La chancelière Angela Merkel a fait savoir mardi que l'Allemagne n'était pas prête à discuter d'une nouvelle demande d'aide d'Athènes avant le référendum en Grèce dimanche, son ministre de l'Economie conditionnant même des discussions cette semaine à l'annulation du scrutin.
"Avant le référendum, côté allemand nous ne pouvons pas discuter d'une nouvelle demande d'aide", a dit la chancelière devant le groupe parlementaire conservateur CDU/CSU du Bundestag, a rapporté à l'AFP un parlementaire présent.
En marge d'une réunion avec les députés de son propre parti social-démocrate (SPD), son ministre de l'Economie et vice-chancelier Sigmar Gabriel a affirmé: "le mieux serait que (le premier ministre grec Alexis) Tsipras annule le référendum. Nous pourrions alors reprendre les discussions très vite".
"Si cela n'est pas le cas, nous pourrons le faire après le référendum", a-t-il ajouté.
Les propos des dirigeants allemands ont fait chuter les Bourses européennes en fin de séance, alors que, juste avant, une solution dans le bras de fer entre la Grèce et ses créanciers semblait se dessiner.
Athènes a fait parvenir à ses partenaires européens mardi une proposition d'accord sur deux ans permettant de couvrir ses besoins financiers tout en restructurant sa dette, ce qui lui permettrait d'éviter le défaut de paiement et la sortie redoutée de la zone euro.
Les ministres des Finances de la zone euro, l'Eurogroupe, tiennent une conférence téléphonique mardi à 17H00 GMT pour discuter de cette requête, qui s'apparente à une nouvelle demande d'aide de la part du pays. Le volet européen du plan d'aide en cours, le deuxième depuis 2010, expire mardi soir.
Mme Merkel avait expliqué lundi que son gouvernement ne pourrait pas négocier de nouveau plan d'aide à la Grèce sans un mandat explicite du parlement allemand.
"Le troisième plan d'aide devrait faire l'objet d'un tout nouveau processus de négociations", a dit M. Gabriel.
M. Tsipras a créé la surprise en annonçant vendredi soir un référendum sur les propositions des créanciers de la Grèce — des réformes structurelles et des coupes budgétaires contre un renflouement du pays. Il appelle ses concitoyens à voter "non", mais les Européens lui ont fait comprendre qu'un tel refus fermait la porte à leur soutien, et s'apparenterait à un vote contre le maintien dans l'euro.
Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble devrait participer à la conférence téléphonique dans la soirée, mais ne peut en aucun cas négocier formellement un accord quelconque de financement sans mandat du Bundestag, faisait-on valoir à Berlin.
Les règles du Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds européen qui accorderait le cas échéant de nouveaux prêts à Athènes, prévoient que les décisions sur de nouvelles aides sont prises à la majorité qualifiée de 85% des parts de son capital. L'Allemagne y a une minorité de blocage, son poids dans le capital du MES étant d'environ 26%.
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