La succession d’irrégularités dans le traitement des demandes d’informations du Journal laisse de moins en moins de doute sur l’existence de manipulation politique.
La dernière en lice est spectaculaire.
La journaliste de notre Bureau d’enquête au parlement, Annabelle Blais, a demandé, en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, toutes les lettres et correspondances de la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, notamment avec des ministres fédéraux, pour la période du 1er février au 1er juillet dernier.
Nous avons obtenu copies de différents échanges, sans véritable intérêt pour le public, le 3 août dernier.
Or, quelques jours plus tard, le 8 août, un média concurrent lançait une petite bombe tombée du ciel.
La ministre fédérale de la Justice, Jody Wilson-Raybould, avait envoyé une lettre à son homologue Vallée pour l’aviser que le gouvernement Trudeau envisageait de réduire le taux d’alcoolémie légal au volant à 0,05.
Le média rapporte avoir obtenu copie de la missive, datée du 23 mai dernier.
Comment se fait-il que cette lettre, faisant partie des correspondances visées par notre demande en vertu de la loi, ne se soit pas retrouvée dans les documents que le ministère nous a envoyés?
Et, comment diable a-t-elle atterri dans les mains d’un autre média ?
MYSTÈRE
Confrontée à cette situation, la responsable de l’accès à l’information par intérim au ministère de la Justice a bredouillé qu’il s’agissait d’un « oubli », qu’elle ne « pouvait expliquer ».
C’est comme le triangle des Bermudes. « On ne sait pas ce qui s’est passé. »
Disons que, depuis qu’une employée du ministère de la Justice nous a envoyé un courriel par erreur, démontrant que des membres du cabinet de Mme Vallée devaient approuver les réponses envoyées aux demandes des médias, même en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, la désillusion est totale.
Confrontée au téléphone, la fonctionnaire avait avoué qu’elle n’avait jamais vu une telle pratique dans sa carrière en près de 20 ans.
DÉJÀ-VU
Vous vous rappelez possiblement une chronique intitulée « Fling flang au MTQ », publiée le printemps dernier, alors que le ministère des Transports avait coulé à un autre média le contenu d’une demande d’accès à l’information de notre Bureau parlementaire.
Nous avons appris que la Commission d’accès à l’information du Québec, intriguée par l’odeur nauséabonde des faits rapportés, a institué une enquête dans l’espoir de faire la lumière sur ce tripotage.
Nous sommes touchés, honnêtement, de cette initiative, mais doutons des résultats concrets.
S’il s’agissait de saine compétition entre médias, il n’y aurait pas de quoi fouetter un chat.
Mais la population ne doit pas ignorer que des employés du gouvernement bafouent la loi.
À moins évidemment qu’il ne s’agisse que d’une cascade de pures et innocentes coïncidences.
Mais un grand sage a déjà dit : « Si tu crois au hasard, va au casino » !
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