Polémia continue son tour d’Europe du Grand Remplacement. Après avoir étudié l’emblématique cas de la Suède puis l’inquiétante submersion démographique de la Belgique, l’espoir d’une réaction politique au Danemark, le désastre multiculturel britannique, le suicide de l’Allemagne, les tentatives de résistances de l’Autriche, l’espoir naissant en Italie, la spirale infernale en Espagne, l’islamisation galopante des Pays-Bas, le bon élève portugais, la lente chute de la Suisse et la crise migratoire en Grèce… c’est au tour de la France d’être étudiée par Paul Tormenen.
Et, malgré les dénégations obscurantistes de nombreux apôtres du vivre-ensemble, la situation démographique française est dramatique.
Polémia
La France connait depuis plusieurs décennies une immigration massive. En dépit de la volonté d’une majorité de français d’y mettre un terme, les flux qui arrivent chaque année dans le pays ne font qu’augmenter. L’immigration et le communautarisme accélérèrent une transformation profonde de la population du pays. Pendant ce temps, le Président de la République multiplie les déclarations bravaches comme autant de coups d’épée dans l’eau face à une situation qui semble le dépasser chaque jour davantage.
Une immigration récente
Contrairement à ce que certains historiens voudraient nous faire accroire, la France n’est pas un vieux pays d’immigration. Des immigrants ont commencé à arriver en nombre avec la première révolution industrielle à la fin du 19e siècle. Les nouveaux arrivants étaient Belges, Italiens, Polonais, etc. (1).
L’essor de l’économie durant les « trente glorieuses » a réactivé une immigration issue notamment d’Espagne, du Portugal, de Yougoslavie et d’Afrique. L’autorisation du regroupement familial à partir de 1976, des titres de séjour accordés sans compter et le dévoiement du droit d’asile ont favorisé ces dernières décennies une immigration extra-européenne massive.
Les flux d’arrivées
Alors que les flux d’immigration étaient déjà élevés pendant les trente glorieuses, les arrivées légales et illégales en France ne font qu’augmenter dans la période récente.
- Le nombre de premiers titres de séjour accordés chaque année à des ressortissants extra-européens est passé de 204 000 en 2010 à 264 800 en 2018 (2). La part de l’immigration de travail parmi ceux qui entrent légalement en France est très faible et ne représente que 12 % en 2018.
Le solde migratoire (entrées moins sorties) de l’immigration légale est à un niveau élevé et fait ressortir, sur la seule année 2017, 191 000 étrangers supplémentaires (3). L’Afrique est le premier continent d’origine des immigrés.
- En matière d’immigration illégale, les chiffres des entrées sur le territoire ne sont plus communiqués depuis 2019 par l’administration. Le Pôle national d’analyse migratoire rattaché au Ministère de l’intérieur estimait en 2018 que le nombre de clandestins qui entrent annuellement en France est passé de 26 000 en 2014 à 79 500 en 2017 (4).
De nouvelles filières d’immigration sont en pleine expansion dans notre pays. Elles s’appuient sur des dispositifs comme l’aide sociale à l’enfance et l’asile pour parvenir à l’installation en France. Le très faible taux d’expulsion agit comme un sauf conduit aux étrangers se prévalant indument soit de leur minorité, soit d’une protection au titre de l’asile.
- Les jeunes étrangers sont de plus en plus nombreux à se prévaloir de leur minorité pour demander une prise en charge au titre de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Selon le Ministère de la justice, « seuls » 17 000 nouvelles personnes déclarées mineures non accompagnées ont été recensées en 2018. Ces chiffres font l’impasse sur le nombre total d’étrangers arrivés sur le territoire qui ont demandé la protection au titre de leur âge et qui même déboutés de leur demande ne repartent pas dans leur pays (5).
- Les demandes d’asile ont doublé depuis 2013. Alors que 66 250 demandes étaient faites cette année-là, elles étaient 123 600 en 2018 (6). La France fait partie avec l’Allemagne des pays comptant non seulement le plus de demandes d’asile en Europe, mais elle est aussi un des seuls pays européens qui voit les demandes d’asile augmenter. La France subit les flux secondaires de l’asile : les déboutés dans d’autres pays européens tentent leur chance en France, un pays dont le Président a affiché en début de mandat sa priorité de « mise à l’abri » de tous les migrants (7).
Le nombre d’arrivées de mineurs étrangers et de demandeurs d’asile a atteint une importance telle qu’une répartition administrée sur le territoire national a été mise en place. Ces dispositifs constituent un indice supplémentaire de la politique de peuplement en marche forcée conduite par le gouvernement (8).
L’exil des Français en forte hausse
Alors que l’immigration, en particulier extra-européenne, ne fait que progresser en France, les français sont de plus en plus nombreux à quitter le pays. Le nombre de français établis hors de France a considérablement augmenté dans la dernière décennie (+81 %). Ce sont au total 1,8 millions de français, souvent qualifiés, qui vivent à l’étranger. Les principaux pays de destination des français sont la Suisse, les Etats Unis et le Royaume-Uni (9).
