Grosse chicane

bilan provisoire

Tribune libre

D'abord un long préambule.
Je reconnais que ma position personnelle est quelque peu exarcerbée ; en effet, même si je ne l’ai pas dit souvent, le gouvernement actuel du PLQ est le pire gouvernement de notre histoire pour autant que je puisse en juger. Et à court terme, s’en débarrasser ne peut logiquement qu’améliorer notre sort. Je tique sur le fait qu’on suggère de le remplacer par le PQ sans que celui-ci ne change fondamentalement. Je l’ai expliqué, on est en train de rater la seule véritable occasion de redresser notre action depuis 1995, pour moi c’est clair qu’un éventuel règne du PQ, malgré la nouvelle méthode qu’il promeut, méthode que j’approuve avec des réserves, le PQ va continuer à agir comme il l’a fait sous Bouchard et sous Landry. On en a au minimum pour une décennie à tourner en rond et à continuer de mourir à petit feu, parce que le PQ, dans sa vertu colonisée, agit pour tout le monde sauf le peuple majoritaire. On se demande pourquoi il continue à sous-entendre la souveraineté, pour quoi, pour qui ?
En plus de ça, je ne crois pas Mme Marois quand elle nous parle, sa façon de présenter les choses est artificielle à mes oreilles, elle n’est pas naturelle, elle ne pense pas toujours ce qu’elle dit mais toujours, ce qu’elle pense transparait dans ses discours. Je la connais ainsi depuis toujours, même dans les meilleures années du PQ. Et sa philosophie du monde telle que je la conçois (je ne connais pas Marois personnellement) me semble superficielle et irréaliste. Elle est pratiquement dangereuse dans ce qu’elle peut faire. Pour des gens comme moi, et nous sommes nombreux, elle n’inspire pas confiance.
Alors voilà, même si cette perception que j’ai de Mme Marois s’appuie sur des faits (c’est-à-dire que l’ensemble de sa carrière montre tout le contraire de ce qu’elle promet), il demeure que c’est une perception que j’ai, c’est mon interprétation qui ne peut qu’être subjective comme le sont celles de tout le monde. Ma conjointe ne pouvait pas sentir M. Parizeau à l’époque, il lui paraissait hautain et hypocrite. Elle a depuis appris à l’apprécier et dit aujourd’hui qu’il fut et demeure un grand homme d’État.
Il ne faut pas condamner les gens sur des perceptions, il faut les respecter tant qu’ils s’en montrent dignes. Personnellement, je ne suis certain de rien avec Mme Marois. Je persiste à vouloir qu’elle démissionne en même temps que plusieurs autres au PQ mais je ne lui veux pas de mal, elle ne le mérite pas.
Je pense froidement que le PQ nuit à notre émancipation depuis trop longtemps et qu’avec Marois au pouvoir c’est la mort du mouvement qui s’en vient. Parce qu’au pouvoir ce PQ incertain quant à sa raison d’être, fragile et sans conviction, voguant au gré de l’opinion publique, ne pourra que s’attirer les attaques qui pleuvront de toutes parts, il sera sans défense et contribuera à marginaliser encore plus, sans le vouloir, l’idéal de notre émancipation. Le PQ actuel au pouvoir fera en sorte que dans 10 ans plus personne ne prendra au sérieux la nécessité de sortir du Canada avant qu’il ne soit trop tard. Et dans 10 ans, démographiquement, il sera peut-être trop tard.
Soyons francs. Allons au bout de notre pensée tout en respectant le parcours de chaque personne, ici sur Vigile, qui prend le temps de coucher sa pensée à l’écran, qui ose se commettre avec ce qu’il pense et ce qu’il ressent. Sachons apprécier cela, applaudissons le courage de nos convictions, sachons éviter les combats de coq pour se concentrer sur l’essence de cette grosse chicane.
**********************
Malgré ce qu’on pourrait penser de mes derniers commentaires, évidemment, un gouvernement du PQ permettrait effectivement de nettoyer nos institutions (mais d'autres gouvernements que le PLQ le pourraient aussi), et militer pour cela, à l’exemple de MM Marcel Haché et Jean-Claude Pomerleau, est aussi noble que ma militance à moi, à MM Cloutier, Noël, l’Engagé, Savoie, etc.
Ce printemps j’ai été très étonné, et même surpris à lire Marcel Haché militer spécifiquement pour Mme Marois, qu’il dit meilleure que son parti. Je ne le connaissais pas ainsi : son nationalisme senti, la force de ses convictions et sa clairvoyance dans le comportement du PQ ne me laissaient pas croire qu’il pourrait trouver quelque qualité à Mme Marois. On ne se connaît pas, seulement par le truchement de Vigile depuis l’arrivée de M. Haché, mais les affinités que je crois avoir avec lui ont fait que je le considère comme un ami, et je crois que de son côté ce fut quelque chose comme ça avant cette crise. Je souhaite ne pas l’avoir blessé avec mes commentaires acerbes sur Mme Marois ou sur les « pro-Marois » ; je pense qu’il ne me hait pas encore. Je pense que nous connaissons mieux nos différences maintenant et quant à moi, mon sentiment à son égard n’a pas changé.
Je veux souligner ici que la plupart des intervenants, malgré mes accusations de pauvreté des arguments, sont tout autant respectables que moi et que leur discours, même si tout un chacun peut y relever matière à discussion, ne sont pas moins authentiques. La plupart d’entre eux sont honnêtes dans leur démarche tout autant que nous, les anti-Marois. M. Haché a des arguments autant solides que peuvent l’être les miens. Il m’a expliqué que c’est en forgeant qu’on devient forgeron alors prenons le pouvoir afin d’apprendre à diriger. La ruse et la patience peuvent marquer des points plus efficacement que la fronde extravagante. Oui bien sûr. Je lis toujours avec attention M. Haché, mais je ne parviens pas encore à partager son optimisme. MM Haché et Pomerleau n’ont jamais été ni mesquins, ni irrespectueux envers moi, et je l’apprécie.
