Hébergement de données : la nouvelle vache à lait d’Hydro-Québec

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Une opportunité pour le Québec

ydro-Québec entend bien profiter de la manne des centres de données pour s’enrichir en faisant exploser ses ventes d’électricité à sa quarantaine de clients gourmands, confirme une étude de KPMG commandée par la société d’État dont Le Journal a obtenu copie.



« C’est énorme. On pourrait dire que c’est comme le prochain pétrole. Tout ce qui concerne les données est à la mode partout », déclare David Murray, président d’Hydro-Québec Distribution, en entrevue avec Le Journal.


Plus de 1027 personnes avaient un emploi direct ou indirect dans l’un des centres de données du Québec en 2016. Ce chiffre pourrait passer à 14 000 en 2025 si le scénario de 1000 mégawatts se concrétisait. Les retombées passeraient de 117 millions $ à 1677 millions $.


Fin 2016, les centres de données existants avaient une puissance de près de 40 mégawatts, et on estimait que celle-ci passerait à 350 mégawatts. David Murray pense aujourd’hui que la demande est si forte que le scénario de 1000 mégawatts est réaliste.


L’étude de KPMG confirme l’intérêt des géants du web pour l’énergie verte à bas prix du Québec, l’approvisionnement énergétique à faible émission de GES, le climat froid, les lois plus strictes en matière de protection des données et la présence voisine du marché américain.


« Le Québec dispose [...] d’un bassin important de travailleurs en TI, ainsi qu’un réseau important d’institutions de support avec spécialisation dans le domaine des technologies d’information (institutions d’enseignement supérieur, institutions de recherche, organisations de concertation...) », peut-on lire dans l’analyse.


Bon pour tous


Le numéro 1 d’Hydro-Québec Distribution va même jusqu’à dire que les entreprises étrangères qui s’installent chez nous font en sorte que les Québécois peuvent continuer d’avoir des tarifs d’électricités bas. « Ces ventes additionnelles là aident à garder nos tarifs à l’intérieur des prix à la consommation. Discuter tarifs, c’est toujours sensible », reconnaît-il.


Le directeur général des centres de données québécoises 4Degrés, Maxime Guévin, salue les tarifs avantageux d’Hydro-Québec pour les clients qui ont soif comme lui. Le rabais de 20 % échelonné sur plusieurs années de la société d’État est un gros plus, selon lui.


M. Guévin tient par ailleurs à ce que les règles du jeu restent les mêmes pour tout le monde. « La seule chose que je veux, c’est que si Hydro-Québec offre un taux spécial à Amazon pour les attirer, on doit, nous, comme centre de données québécois, avoir droit à ce même rabais-là », partage-t-il.


Pluie d’emplois


Contrairement à une croyance répandue, les centres de données créent de l’emploi, insiste aussi le directeur général de 4Degrés. À preuve, sa société a une vingtaine d’employés dans leur centre de Montréal et aussi à Québec.


« Comme Bombardier qui construit des avions, il y a beaucoup de compagnies qui gravitent autour de cet écosystème-là avec une main-d’œuvre spécialisée », signale l’homme, visiblement passionné par son métier.


L’étude de KPMG semble lui donner raison quand elle cite en exemple la firme française OVH à l’ancienne usine Alcan à Beauharnois qui compte plus de 175 employés.



CENTRES DE DONNÉES



  • Travailleur québécois moyen : 47 650 $

  • Travailleur de centre de données : 65 710 $


Métiers



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