C'est en découvrant un matin que l'animateur Paul Arcand avait mis la main sur des enregistrements d'écoute électronique faits sur l'ancien président de la FTQ que la Sûreté du Québec (SQ) a déclenché une enquête criminelle pour savoir d'où émanaient les fuites.
Devant la Commission Chamberland ce matin, l'ancien patron de la SQ a affirmé qu'il avait alors estimé qu'il y avait eu un «délit» de commis.
«T'as pas le droit de divulguer de l'écoute électronique obtenue par autorisation judiciaire. Ça a été très préoccupant. J'ai dit à mon équipe: on est en train d'échapper le bébé. Ça va arrêter quand?», a déclaré ce matin l'ancien patron de la SQ, Mario Laprise.
Michel Arsenault a été mis sous écoute par la SQ dans le cadre de l'enquête policière Diligence. Face aux fuites médiatiques qui se multipliaient en 2013, le syndicaliste a écrit au ministre de la Sécurité publique d'alors, Stéphane Bergeron, pour se plaindre.
«C'était rendu insoutenable pour moi et ma famille. On me reliait au crime organisé, on disait que j'étais en charge du plus gros réseau de blanchiment d'argent au Québec. On a sali allègrement ma réputation», a dit Michel Arsenault devant la Commission Chamberland ce matin.
L'ancien patron de la SQ assure que l'enquête criminelle qu'il a demandée à la suite de ces fuites n'a pas été commandée par le ministre Bergeron.
Il avait l'obligation d'enquêter, a-t-il plutôt expliqué. «Un journaliste qui commet un crime, pour moi il n'est pas au-dessus de la loi. C'est sûr que c'est sensible, la police et les journalistes ont besoin de sources», a déclaré Mario Laprise.
Dans le cadre de cette enquête, les relevés téléphoniques de six journalistes ont été obtenus par la SQ. Parmi ceux-ci figure Denis Lessard de La Presse, de même que Marie-Maude Denis, Isabelle Richer et Alain Gravel, de Radio-Canada.
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