Je partage le sentiment de frustration envers le PQ de M. Jacques Noël, entièrement, mais je me souviens par ailleurs qu’il croit au rapport officiel des événements du 11 septembre et refuse de considérer les faits observés. M. Noël, si je me trompe, si vous n’êtes pas l’intervenant de mon souvenir, veuillez accepter tout de suite mes excuses. Même si je pense que M. Noël est naïf concernant ces événements, j’apprécie sa lucidité par rapport au comportement du PQ, bien que je ne partage pas sa lecture du comportement de René Levesque. Encore très subjectif, toujours, nous le sommes tous à différents degrés, et à différents égards.
Je ne manque pas d’air, vous le savez, aussi j’ose continuer ici mon appréciation bien superficielle du discours récent de certains personnages de cette grosse chicane. Si je fais ça ce n’est pas pour ajouter de l’huile sur le feu, c’est pour tenter, dans toute ma prétention, de refroidir les esprits et de rapprocher les positions. Je ne fais pas ça pour sauver le PQ, je fais ça pour sauvegarder nos relations ici sur Vigile. Personne ne mérite le rejet pour ce qu’il pense. Ce n’est pas tout le monde qui a le courage de dire haut et fort ce qu’il pense. Malgré ce que certains en pensent, Vigile a le grand mérite de permettre à la pensée de s’exprimer en limitant au maximum la censure. Il faut apprécier la chance que nous avons tous de participer à cette agora. Je respecte l’honnêteté et la franchise et à ce niveau, rares sont les personnes ici qui me déçoivent ici.
Concernant M. Pierre Cloutier, rapidement parce que je l’ai déjà exprimé, je partage son sentiment national mais je crois qu’il se trompe en exigeant que le PQ « mette le projet de pays sur la table aux prochaines élections ». Imaginez Pauline Marois qui revirerait sa veste de bord et se mettrait à faire de telles promesses lors de la prochaine campagne électorale. Personne ne la croirait, moi le premier, et ça contribuerait à rendre encore plus insignifiante la position du PQ, et ça éclabousserait pour longtemps tout le mouvement. Je ne vois aucune issue favorable avec Mme Marois.
Deuxièmement, contrairement à M. Cloutier, je crois que la population ne fait pas une grande différence entre les différents programmes adoptés par le PQ, elle s’en fout un peu, ce sont les personnalités qui comptent parce que dans la réalité, que ce soit Jean Charest, Stephen Harper ou les précédents, l’action d’un gouvernement est d’abord et avant tout celle de son chef. C’est comme ça aujourd’hui, est-ce que ça a toujours été comme ça ? Puisqu’il en est ainsi il serait plus juste au regard de la démocratie d’élire un président plutôt que seulement un parti au pouvoir avec un chef élu par une poignée de citoyens.
M. Robert Barberis-Gervais, puisque je ne peux pas faire comme s’il n’était pas là, n’est pas honnête dans ses interprétations, il prête toutes sortes d’intentions malveillantes et continue à faire beaucoup de raccourcis. Tout comme M. R.-M. Sauvé il se fait rouler dans la farine dans sa croyance des paroles succintes et non répétées de Mme Marois, il est devenu pathétique. Je suis sûr cependant que M. Barberis-Gervais saura se ressaisir, il a prouvé son intelligence politique, il a beaucoup à nous apporter.
M. Barberis-Gervais semble trop souvent (mais pas toujours) préférer gagner un combat oratoire plutôt que de chercher la vérité. Je me suis déjà frotté ici sur Vigile à quelqu’un qui était aussi haut perché. M. Luc Archambault, que je salue, est resté à l’écart quelques temps puis est revenu sur Vigile avec un discours légèrement différent par rapport à Mme Marois et au PQ, qu’il défendait inconditionnellement à l’époque avec verve. Je ne sais pas le sentiment de M. Archambault aujourd’hui envers moi ; en ce qui me concerne je me réjouis de le revoir sur Vigile, parce que son intention est noble, plusieurs lecteurs apprécient son discours et il semble avoir compris qu’il est inutile d’inonder la place avec des « tonnes de copies ». L’essence de son discours n’a pas changé, sa vaillance non plus d’ailleurs, et je continue à le respecter.
Je ne sais quoi dire de M. L’Engagé, j’aimerais avoir sa force d’analyse et je crois que nous résonnons au même diapason. Idem pour M. Nic Payne.
Je lis toujours avec un vif intérêt les textes et les commentaires de M. Gilles Verrier, j’ai toujours apprécié sa pensée. Aujourd’hui il croit que les circonstances nous obligent à sauver les meubles comme le pense Mme Andrée Ferreti. Je persiste à croire que la conséquence du PQ au pouvoir est pire que sa défaite, mais je le répète ça demeure une croyance. Je sais bien que la vie ne suit pas un cours déterministe et rationnel, c’est d’ailleurs pour ça qu’il y a la vie.
Comme plusieurs j’ai hâte de lire M. Raymond Poulin, que j’apprécie autant que M. Haché bien que je ne comprenne pas son association avec l’action de M. Archambault. J’ai écrit vite ce soir, il y a certainement beaucoup de choses à dire de bien d’autres gens que j’estime sur ce site, et d’autres que j’estime moins.
En terminant il y a plusieurs personnes que je ne nommerai pas, qui font montre d’une grande naïveté. Certaines personnes semblent même incapables de réfléchir au-delà du court terme et ne voient que les apparences des choses. Je peine à maitriser mon agacement, je voudrais leur dire de se réveiller, mais je sais qu’au bout du compte je ne suis pas nécessairement une meilleure personne qu’eux. Il faut présumer leur bonne foi pour demander l’écoute des gens. Ce qui compte pour moi, je le répète, c’est l’honnêteté dans la recherche de la « vérité », c’est-à-dire une interprétation rationnelle la plus complète possible de la réalité. Et là-dessus je suis un novice, de grandes contributions arrivent régulièrement sur ce site et je m’en abreuve avec reconnaissance.


