Le premier ministre du Québec clame haut et fort le « retour du nationalisme »... On l’en félicite, mais des nuances s’imposent.
« Un Québec fort dans un Canada uni ! »
Qu’on me comprenne bien, je préfère le nationalisme prôné par François Legault à l’antinationalisme qui a marqué la quinzaine d’années de gouvernance libérale.
Toutefois, quand je vois des souverainistes espérer que la CAQ chemine vers l’indépendantisme à partir du nationalisme dont se targue le gouvernement, je dis WOOO !
La doctrine constitutionnelle de Legault, si on devait la résumer, on l’emprunterait à un gag d’Yvon Deschamps : un Québec indépendant dans un Canada uni !
Le Québec dans le Canada... pour de bon !
Le 17 avril dernier, dans le cadre d’un échange passionnant en Étude des crédits du Conseil exécutif, François Legault a été poussé dans ses derniers retranchements à propos de sa vision du « nationalisme » par le chef du PQ, Pascal Bérubé.
Cet échange, loin d’être acrimonieux en passant, est capital, car le premier ministre y explique les raisons pour lesquelles il croit, et je le cite, que « le Québec, actuellement, et pour de bon, c’est mieux de rester à l’intérieur du Canada ».
Vrai que Legault insiste sur le « Québec d’abord » pour justifier sa vision du nationalisme à l’intérieur du Canada ; tout en rappelant l’avantage de la péréquation et, blagueur, de « bonnes équipes de hockey » !
Toutefois, la réalité demeure que le Québec est à l’étroit dans le Canada. Le PM se targuait cette semaine « d’avoir réglé la question de la laïcité ». Rien n’est moins sûr !
Laïcité plutôt que multiculturalisme... Voilà l’exemple d’un choix démocratique, légitime, du Québec que le Canada combattra avec véhémence.
À voir comment on traite le PM du Québec dans le Rest of Canada sur cette question, le principe du « Canada uni » en prend pour son rhume...
François Legault est nationaliste, c’est bien, mais ce nationalisme, subordonné aux intérêts du Canada, divergents des nôtres souvent, cela s’appelle le « fédéralisme ».