Gerry Sklavounos s’est buté à une porte close à son retour à l’Assemblée nationale : celle du caucus libéral. Le premier ministre Philippe Couillard a annoncé mardi après-midi l’exclusion définitive du député de Laurier-Dorion du groupe parlementaire libéral.
M. Sklavounos « ne réintégrera pas le caucus du Parti libéral du Québec » en raison notamment d’un « faisceau d’allégations » de paroles et de gestes inappropriés visant l’élu indépendant « qui demandent [toujours] à être éclaircies ». « Il n’y a pas de date ou d’échéance associée à ça », a précisé M. Couillard à la presse mardi après-midi.
Ce n’est pas tout. La déclaration prononcée par M. Skalvounos jeudi dernier — une semaine jour pour jour après que le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) eut établi qu’il n’avait pas commis d’acte criminel dans l’affaire Alice Paquet — « ne correspondait pas aux attentes », a souligné le chef du gouvernement.
Philippe Couillard, au sujet des allégations concernant Gerry Sklavounos
Les élus libéraux souhaitaient en connaître davantage sur la « démarche personnelle qui devait être entreprise » par M. Sklavounos afin d’adopter une attitude irréprochable à l’égard des femmes, et ce, après la multiplication de témoignages d’ex-pages, d’ex-employées, d’ex-stagiaires de l’Assemblée nationale sur des gestes et des propos inappropriés qu’il aurait eus sur la colline Parlementaire au cours des dernières années. « Ce qu’on a besoin d’entendre, c’est la signification personnelle, profonde pour M. Sklavounos de ces éléments-là. […] Comment ça va le transformer comme personne ? Je pense qu’il y avait une communication à faire », a fait valoir M. Couillard après avoir consulté l’ensemble du groupe parlementaire libéral.
La présidente du caucus, Nicole Ménard, a pour sa part mentionné avoir été interpellée « directement » au cours des derniers jours sur des faits reprochés à M. Sklavounos. « Ces personnes-là ont toutes été encouragées » à porter plainte en vertu de la Politique relative à la prévention et à la gestion des situations de harcèlement au travail de l’Assemblée nationale, a-t-elle précisé.
« Message de confiance »
Aux yeux de M. Couillard, le gouvernement libéral envoie par le biais de cette décision « claire » touchant M. Sklavounos un « message fort de confiance et de soutien pour les femmes du Québec ». « Ici, à l’Assemblée nationale du Québec, on doit envoyer un message très clair […] particulièrement aux femmes québécoises que […] partout, mais en particulier sur les lieux de travail, le respect doit être entier, la confiance doit être entière. Les êtres humains ne sont pas parfaits, tout le monde s’entend pour le dire, je crois. Mais, sur ces éléments-là, je crois que la société a considérablement évolué pour le mieux », a-t-il déclaré, à la veille de la « Manifestation contre la culture du viol à l’Assemblée nationale » organisée par les groupes Je suis indestructible, Québec contre les violences sexuelles et Les Folies passagères mercredi soir sur la colline Parlementaire.
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