Laissez un commentaire



9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    16 octobre 2011

    Bonjour tout le monde,
    M. Verrier,
    j'ai relu votre dernier texte, je sais que votre position, tout comme celle de M. Pomerleau, ne se résume pas à élire ou non le PQ aux prochaines élections, ce n'est pas au centre de votre pensée. Vous dites "... c’est la construction d’une force indépendantiste enracinée et bien structurée dans la population qui devrait mobiliser nos énergies." Rappelez-vous, c'est un peu ce que je vous disais moi-même la première fois que je vous ai parlé il y a quelques années, et c'est aussi ce que dit l'Engagé. Mais nous insistons sur la pédagogie, aucune organisation civile ne pourra influencer personne si elle est perçue comme les Témoins de Jéhova.
    Parlant du PQ Mme Ferretti dit "Aussi critique que soit ET DOIT ÊTRE cette instance de la lutte, elle ne peut, PRÉCISÉMENT, agir efficacement que comme une alliée. Autrement, elle n’est qu’une source néfaste de division." Je crois personnellement qu'ici au Québec, seul un parti politique dicte l'agenda et les mouvements populaires ne sont que des épouvantails utiles, encore plus lorsque le PQ est au pouvoir. Et puis, quand vous dites que l'élection du PQ réveillera le ROC et, dans un effet miroir, la population du Québec, je n'y crois pas. Et quand vous dites "les indépendantistes seront en meilleure position" avec un gouvernement du PQ, je crois que vous vous trompez, ce n'est pas ce que l'histoire récente nous enseigne.
    Nous approchons dangereusement du point de non retour. Aux prochaines élections, ou bien une porte s'ouvrira, ou bien elle se fermera. Vous souhaitez qu'on ouvre la porte en élisant le PQ, moi je dis que ce faisant, au contraire, nous la fermerons. Alors je crois qu'il n'est pas futile d'analyser dès maintenant les conséquences de nos actes et nos positions par rapport à ces prochaines élections. Vous craignez qu'une défaite du PQ soit terrible pour l'ensemble du mouvement, vous avez raison ; je pense encore et toujours que ce serait moins pire, en terme d'années perdues, que son élection au pouvoir. C'est pourquoi il faudrait absolument que survienne quelque chose au PQ avant les prochaines élections, quelque chose permettant aux indépendantistes de croire que le PQ au pouvoir ne sera pas une nuisance.
    M. Barberis Gervais,
    J’apprécie que vous preniez la peine de répondre à mes critiques sévères plutôt que de m’ignorer comme vous l’avez fait auparavant. Et vous le faites dignement, merci. Quand je dis "M. Robert Barberis-Gervais, puisque je ne peux pas faire comme s’il n’était pas là,...' je veux simplement dire que je me vois obligé de faire votre critique, d'être négatif envers vous. Si vous n'aviez pas été un acteur de premier plan dans cette grosse chicane je ne serais pas revenu avec cette critique.
    M. Pierre Cloutier est entêté et ne fait aucun effort pour être agréable, se coupant de nombreux lecteurs. Il s'en fout, évidemment ; le problème avec ce genre de personne est qu'il n'y a pas de place à discuter, ce qui avec le temps aura pour conséquence que seuls ceux qui sont d'accords le liront et le commenteront. Vous M. Barberis-Gervais, vous l'avez affronté et vous avez mis de l'eau dans votre vin, ce qui est à votre honneur. Nous verrons bien comment tout ça évoluera, souhaitons que personne ne se casse la gueule.
