Qui n'a jamais rêvé de multiplier par deux son salaire? Une poignée d'employés d'Hydro-Québec ont tellement travaillé l'an dernier qu'ils ont réussi à toucher plus de 100 000$ uniquement en primes et en heures supplémentaires. Un document rendu public la semaine dernière grâce à la Loi sur l'accès à l'information dévoile le salaire des 10 travailleurs de métier les mieux payés en 2014, des cas «exceptionnels» parmi 5300 employés, se défend Hydro-Québec.
188 119$
Le travailleur de métier d'Hydro-Québec le mieux rémunéré l'an dernier a empoché la rondelette somme de 188 119$. Son salaire de base? 71 111$. Cet employé infatigable a ainsi touché près de 27 000$ en primes et 90 000$ en heures supplémentaires. «Il faut comprendre qu'il s'agit des 10 plus hauts salariés de métier. C'est une minorité de nos employés qui vont voir leur salaire de base doubler avec [leurs heures supplémentaires]», explique le porte-parole d'Hydro-Québec Louis-Olivier Batty. Toutefois, par rapport à 2013, les heures supplémentaires semblent à la baisse chez les plus hauts salariés, puisque l'un d'eux avait touché un salaire de plus de 220 000$.
Près de 100 000$ en heures supplémentaires
Alors que son salaire de base n'atteignait même pas 70 000$, un travailleur a empoché quasiment 100 000$ en heures supplémentaires l'an dernier. Selon Louis-Olivier Batty, ces monteurs de ligne, électriciens et autres mécaniciens accumulent les heures supplémentaires «pour répondre aux pannes et aux appels de service pour des travaux urgents de maintenance». Même son de cloche chez Richard Perreault, président du Syndicat des employé-e-s de métiers d'Hydro Québec. «Il n'y a rien d'exceptionnel à ce que moins de 1% de nos membres fassent beaucoup d'heures supplémentaires. Ils sont dans des régions boisées où il y a beaucoup de pannes et peu de personnel.»
28 329$ de primes
Un travailleur a cumulé plus de 28 000$ en primes l'an dernier, un sommet. Dans la convention collective, on compte notamment des primes pour région éloignée, des primes de quart et des primes de condition d'urgence. Selon Hydro-Québec, la présence d'employés dans «des chantiers situés dans des endroits isolés» comme la baie James et la Romaine «explique aussi le temps supplémentaire puisque leurs horaires comprennent de plus longues journées de travail». Un travailleur voit son salaire majoré de 50% lors de ses trois premières heures supplémentaires, puis de 100% pour les suivantes. Toutefois, après 18 heures de travail continu, il doit prendre un repos d'au moins 8 heures.
Travailleurs de métiers et sous-traitants
Le nombre de travailleurs de métiers s'est stabilisé à 5300 l'an dernier après de légères baisses d'effectifs dans les années précédentes. Le président du syndicat soutient qu'Hydro-Québec compense par la sous-traitance la baisse des effectifs demandée par Québec. «C'est un combat de tous les instants pour contrer la sous-traitance et avoir le plus de travailleurs possible», soutient Richard Perreault. Il ajoute que les pannes d'électricité seraient réparées plus rapidement avec davantage de personnel.
Profits records
Année après année, Hydro-Québec continue d'avoir abondamment recours aux heures supplémentaires pour atteindre les rendements exigés par Québec. L'an dernier, la somme des heures a frôlé 144 millions de dollars pour l'ensemble des employés de la Société. Il s'agit d'une légère baisse de 2 millions par rapport à 2013, mais d'une hausse en comparaison de 2012, alors que les heures supplémentaires avaient coûté 137 millions. L'an dernier, Hydro-Québec a engrangé des profits records de 3,3 milliards, en hausse de 400 millions en un an. Hydro a versé un dividende de 2,5 milliards à l'État en 2014.
Photo souvenir pour Vandal
Après 10 ans de direction, Thierry Vandal a démissionné de son poste de PDG d'Hydro-Québec l'hiver dernier. Pour souligner son départ, Hydro-Québec n'a dépensé que 178,59$, a appris La Presse, par la Loi sur l'accès à l'information. Ce montant a payé «une photo souvenir encadrée représentant un aménagement hydroélectrique». Aucuns autres frais n'ont été engagés, indique le document. Outre ce cadeau, l'ex-PDG d'Hydro-Québec ne repart pas les mains vides: son indemnité de départ s'élève à 560 000$. Et dès l'an prochain, quand il aura 55 ans, Thierry Vandal pourra recevoir une rente annuelle indexable de 452 402$.
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