La population étrangère
Les chiffres issus du dernier recensement en 2015 font apparaître une population issue de l’immigration qui serait significative sans être excessivement importante. Sur 66 millions d’habitants, la France compterait 4,42 millions d’étrangers. Les étrangers présents en France sont par ordre d’importance Algériens, Portugais, Marocains, Turcs, Italiens et Tunisiens (10).
Par ailleurs, 2,41 millions de français nés hors de France ont acquis la nationalité par démarche administrative.
Le Ministère de l’intérieur en conclut que l’addition des français par acquisition de la nationalité nés hors de France et des étrangers nés hors de France compose la population immigrée, qui représenterait 6,17 millions de personnes, soit 10 % de la population(11).
Ces données font l’impasse sur des données difficilement quantifiables, comme le nombre de clandestins présents dans le pays, le refus de l’assimilation de certains français de deuxième génération, le séparatisme ethnique et la montée du communautarisme musulman en France.
L’évolution du nombre d’enfants nés avec un prénom musulman illustre la transformation profonde du pays : alors qu’en 1968, seuls 3 % des nouveaux nés en France se voyaient attribuer un prénom musulman, ils étaient 21,6 % en 2018 (12).
En l’absence de statistiques ethniques, un autre indice de la transformation de la population française est le dépistage de la drépanocytose. Cette maladie génétique qui ne touche que les personnes originaires des Antilles et d’Afrique a été dépistée auprès de 39,39 % des nouveau-nés en France métropolitaine en 2016 (13).L’agence en charge du dépistage de cette maladie ayant fermé en juillet 2018, la publication de cet indicateur embarrassant a depuis cette date été arrêtée…(14).
La natalité, facteur de transformation de la société française
Si la fécondité des femmes étrangères est moins élevée quand elles sont en France que dans leur pays d’origine, les femmes immigrées ont en moyenne 2,6 enfants, alors que cette moyenne est de 1,77 pour les françaises de souche (15). Alors que 15 % des enfants nés en 2000 avait un parent étranger, ils étaient 24 % en 2016. En 2014, près de 40 % des nouveau-nés en France avait un grand parent immigré (16).
Si le taux de natalité des françaises n’assure pas la stabilité de la population, le nombre important de naissances d’enfants de parents étrangers ou issus de l’immigration apporte une contribution majeure à la transformation de la population du pays.
L’intégration et l’assimilation en panne
Alors que, pendant la période dite des trente glorieuses, l’assimilation d’une population étrangère essentiellement européenne fonctionnait, le « modèle français » semble en panne depuis les années 1980. L’ouverture inconsidérée des frontières, loin d’apporter la croissance et le « bien vivre ensemble », a permis à une immigration de pauvreté de s’établir tant bien que mal dans le pays. Ce manque d’intégration et d’assimilation se traduit notamment par des bidonvilles de plus en plus nombreux aux périphéries des grandes villes et par des zones urbaines où la délinquance et l’islamisme se développent.
- Pas moins de 750 zones urbaines sensibles ont été dénombrées en France (17). Si les appellations des quartiers bénéficiaires de la « politique de la ville » changent à intervalle régulier, l’intervention dans certains d’entre eux des forces de l’ordre et plus globalement de fonctionnaires en uniforme devient une mission de plus en plus risquée.
- En matière de délinquance, les statistiques du Ministère de l’intérieur font apparaitre une surreprésentation des étrangers dans les mis en cause des crimes et délits commis en France (18).
- Le taux de chômage des étrangers est deux fois supérieur à celui des français (19).
- Alors que l’immigration est présentée comme une richesse pour le pays, une étude récente fait ressortir que les étrangers de première génération recourent 4 fois plus aux minimas sociaux que les natifs (20).
Surreprésentation dans le nombre de délinquants, dans le recours aux aides sociales, dans le nombre de chômeurs : nos responsables politiques commentent fréquemment la dégradation de la situation, en se gardant bien d’organiser une reconquête des territoires perdus et de mettre un terme à une immigration dont l’échec est patent.
L’islamisation en marche
Alors qu’en France comme dans d’autres pays européens, on observe une sécularisation de la population de souche, la pratique de la religion musulmane ne fait que progresser. On le constate dans le nombre de mosquées, qui est passé de 100 en 1970 à 2500 en 2016 (21). Les mosquées où un islam salafiste est dispensé seraient au nombre de 152 (22).
On ne compte plus les rapports et enquêtes parlementaires constatant la progression rapide de l’islamisme en France. Cette progression s’inscrit dans un contexte plus général de montée du communautarisme et de revendications identitaires (23). Pour une part croissante de la population musulmane, la loi islamique doit primer sur les lois de la République. Cette conviction est particulièrement marquée chez les migrants musulmans arrivés récemment (24).