    Je remarque que la plupart de ceux qui débattent ici en souhaitant l'élection du PQ souhaitent aussi qu'il change, sans le dire explicitement. M. Pomerleau, M. Haché, même M. Sauvé, qui espère maintenant une élection référendaire. Nous ne sommes pourtant pas si éloignés les uns des autres. Comme M. Pomerleau vous militez en faveur d'une Constitution pour le Québec. Mais j'ai déjà dit ça il y a plusieurs années, je pense exactement la même chose, comme M. André Savard et bien d'autre. Le problème est que le PQ ne procèdera pas parce qu'il n'en aura pas les moyens et surtout parce que Mme Marois, malgré ses belles paroles, est incapable de représenter le peuple majoritaire. Elle voudrait que le Québec soit un pays exactement comme l'est le Canada, dans lequel Nous continuerions à mourir à petit feu.
    Mme Maude Levasseur,
    Depuis que vous intervenez sur Vigile c’est toujours pour faire le même commentaire. Pour vous, PQ = souveraineté, alors critiquer le PQ revient à travailler contre l’émancipation de notre peuple. Aucune nuance aucune subtilité, vous n’avez pas évolué d’un iota là-dessus. Vous êtes parmi les personnes que je ne voulais pas nommer à la fin de mon texte original. Cependant, comme je le disais, vous méritez quand même notre respect puisque vous osez dire ici ce que vous pensez. J’ai tenté à quelques reprises d’engager le dialogue avec vous mais vous êtes toujours restée sourde à toute discussion profonde, ouverte et sérieuse.
    Salutations à tous les autres et merci pour vos bons mots à mon endroit, spécialement à l'Engagé qui a su décrire ma démarche. Vous me faites chaud au coeur.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 octobre 2011

    M. Bouchard
    Si je sais lire, je comprends que vous auriez aimé mieux faire comme si je n'étais pas là. C'est donc que je vous dérange. Comme je dérange André Vincent. Je le prends pour un compliment. Je dérange aussi Bernard Frappier qui commence à hésiter à me publier.
    Vous avez droit à vos perceptions mais je ne m'y retrouve pas. "Pas honnête dans ses interprétations", "beaucoup de raccourcis" dites-vous. Et que je ne cherche pas la vérité mais que je veux surtout gagner des joutes oratoires.
    C'est votre opinion.
    A mon tour de vous déclarer naïf quand vous refusez de voir des intentions malveillantes.
    Votre projet de bilan fût-il provisoire était un peu trop ambitieux. Qui trop embrasse manque le train.
    J'ai aussi donné du fil à retordre à l'Engagé.
    Vous avez du mal à intégrer la notion d'appui critique au Parti québécois et à Pauline Marois.
    Je vous cite: "Tout comme M. R.-M. Sauvé il se fait rouler dans la farine dans sa croyance des paroles succintes et non répétées de Mme Marois, il est devenu pathétique. Je suis sûr cependant que M. Barberis-Gervais saura se ressaisir, il a prouvé son intelligence politique, il a beaucoup à nous apporter."
    Mon père, la pénitence et l'absolution. On se roulait le dedans de pathétique chantait Claude Léveillée. Quant à mon intelligence politique, comme écrivait Jacques Ferron devant les compliments de Jean Marcel: "je ne bois pas de ce lait là." C'était pourtant simple à comprendre: "abolir le gouvernement fédéral". Tous les PI, QS et nihilistes en ont fait un plat et se sont, à mon humble avis, ridiculisés.
    Je n'ai pas à me ressaisir pour vous faire plaisir ce qui s serait une tâche surhumaine.
    Je suis à prendre ou à laisser au complet. Vous écrivez:
    "M. Robert Barberis-Gervais, puisque je ne peux pas faire comme s’il n’était pas là, n’est pas honnête dans ses interprétations, il prête toutes sortes d’intentions malveillantes et continue à faire beaucoup de raccourcis."
    Monsieur Bouchard, la ligne droite est le plus court chemin entre deux points.
    Vous me dites "aussi haut perché" que Luc Archambault. Merci du compliment. Haut perché comme le coq qui annonce le lever du soleil. Belle métaphore. Comme celle de se faire rouler dans la farine que vous empruntez à Louis Champagne.
    Bon dimanche aux Escoumintois.
    Robert Barberis-Gervais, 17 octobre 2011

