Le prix payé par la Ville de Montréal pour acheter un terrain qui fera partie du futur Grand parc de l’Ouest soulève des questions, selon le parti d'opposition Ensemble Montréal.
«La valeur au rôle foncier est de 85 000 $, on va payer plus de trois fois la valeur de ce terrain», a indiqué le chef du parti d'opposition Lionel Perez, lundi. «Pourtant, c’est un terrain qui est enclavé, on ne peut pas construire, ça fait partie des milieux humides.»
Au début de mois, la Ville annonçait l’acquisition de trois hectares de milieux naturels dans l’arrondissement de L'Île-Bizard-Sainte-Geneviève. Avec les taxes, la facture du terrain situé dans le parc-nature du Bois-De-L'Île-Bizard s’élève à environ 287 000 $.
La valeur du lot vacant est établie à 85 100 $, d’après le rôle d’évaluation foncière.
«Cette acquisition permettra la consolidation du territoire du Grand parc de l'Ouest et la protection des milieux naturels du secteur du Bois-De-L'Île-Bizard», indique le sommaire décisionnel de la Ville.
«Depuis de nombreuses années, l'écart important entre l'offre de la Ville de Montréal et les attentes financières du propriétaire empêchait la transaction. Toutefois, l'écart actuel est négligeable étant donné la valeur stratégique du lot», peut-on lire.
La valeur au rôle foncier a été établie dans le cadre d’une évaluation de masse, a commenté Laurence Houde-Roy, attachée de presse du comité exécutif. «Elle n’est pas représentative de l’effervescence du marché actuel des terrains de ce secteur, voire de sa valeur marchande contemporaine». Le prix convenu est «le produit d’une expertise spécifique», a-t-elle ajouté.
Interpellée à ce sujet au conseil municipal, lundi, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a vanté son projet de parc, sans commenter cette acquisition particulière.
«J’ai de la misère à comprendre la logique du chef de l’opposition. Vous cherchez tellement à trouver une petite bête noire dans un projet qui est incroyable», a lancé la mairesse à M. Perez. «Au final, vous êtes bien les seuls qui êtes incapables d’appuyer le Grand parc de l’Ouest. Vous êtes les seuls parce que le reste des Montréalais et Montréalaises sont tout à fait d’accord avec nous», a soutenu Mme Plante.
«On n'a pas peur de prendre des décisions difficiles, chose qui pendant trop longtemps était mise de côté parce qu’on se disait: «on ne sait pas trop comment ça va réagir au niveau des promoteurs et autres». Moi, je ne suis absolument pas gênée et de toute façon, on n’a pas besoin de votre permission pour pouvoir voir un des plus grands legs que Montréal va avoir au cours des prochaines années», a-t-elle lancé au chef de l’opposition.
«Nous étions prêts à appuyer la mairesse sur ce projet phare, mais on avait besoin d’avoir un plan d’affaires», a rappelé, pour sa part, M. Perez.