La politique migratoire du gouvernement : déclarations sans lendemain et inaction
Le Président Macron semble conscient que la politique migratoire débridée du gouvernement ne rencontre pas l’adhésion d’une majorité de Français (25). Il multiplie les déclarations affichant une volonté de maîtriser l’immigration. La mise en place de quotas pour l’immigration de travail, la réforme de l’aide médicale d’Etat et la lutte contre l’immigration clandestine ont tour à tour été mises en avant, sans qu’à ce jour aucune mesure concrète n’ait été adoptée. Pire, les causes mêmes de l’immigration de masse ne sont jamais prises à bras le corps :
- Le regroupement familial n’est jamais remis en cause, alors qu’il implique une immigration subie massive.
- La protection au titre de l’asile et de l’aide sociale à l’enfance est massivement détournée de son objet initial pour devenir une nouvelle filière d’immigration.
- Le rétablissement des contrôles aux frontières du pays n’est jamais envisagé, alors qu’il permettrait un refoulement immédiat des clandestins.
- La France a une politique particulièrement laxiste en matière de reconduction des clandestins, qui la place dans la moyenne basse des pays européens (26).
Ces différents facteurs contribuent à entretenir en France un appel d’air à l’immigration. Pendant ce temps, comme nous l’avons vu dans notre présentation du grand remplacement en Europe, d’autres pays européens ont pris des mesures énergiques pour freiner les flux migratoires et éviter la perte de leur identité.
Les prochaines années montreront combien de temps cette politique migratoire basée sur des grands principes totalement hors sol sera soutenable. Le récent voyage du Président Macron à Mayotte lui a donné un aperçu du chaos que peut générer une politique laxiste en la matière. Peut-on espérer qu’il contribue à une prise de conscience salutaire ?
Paul Tormenen
28/10/2019
(1) « La preuve de la réalité du grand remplacement». J.Y Le Gallou. Polémia. 23 avril 2019. « Les immigrés en France ». Ouvrage collectif. La documentation française. 2014.
(2) «Tableau croisé dynamique des admissions au séjour (nouvelles régions) ». Ministère de l’intérieur. 12 juin 2019.
(3) « Immigrés, étrangers ». Insee. 2019.
(4) « Les frontières avec l’Italie et l’Espagne sous pression ». Le Figaro. 19 mars 2018.
(5) « Rapport annuel d’activité 2018 ». PJJ. Ministère de la justice. « Mineurs étrangers, la nouvelle filière d’immigration ». André Posokhow. Polémia. 4 juin 2018.
(6) « Demandes d’asile». Ministère de l’intérieur. 12 juin 2019.
(7) «Emmanuel Macron ne veut plus un migrant dans les rues ». Le Parisien. 28 juillet 2017.
(8) « La France subit-elle une immigration de peuplement ?». P. Tormenen. Polémia. 5 janvier 2019.
(9) « Chiffres de l’expatriation». Sénat. 2019.
(10) « Répartition des étrangers par groupe de nationalité en 2018 ». Insee. 2019.
(11) « Les principales données de l’immigration en France du 12 juin 2019». Ministère de l’intérieur. 12 juin 2019.
(12) « Hausse des prénoms musulmans en France». Fdesouche.29 juillet 2019.
(13) « Drépanocytose : la carte du grand remplacement mise à jour. Chiffres 2016 ». Fdesouche. 13 novembre 2017.
(14) « Pourquoi l’agence en charge du dépistage de la drépanocytose a fermé». Libération. 21 septembre 2018.
(15) « La France a la plus forte fécondité d’Europe. Est-ce dû aux immigrées ? ».Population et sociétés. Ined. Juillet 2019.
(16) « Natalité en France : l’impact décisif de l’immigration ». L’Express. 18 juillet 2018.
(17) « Zones urbaines sensibles». Insee. 13 octobre 2016.
(18) « Insécurité et délinquance en 2018 : premier bilan statistique». Ministère de l’intérieur. 31 janvier 2019.
(19) « Tableaux de bord de l’économie française. Etrangers, immigrés ». Insee. 27 février 2018.
(20) « Les immigrés abusent-ils de notre système ? ». Capital. 7 avril 2015.
(21) « Islam. Depuis 1970, le nombre de mosquées a été multiplié par 24 ». Breizh Info. 13 mars 2016.
« Mission d’information Place et financement de l’islam en France ».Sénat. 27 janvier 2016.
(22) « Le nombre de mosquées salafistes grimpe encore en 2018pour arriver à 152 ». Observatoire de l’islamisation. 11 juillet 2018.
(23) « Islamisme : 30 ans de renoncement ». P. Tormenen. Polémia. 12 mai 2019.
(24) « Les musulmans en France. 30 ans après l’affaire des foulards de Creil ». IFOP. 23 septembre 2019.
(25) « Immigration : le regard des français ». IFOP. 4 décembre 2018.
(26) « Projet de loi de finances ». Sénat français. « La Suisse renvoie à nouveau des réfugiés vers des zones de guerre ». RTS. 21 avril 2019.