  • Archives de Vigile Répondre

    16 octobre 2011

    Merci pour ce texte équilibré et plein de respect envers chacun.
    "Je ne manque pas d’air, vous le savez", dites-vous. Et bien continuez. Je trouve votre texte très à point ; il aura suscité des réflexions enrichissantes dont celle, combien réaliste, de l'Engagé : "l’indépendance doit se faire comme une guerre civile, non violente..."
    Votre présentation de la philosophie du monde de madame Marois comme superficielle et irréaliste et pratiquement dangereuse dans ce qu’elle peut faire vient me chercher au plus profond. J'ai par exemple toujours au fond de la gorge sa proposition de cours d'histoires en anglais. Votre critique de l'un des intervenants disant : "il se fait rouler dans la farine dans sa croyance des paroles succintes et non répétées de Mme Marois" me fait réaliser que son récent "Abolir le gouvernement fédéral" pourrait très bien être l'une de ces phrases creuses auxquelles j'ai moi-même applaudi, je le crains, un peu rapidement !

  • L'engagé Répondre

    16 octobre 2011

    @ Maude Levasseur
    Quand on veut rechercher la vérité on doit éviter de commettre des erreurs de perception, des erreurs de l’imagination et des erreurs d’interprétation. Vous nous soumettez des principes personnels généraux et des croyances personnelles pour tirer des fausses conclusions.
    C'est pourquoi Pierre Bouchard est si intéressant, il nous livre carrément la grille subjective à partir de laquelle il perçoit la réalité, sa contribution permet de distinguer des perspectives et donc de comparer des discours.
    Élaborer des discussions et des échanges personnels ne mènent pas nécessairement à la vérité, surtout quand on est incapable de savoir qui sont ceux et celles qui communiquent avec nous. Pas facile de distinguer le vrai du faux sur des écrits de personnes inconnues qui militent pour vendre leur salade, pour satisfaire leurs intérêts personnels etc.
    Au contraire, la dialectique est justement le meilleur moyen de distinguer le «vrai du faux» et de comprendre les postulats sur lesquels reposent les jugements et les opinions de nos interlocuteurs. Par faux, j'entends ce qui est incohérent, en contradiction avec les postulats, les bases de l'argumentation. Ou alors sont faux les raisonnements qui sont basés sur des postulats trop discutables pour faire consensus.
    À l'inverse, ce qui est vrai repose sur une forte cohérence et sur des postulats qui font consensus ou du moins que l'on doit tenir pour vrai suffisamment longtemps pour permettre l'émetteur d'exposer sa vision du monde, si ensuite la vision se tient, nous pouvons l'accepter pour observer la réalité et l'interpréter à l'aune de sa méthode, avec des réserves, dans la mesure où cela reste cohérent.
    Je doute que Vigile et ses tribuns recherchent la vérité quand ils annoncent qu’il faut changer la chef du PQ et remplacer le PQ !...je crois plutôt qu’ils soumettent leurs frustrations et leurs intérêts personnel parce que l’indépendance n’arrive pas assez vite à leur goût. On est loin de la recherche de la vérité.
    C'est vous ici qui faite une erreur d'interprétation et votre vocabulaire est révélateur, quel examen de nos propos permet de soutenir votre thèse sur notre précipitation? C'est encore l'argument selon lequel nous serions «pressés». Mais vous le dites vous-même, «je crois». Au contraire, depuis Bourgault, nous disons qu'il faut être honnêtes et très déterminés (la méthode qui a fonctionné avec les Conservateurs d'ailleurs, qui sont allés contre l'opinion, contre la tradition, contre la culture politique et contre les médias, mais qui ont fini par gagner, à force de persévérance d'acharnement, sans dévier de leur programme) et que rien ne se fera tant que nous ne nous mettons pas au travail.
    J'attends par exemple vos commentaires sur le texte suivant : http://www.vigile.net/Coeur-de-la-pensee-independantiste
    Vous avez 27 pages pour appuyer vos dire et pour nous démontrer que ce que vous croyez est vrai. Montrez-moi mes contradiction, ciblez mes erreurs, identifiez mes sophismes. Mais si vous ne faites pas cet exercice, vous ne pouvez pas invalider la démarche de Monsieur Pierre Bouchard et la réduire à l'expression de sa frustration, car votre propre participation en serait un calque.
