Après les débordements précédents, 2500 policiers vont être déployés vendredi pour sécuriser les Champs-Élysées.
Tenir solidement un terrain assez délimité en y apposant un «cataplasme bleu» et intervenir avec réactivité au moindre dérapage. Reprenant une recette qui a plutôt fait ses preuves ces dernières semaines face aux «gilets jaunes», le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a prévu de déployer vendredi soir pas moins de 2 500 policiers dans le périmètre des Champs-Élysées et de ses abords pour prévenir les troubles susceptibles d’éclater en marge de la finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football. «C’est l’équivalent de trois petits régiments mobilisés sur un espace très étroit», résume Didier Lallement, qui annonce son intention de «reproduire le même modus operandi que lors du 14 Juillet».
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À l’occasion de la Fête nationale, un périmètre de sécurité avait été déployé entre la Concorde et la porte Maillot. La mission est délicate puisqu’il s’agira de protéger les activités commerciales et d’interpeller les fauteurs de troubles tout en maintenant le flux de la circulation. Pour cela, les forces pourront intervenir «d’initiative», sans avoir à recourir à une lourde chaîne de commandement qui remonte jusqu’au préfet de police. Alors que des unités de sécurisation viendront en renfort dans le quartier populaire de Barbès, mais aussi en Seine-Saint-Denis, les risques d’incendies volontaires sont pris en compte en tant que «mode d’expression des manifestants». «Intégrés au dispositif, 300 sapeurs-pompiers sont exclusivement dédiés à la CAN et peuvent monter en puissance à tout moment», a détaillé le général Jean-Claude Gallet, commandant la brigade de Paris.
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Revenant sur les incidents qui avaient émaillé la soirée du 14 Juillet sur les Champs-Élysées envahis par des milliers de supporteurs algériens en liesse, le préfet de police a rappelé, s’il en était besoin, qu’il était «très dangereux et pas très malin» de «monter sur des voitures qui roulent ou faire du “wheeling” (parader en roulant sur la roue arrière d’une moto, NDLR) dans la foule».
«Périmètre d’exclusion»
Si les forces de l’ordre n’ont pas voulu prendre le risque d’intervenir au milieu du public, les sanctions devraient cependant pleuvoir. En effet, mercredi, Didier Lallement n’a pas caché que ses services avaient procédé à «beaucoup de vidéoverbalisations de comportements routiers peu conformes au code de la route». Les contrevenants devraient bientôt recevoir du courrier dans leur boîte aux lettres. À propos de ce qu’il appelle les «perturbations» provoquées par «200 à 300 manifestants» à l’issue du défilé militaire - qui était verrouillé par 4000 policiers et qui s’est déroulé sans incident -, le préfet de police a rappelé que la bouffée de violence s’est seulement soldée par des «barrières renversées, huit feux de poubelles ainsi que deux deux-roues et trois sanisettes incendiés». Un moment certes «pénible» à ses yeux mais «en aucun cas comparable» aux pillages des 1er et 8 décembre dernier, ni à ceux du 16 mars, où 146 commerces avaient été dégradés.
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Hostile à l’idée d’installer une «fan zone, qui ne prémunit de rien après le match» et d’instaurer un «périmètre d’exclusion» sur la plus belle avenue du monde, le nouveau «premier flic» de Paris a tenu à saluer la «résistance et l’engagement républicain» des policiers de la capitale face «à la destruction et au chaos». Le 14 Juillet, les forces de l’ordre ont été sur le pont jusqu’à 4 heures du matin. Vendredi, l’idée est de rentrer bien plus tôt au bercail.