Des dizaines de milliers de travailleurs opposés au projet de loi 3 sur la réforme des régimes de retraite ont manifesté samedi après-midi au centre-ville de Montréal à l'appel de la Coalition syndicale pour une libre négociation, qui prévient qu'une intensification de la mobilisation citoyenne est à venir.
« Nos politiciens sont au pouvoir, mais nous aussi avons un pouvoir, celui de foutre le bordel [s'ils ne nous écoutent pas] », a martelé le porte-parole de la Coalition, Marc Ranger, devant une foule estimée à près de 50 000 personnes rassemblée devant les bureaux montréalais du premier ministre Philippe Couillard, sur l'avenue McGill College.
Questionné lors d'une mêlée de presse sur cette déclaration, il a par la suite nuancé ses propos, tout en promettant que l'ensemble de la société civile rejoindrait le mouvement de contestation si le gouvernement libéral poursuivait son plan de couper dans les budgets des programmes sociaux.
« Il y a des façons de foutre le bordel intelligemment, ce que nous allons continuer à faire. Mais si la loi vient voler nos conditions de travail, nous prendrons tous les moyens juridiques qu'il faut pour les défendre. Les employés en colère, ça crée un climat social en conséquence. C'est ce à quoi le gouvernement nous invite », a-t-il déclaré.
Au cours des prochaines semaines, la Coalition syndicale - qui réunit les principales centrales du Québec, dont la CSN et la FTQ - mobilisera ses troupes en prévision d'un « 24 heures de très grand dérangement », a expliqué M. Ranger.
« Le gouvernement déposera son projet de loi en novembre, puis il nous restera deux choses : soit la contestation juridique ou la désobéissance civile. Nous, on préconise les contestations juridiques », a-t-il affirmé.
La fin de semaine dernière, lors d'un rassemblement libéral à Saint-Lambert, en Montérégie, le premier ministre Philippe Couillard avait répondu aux syndiqués venus manifester qu'ils seraient « déçus » s'ils s'attendaient à des modifications majeures du projet de loi 3.
« Notre objectif n'est pas d'avoir un affrontement ou de faire la paix au moyen de concessions qui nous mettent en danger pour l'avenir. Nous voulons que nos régimes de retraite aient la pérennité nécessaire pour que les jeunes de demain en aient un aussi », avait-il déclaré, accompagné de son ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau.
Piqué au vif, le porte-parole de la Coalition syndicale pour une libre négociation, Marc Ranger, a répondu samedi après-midi à cette déclaration.
« Si on veut nous confronter, nous sommes prêts à la confrontation. [...] Quand le gouvernement parle d'équité intergénérationnelle, c'est bien simple, il veut fourrer tout le monde », a-t-il terminé son discours de façon directe devant la foule qui quittait le centre-ville.
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