    Et d'ailleurs, plusieurs se sont mis au travail, sans le PQ finalement. Ainsi le ton modéré qui critique « les pressés » qui ne seraient pas à l'écoute de la société et les impératifs à très court terme néglige l'interprétation selon laquelle le PQ en se fondant sur la souveraineté depuis 40 ans, mais en parlant très peu de cette dernière, a fini par amalgamé le projet a sa propre histoire et à lasser les Québécois, ce qui explique l'essentiel de son marasme. Ce faisant, le PQ refuse de reconnaitre le rôle auquel il a joué dans la dégradation de notre intérêt pour la politique. Pourtant, en participant à la provincialisation par le biais du jeu parlementaire et en évitant la radicalisation, le PQ est, malgré lui, complice du système, ce qui a fini par le rouiller. La solution réside alors de plus en plus dans l'attachement partisan, ce dont nous parlons ici, et non dans la remise en question, pourtant nécessaire de la stratégie globale d'accès à l'indépendance qui fut un échec . Cela pouvons-nous le dire? Cessons donc de le nier. Voilà la raison d'être des tribuns, si vous me la demandez : Comprendre notre échec et proposer des solutions.
    Toutefois, cet effort suppose de se débarrasser des idées reçues. C'est là qu'arrivent Cloutier et les autres qui nous disent, et si, les acteurs, les décideurs du PQ, n'avaient pas toujours eu l'objectif de faire l'indépendance? Ce n'est peut-être pas complètement certain, mais intellectuellement, essayer de voir le monde avec leur lunette n'est pas fou, le modèle explicatif se tient et explique beaucoup de choses.
    Et je n'écris pas ceci comme une charge anti-Marois ou anti-PQ. J'aime les débats, les idées l'argumentation, l'analyse et la stratégie. J'aime le Québécois et je crois fermement à l'indépendance. Je ne peux donc pas me rallier parce qu'on dit que c'est politiquement la chose à faire. Ceux du PQ qui m'écrivent de me rallier (ex. lettre des ténors, sortie de Gaudreault dans les médias) ne m'expliquent pas la formidable bourde qui a provoqué les démissions et on invoque une raison d'état pour me joindre à la grande bataille, mais dans les petites, j'ai constaté à quel point notre général maitrisait mal l'art de la guerre, qu'il était mal conseillé , qu'il connaissait peu le terrain et qu'il utilisait mal les talents de ses soldats. Invoquer la nécessité politique est un piètre argument quand ceux qui parlent ont fait la démonstration de leur manque total de sens politique.
    Donc pour des raisons stratégiques, nous devrions nous taire et consolider une armée que nous croyons dysfonctionnelle? J'attends qu'un recruteur puisse me convaincre du potentiel de son armée et de sa supériorité tactique. J'aime mon peuple et je me crois bien plus utile dans la guerilla, mais je suis ouvert.
    Que l'on me convainque que la stratégie d'accession du plan Marois est la meilleure chose pour l'indépendance et je serai un soldat loyal. Que l'on me soumette de bons postulats, que l'on me bâtisse une argumentation cohérente et j'embarque.
    Or ce que j'entends c'est un simple chantage. Pierre Bouchard l'explique d'une manière plus diplomate...

  • Archives de Vigile Répondre

    15 octobre 2011

    M. Bouchard,
    En vous lisant la question qui m'est venue à l'idée est : Est-ce que vous voulez vraiment découvrir la vérité ou exposer vos frustrations?
    Quand on veut rechercher la vérité on doit éviter de commettre des erreurs de perception, des erreurs de l'imagination et des erreurs d'interprétation. Vous nous soumettez des principes personnels généraux et des croyances personnelles pour tirer des fausses conclusions.
    Élaborer des discussions et des échanges personnelles ne mènent pas nécessairement à la vérité, surtout quand on est incapable de savoir qui sont ceux et celles qui communiquent avec nous. Pas facile de distinguer le vrai du faux sur des écrits de personnes inconnues qui militent pour vendre leur salade, pour satisfaire leurs intérêts personnels etc.
    "La vérité pour être mise en place, nécessite objectivité, raison, jugement, absence d'affects, de passion" Le Prof de philo.
    Je doute que Vigile et ses tribuns recherchent la vérité quand ils annoncent qu'il faut changer la chef du PQ et remplacer le PQ!...je crois plutôt qu'ils soumettent leurs frustrations et leurs intérêts personnelles parce que l'indépendance n'arrive pas assez vite à leur goût. On est loin de la recherche de la vérité.
    "Les préjugés occupent une partie de l'esprit et en infecte tout le reste" N. de Malebranche.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 octobre 2011

