Le PLQ cherche à nous en convaincre depuis quelques jours: François Legault serait un séparatiste caché. Derrière ses initiatives sur la question identitaire, on trouverait un objectif inavoué: créer les conditions d’un référendum gagnant.
On comprend les libéraux de faire cela: ils espèrent ainsi exciter le vote fédéraliste.
Il n’en demeure pas moins qu’ils disent des sottises.
Refoulé
François Legault n’est pas un séparatiste caché. Sa politique ne vise pas à créer une crise qu’il pourrait ensuite mettre au service de la cause souverainiste.
François Legault espère vraiment que la loi 21 comme la loi 96 seront acceptées par le régime canadien et ses tribunaux politiques.
Il espère vraiment récupérer des pouvoirs en immigration auprès du gouvernement fédéral, et se croit capable d’y parvenir.
Mais c’est ici que le bât blesse.
Car le scénario souhaité par François Legault n’arrivera pas. Ottawa va invalider la loi 21, soit en partie, soit en totalité.
Ottawa ne cédera pas non plus les pouvoirs en immigration que François Legault juge essentiels à la survie de la nation.
Et c’est ici qu’on retrouve son rapport à la souveraineté.
François Legault n’est pas un souverainiste caché, mais un souverainiste refoulé. Il a cru un jour que la souveraineté n’arriverait pas et il l’a laissée de côté. Il a fait des efforts pour ne plus y penser, en se disant que peut-être, un jour, les prochaines générations s’en empareraient.
Crise
Mais ses instincts sont ceux d’un indépendantiste. Au fond de lui, sa vision du monde demeure la même.
Et quand le choc avec Ottawa arrivera, ses instincts se réactiveront probablement.
Il devra alors se demander s’il les refoule à nouveau ou s’il s’empare des événements pour permettre au Québec de devenir pleinement maître de lui-même.
Il ne lui sera pas inutile d’avoir à ses côtés d’autres souverainistes refoulés à ce moment.
