N’ayons pas peur des mots. Nos grands médias français sont volontairement complices d’un mensonge d’État. Réfléchissons-y ensemble.
Philippe Grasset vient de publier ce jour un article qu’il faut absolument lire : « MH17 et l’insaisissable BUK russe » [1]. Il cite lui-même un article de Robert Parry, qui dirige et anime le site ConsortiumNews (voir en note [2] notre traduction en français de cet article incontournable, NdR).
Ce dernier , dont la réputation de sérieux n’est plus à faire, évoque des informations que lui ont fournies des analystes de la CIA. Les observations d’un satellite de reconnaissance américain montrent en effet que le missile BUK ayant détruit l’avion de la Malaysian Airlines a été tiré d’un site occupé par les militaires du régime de Kiev, paraissant d’ailleurs en état d’ébriété, au vu des bouteilles de bière vides répandues sur le terrain (Oui, les satellites militaires américains peuvent voir ce type de détail).
Cette information remet immédiatement en cause le discours de tout le monde occidental, selon lequel ce seraient les pro-Russes, et derrière eux Vladimir Poutine, qui auraient causé, involontairement ou volontairement, l’accident. Elle pourrait être critiquée, mais encore faudrait-il qu’elle soit évoquée. Or, comme je l’ai fait remarquer dans un commentaire que j’ai posté en regard de l’article de Philippe Grasset, il est scandaleux que les représentants des médias français, qui comprennent le français et doivent normalement lire tous les jours De Defensa, comme je le fais moi-même, n’en aient pas encore parlé. Je doute d’ailleurs qu’ils en parlent ce soir ou demain ou jamais.
Cela signifie que ces médias français mentent volontairement à des dizaines de millions de citoyens français. Ils sont complices d’un mensonge d’État visant à accuser Poutine d’avoir commis le crime. Ils sont complices aussi d’un autre mensonge d’État visant à ne pas rechercher ailleurs les causes de l’attentat, pourquoi pas auprès des troupes spéciales américaines et des mercenaires opérant en Ukraine au service de John Kerry, avec l’accord d’Obama.
Comme l’écrit Philippe Grasset, « La dénonciation constante d’un même et seul coupable possible constitue le point stratégique central. Il n’est pas le résultat de quelque chose, quelque processus que ce soit, enquête, etc., mais bien la condition sine qua non, la prémisse fondamentale autour de laquelle le reste doit évoluer tactiquement… Il va sans dire que ce « point stratégique central » est la culpabilité de la Russie, à considérer comme une prémisse, un principe de réflexion et de communication, et nullement quelque chose à établir ou même seulement à affirmer ».
En l’espèce, le coupable obligé est non seulement la Russie mais Poutine, et tout doit être fait pour qu’aucune autre hypothèse ne soit émise. Comment s’étonner qu’avec de pareilles désinformations, de pareilles manipulations, les opinions publiques ne se résignent pas finalement à la perspective d’une guerre contre la Russie ?
Ces derniers jours, il nous avait semblé que Merkel et Hollande refusaient d’entrer complètement dans ce jeu. Il semble bien ce soir qu’ils aient renoncé à toute indépendance de jugement vis-à-vis des bellicistes washingtoniens.
Jean-Paul Baquiast
Notes :
1] [MH17 et l’insaisissable BUK russe, par Philippe Grasset de De Defensa du 20 juillet 2014
2][ Qu’ont vu les satellites espions US en Ukraine ?, par Robert Parry de Consortiumnews du 20 juillet 2014
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