    Bonjour M. Bouchard,
    Vous écrivez :
    «Aujourd’hui il croit que les circonstances nous obligent à sauver les meubles comme le pense Mme Andrée Feretti.»
    Ce que j'ai écrit n'est visiblement pas bien compris. Il faudrait me relire car je ne suis ni dans la ligne de Pierre Cloutier, ni dans la ligne de Mme Feretti. C'est du Pomerleau+, c'est-à-dire du Pomerleau à valeur ajoutée. Mon propos part et demeure dans une optique indépendantiste et pas autre chose. C'est une stratégie pour gagner, peut-être la seule possible. Ma question est de savoir si il y a assez de «cerveaux clairvoyants» chez les indépendantistes pour la mettre en oeuvre.
    Bien cordialement,
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    15 octobre 2011

    Bonjour monsieur Bouchard!
    J'ai beaucoup apprécié votre franchise ainsi que votre sincérité dans votre article.Ils nous arrivent parfois de ne plus savoir où nous en sommes mais les canadianisateurs le savent eux.
    Ils ont dû bien rigigolé en voyant les gens de QS, la belle gauche québécoise hypocrite torpiller à coup d'obuts oranges le BLOC en travaillant activement dans tous les comtés du Québec pour faire élire le NPIDI. Expliquez-moi comment le NPIDI a-t-il fait pour faire élire autant de députés sans aucune organisation de comté et sans membership sinon se servir de l'organisation de QS?
    Je m'interroge sur le mouvement canadien et québécois de OCCUPONS WALLSTREET dont les sites internets sont balingues. Je m'interroge fortement sur l'appui que le ministre néo-con Flagerty (j'ignore si le l'écris correctement et de toute façon, puis-je vous dire que je m'en cr...bien!)leurs a donné. Je crainds fort que tout cela soit récupéré par les tenants d'un beau Kénéda multiculturel. Si vous aviez lu certains de leurs blogues; il n'y a rien pour me rassurer!

  • Marcel Haché Répondre

    15 octobre 2011

    Pierre Bouchard
    Je ne commente pas toujours, mais je vous lis toujours. Ma venue sur Vigile coïncide avec l’effervescence de la création du P.I.J’ai détesté depuis très longtemps l’idée du référendum, même si j’ai voté oui à deux reprises, et que je voterais encore oui une troisième fois.
    Mon cœur est et va rester à la position du P.I. J’ai cru possible un temps que ce petit ruisseau se déverse dans la rivière P.Q. et lui transmette son goût du radicalisme. L’indépendance est une idée radicale. Mais…Mais comment faire ? Comment faire si les indépendantistes eux-mêmes ne sont pas tous radicaux comme ceux du P.I. ? Et si les indépendantistes ne sont pas radicaux dans leur majorité, comment espérer que l’électorat le soit plus qu’eux ?
    Ce n’est pas l’élection de 1960 qui a lancé la révolution tranquille, c’est celle de 1962.L’élection de 1960 a simplement mis fin à un vieux régime, déconsidéré. Et l’élection toute rapprochée, 2 ans, celle de 1962 n’a pas seulement « nationalisé » les compagnies d’hydro-électricité, c’est celle qui, implicitement, avait permis au gouvernement de questionner l’électorat en lui disant : vous avez dit il y a deux ans que vous en aviez assez et qu’un coup de balai s’imposait, chose faite, maintenant, êtes-vous d’accord pour qu’on y aille ? Personne ne connaissait trop la destination. Et une révolution (tranquille) venait d’être décidée dans les urnes d’une élection. D’une élection…
    Ma tête s’est ralliée à la gouvernance souverainiste d’autant plus facilement que j’ai toujours eue de l’estime pour Pauline Marois. Je réécris que la gouvernance souverainiste, ce n’est pas le programme, c’est une méthode politique, comme il y a une méthode fédéraliste. C’est difficile de tout prévoir et de tout présumer.* Il me semble que l’évolution des choses (la dernière élection provinciale) a donné raison à J.C.Pommerleau et Barberis-Gervais.
    Quant au reste, un certain ton, le vôtre ou celui de Jacques Noël, je bois cela comme du lait sucré. Vous le savez aussi bien que moi : Vigile n’est pas une chorale.
    Salutations cordiales.
    * À l’élection du 2 Mai, c’est pas loin ça, les conservateurs avaient été d’une discrétion absolue relativement au pont Champlain. Ce n’était pas dans la campagne électorale qu’ils comptaient faire du millage sur le pont, c’est maintenant, dans la gouvernance (fédéraliste).Et ils vont faire d’autant plus de millage qu’ils n’avaient rien mis sur la table les bât…

