On parle beaucoup du réchauffement climatique. On parle moins du fait que le phénomène contraire affecte notre climat politique... qui se frigorifie inexorablement !
J’ai vu la pluie tomber depuis 1962 comme journaliste. Je couvre, pour une station de radio de Montmagny, ma première campagne électorale qui porte sur une grosse question : la nationalisation de l’électricité. Et c’est un débat national intense, on en jase à la taverne !
En 1966, Daniel Johnson père arrive avec son slogan « Égalité ou indépendance ». Voilà qui pique Ottawa ! Dans certaines familles, ça se chicane autour de cette question.
Questions de fond
En 1970, Robert Bourassa promet 100 000 nouveaux emplois. En 1973, il prône la « souveraineté culturelle » afin de couper l’herbe sous le pied du nouveau Parti québécois de René Lévesque qui, lui, victorieux en 1976, promet un pays. En 1981, le PQ propose un Québec plus fort face à Ottawa qui, pour sa part, veut rapatrier la Constitution... Encore une question de fond !
En 1985, Pierre-Marc Johnson chausse les bottes de René Lévesque et propose l’affirmation nationale. Puis, on a droit à une deuxième Baie James avec le retour de Robert Bourassa. Toujours des thèmes collectifs qui entretiennent le feu de la politique ! Puis, en 1994, le comble : Jacques Parizeau propose un pays ! En 1995, la politique nous passionne davantage que le hockey !
Mollesse
À la suite du référendum volé de 1995, cette victoire illégitime d’Ottawa, un Jean Charest parachuté du fédéral s’affaire à « dégonfler » le Québec, suivi de Philippe Couillard pour lequel les thèmes nationaux n’existent plus.
Aujourd’hui, avec un nombre record d’indécis qui ne lisent et n’écoutent pas, on voit bien que l’on est tombé dans l’insignifiance. Parce que les gens écoutent toujours les politiciens lorsqu’ils abordent les sujets collectifs importants ! Mais ils s’endorment devant la petite politique. Le débat de ce soir injectera-t-il un peu de chaleur dans cette campagne ?