Lettre ouverte à André Boisclair et à Gilles Duceppe

Histoire d'électrochocs !

Vigile


La tension politique et électorale n’a jamais été aussi forte au Québec !
Il y aura bientôt des ÉLECTROCHOCS. Il reste à savoir par qui, pour qui,
et pourquoi ?
La « feuille de route » électorale du PQ est intéressante, mais
insuffisante. Ce n’est que le volet défensif d’une stratégie électorale
qui, pour les souverainistes, doit être aussi offensive.
Lors du débat des chefs, André Boisclair a démontré à tous les Québécois
qu’il a la stature et le potentiel d’un véritable chef de la nation et de
l’État du Québec.
Son leadership a été pris au sérieux, et il a bien réalisé le volet
défensif de la stratégie souverainiste en mettant à leur place congrue les
Charest et Dumont de ce monde.
Mais le volet offensif de la stratégie souverainiste et du leadership
d’André Boisclair reste à déployer : le PQ et le BLOC doivent donner
rapidement un ÉLECTROCHOC offensif aux camps « fédéralo-autonomistes »,
sinon ce seront les souverainistes et leurs chefs qui seront électrocutés.
Je crois qu'en cette campagne électorale, le PQ s’est encore positionné
défensivement par rapport à ses objectifs et à son programme. Il a mis de
côté le volet offensif de sa stratégie qui serait axée sur une pédagogie
souverainiste démontrant les impasses de l’attachement et de la dépendance
du Québec dans l'ordre politique existant, un ordre qui exaspère une
proportion de plus en plus grande des Québécois sans que les souverainistes
leur présentent concrètement la véritable alternative indépendantiste.
Le PQ justifie ce positionnement défensif afin d’être « crédible », mais
ce faisant, il s’enferme dans le giron de la "politique électorale
provinciale", qui est nécessaire, mais non suffisante. Si le PQ manque de
crédibilité, ce n’est pas tant par manque de réalisme dans le cadre
provincial, mais plutôt par son refus persistant de mettre la souveraineté
au cœur des enjeux politiques quotidiens des Québécois, qu’on soit en
campagne électorale ou non.
Cela cautionne notre enfermement dans la politique canadienne et nourrit
la désorientation générale d'un très grand nombre de citoyens fragilisés,
de souverainistes, d'indécis et même d'"autonomistes" bien intentionnés.
Cet enfermement défensif n'intéresse plus les Québécois qui ressentent un
décalage profond entre les véritables enjeux auxquels sont confrontés le
Québec et les discours réducteurs de la politique provinciale, chiffrés ou
non, des divers partis incluant le PQ. Ce désintérêt touche évidemment les
indépendantistes en premier lieu.
Dans ce contexte, la simple évocation du "référendum pour le pays" est
ressentie comme une figure imposée peu convaincante, et n'est pas de nature
à créer une dynamique de mobilisation et de ralliement pour gagner.
Il y aura des ÉLECTROCHOCS !
Il faudra des ÉLECTROCHOCS !
Mais lesquels, par qui et pour qui ?
Aux yeux de nombreux citoyens, le PQ peine à sortir de son envasement et
il se fait tard. Toutefois, le PQ possède un excellent programme de pays
qu’il faut sortir du boisseau ainsi qu’un chef qui a fait ses preuves et
qui doit aller IMMÉDIATEMENT jusqu’au bout de sa mission historique :
ouvrir l’avenir du pays.
ÉLECTROCHOC numéro 1 :
Pour s'en sortir et pour être crédible durant cette campagne électorale,
le PQ ne peut faire l’économie des enjeux souverainistes fondamentaux. Il
ne peut se contenter de les pousser en avant lors d’un éventuel référendum.
Surtout, le PQ doit démontrer IMMÉDIATEMENT que les enjeux de la
perspective référendaire et souverainiste seront RASSEMBLEURS et RASSURANTS
pour les Québécois.
Le PQ doit se donner IMMÉDIATEMENT un ÉLECTROCHOC pour revenir à son
programme de pays, pour le rendre crédible aux yeux des citoyens et ceci
IMMÉDIATEMENT. Il y a urgence !
ÉLECTROCHOC numéro 2 :
Le budget fédéral et "fédéralisateur" du 19 mars sera un budget de la
concertation fédéraliste provinciale et fédérale qui sera reçu comme un
baume par tous les Charest et Dumont de ce monde.
Dans le marécage bien réel du "déséquilibre fiscal", ce budget fédéral
laissera-t-il les Québécois enfoncés au niveau de la taille, du cœur ou de
la tête ? Quel que soit le niveau de cet envasement, le PQ ne pourra pas
rester sur ce terrain sans subir un ÉLECTROCHOC.
Suite au dépôt de ce budget "fédéralisateur", le BLOC aura immédiatement
toute la légitimité et le devoir d'intervenir massivement dans le débat
électoral, en appuyant le PQ.
Les deux partis souverainistes devront ensemble passer à l’offensive, car
ils sont sur le même « bateau » : ils devront donner un véritable
ÉLECTROCHOC aux fédéralistes (provinciaux et fédéraux) en démontrant le
cul-de-sac de leur agenda électoral concerté. En contrepartie, les deux
partis souverainistes devront ensemble mettre vigoureusement de l'avant
leur programme de pays souverain.
Nos chefs, tant du PQ que du BLOC, n'ont qu'une semaine pour passer à
l'offensive et apporter cet ÉLECTROCHOC aux « fédéralo-autonomistes »
concertés.
La tension politique étant très élevée, si la foudre n’est pas relancée
dans le camp fédéraliste, elle s’abattra dans le camp souverainiste.
ÉLECTROCHOC numéro 3 :
Le résultat électoral du 26 mars sera donc certainement un véritable
ÉLECTROCHOC pour plusieurs, mais pour qui ?
Si le PQ ne met pas la politique « fédéralo-autonomiste » en ÉLECTROCHOC,
c’est lui qui subira le plus fort ÉLECTROCHOC de son histoire. Le BLOC
aussi en sera atteint, et il ne pourra pas jouer au « sauveur ».
Quel que soit le résultat électoral du 26 mars, nous devrons en faire
l'analyse et le bilan sans complaisance, avec lucidité et avec la
détermination d'atteindre nos objectifs de réaliser notre indépendance
nationale le plus rapidement possible.
D'ici là, comme le rappelle Jacques Parizeau, il faut voter pour le seul
parti qui puisse encore gagner et tenir le référendum sur notre
souveraineté.
Louis La Rochelle
(L’auteur est membre des IPSO - Intellectuels pour la Souveraineté - ,
mais ce texte est présenté à titre personnel.)

-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/spip/) --


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