  • L'engagé Répondre

    15 octobre 2011

    Bonjour,
    Vous n'avez rien à envier à ma force d'analyse, vous venez d'en faire une belle.
    Il est normal que vous ne trouviez rien à dire sur mes thèses, ma position n'est ni péquiste ni du côté de Cloutier.
    Je crois que l'indépendance doit se faire comme une guerre civile, non violente; l'indépendance est une question d'état de faits et non une question de statut. L'indépendance s'obtient également avec l'ensemble des individus, des groupes et des institutions qui deviennent eux aussi souverains et politisés.
    Pour cela, il faut une grande pédagogie pour politiser 40% de nos contemporains «babebibobu» et ensuite stimuler une lutte qui sera d'abord une guerrilla et ne sera une bataille ouverte qu'à la toute fin, lorsque nous aurons une véritable armée.
    Ce n'est donc pas une question de référendum ou d'élections que d'une véritable occupation de la société québécoise par les forces souverainistes. Un combat que de lourdes structures maladroites comme les partis politiques ne peuvent mener.
    Par exemple on a pas besoin de gouverner pour assujettir la fonction publique fédérale à la loi 101 ni pour forcer les radios (TOUTES les RADIOS) à respecter un quota de 66% de contenu francophone. Un travail militant équivalant à 10X la puissance actuelle du RRQ pourrait y parvenir, par un travail de revendication au sein de la société civile.
    Par contre, je reconnais être marginal, ce n'est pas la façon de faire à laquelle nous nous sommes habitués, mais justement nous avons connu 2 échecs et à chaque fois, la contrattaque nous a affaiblis. Il serait peut-être temps que l'on tire des leçons de nos échecs. Toujours plus de la même chose ne mène à rien sinon à disperser nos énergies et écoeurer le peuple.
    Répéter une stratégie perdante ne mène nulle part. Ainsi, la stratégie de Cloutier tombe dans le même piège politique : réduire la lutte à la prépondérance à l'Assemblée nationale, alors que la véritable faiblesse du mouvement est justement son manque d'assises et de racines dans la population. Cloutier pense qu'une bataille franche mobiliserait les indépendantistes pour que l'on réveiller les forces endormies, en nous servant du climat politique pourri et du désir de changement. Ce sont de bonnes idées, mais je doute qu'une campagne d'un mois soit suffisant sans une grande mobilisation. Si la prochaine campagne est aussi cruciale alors le Canada mettra encore toutes ses ressources. Politiquement, nous ne faisons pas le poids.
    C'est ce rapport de force que nous devons inverser et ma critique du PQ tient du fait qu'il ne comprend même pas cette logique, il aurait en permanence les deux pieds dans cette lutte si c'était le cas. Je ne sais même pas s'il aurait le temps d'être à l'Assemblée nationale, un bon temps pour occuper les locaux de Charest au centre-ville que la session parlementaire, s'il comprenait, au sens machiavélique, les exigences de la lutte. Un bon député indépendantiste devrait parfois faire de la prison, à mon sens. C'est ce que je déduis à la lecture de Thoreau, que lisait Gandhi et qu'à lu Mandela...
    Ainsi, je crois qu'ouvrir une bataille ouverte alors que le Québec «babebibobu» se fait fédéraliser depuis 16 ans, c'est permettre une autre défaite, qui nous ferait mal. Je crois plutôt qu'il faut comprendre l'art de la guerre et mener une guerilla pour affaiblir considérablement notre ennemi AVANT de l'attaquer.
    Ottawa et Washington, sont opposés à notre indépendance. Ce n'est pas rien, ce n'est pas seulement une question de référendum gagnant, mais une libération une reconquête. Il faut donc être diablement solide pour convaincre nos contemporains de la valeur de cette lutte.
    Mais je le répète, j'ai conscience d'exprimer un courant marginal.
    Toutefois, je dispose d'un art de la lutte et d'une pédagogie. Sur Vigile et ailleurs, je m'évertue à convaincre des intellectuels et un jour nous serons assez nombreux pour aller vers le babebibobu et l'alphabétiser, notre nation, la lutte indépendantiste doit être soluble avec la lutte citoyenne de reconquête de l'espace public, de nos institutions et de notre économie et avec la bonne doctrine, c'est possible http://www.vigile.net/L-art-de-la-guerre .