trop peu parlé du pays à faire, à ces jeunes qui ont soif d’action que s’adresse une vie de militantisme comme celle de Jean Garon.

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Mario Beaulieu41 articles

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Député (fédéral) de La Pointe-de-l'Île, 9e et 13e Chef du Bloc québécois, ex-président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal et ex-président du Mouvement Québec français.





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