(Québec) Les avis demeurent partagés sur la Fête nationale à Québec depuis l'instauration il y a deux ans des mesures de sécurité accrues près des plaines d'Abraham. Si les autorités se disent entièrement satisfaites du déroulement de la présentation 2013, des fêtards sont toujours nostalgiques de la version pré-2011.
Les fouilles, les clôtures de sécurité et l'important effectif policier font désormais partie du paysage au centre-ville lors de la Saint-Jean-Baptiste, depuis que le maire Régis Labeaume a décidé de s'attaquer aux beuveries, en 2011. À sa troisième année de mise au point, la formule mise sur pied par la Ville de Québec et les services de sécurité a atteint ses objectifs selon les autorités.
La colline parlementaire et la Grande Allée font toujours partie de la «zone sans alcool.» Seules les consommations achetées dans les enceintes de spectacle sont tolérées.
«Des trois dernières années, c'est la plus belle», a indiqué François Moisan, porte-parole de la Ville de Québec. «Les terrasses de la Grande Allée sont pleines. Ça me fait penser à une grosse soirée de Festival d'été», a-t-il comparé.
Difficile de dire toutefois s'il y avait davantage de citoyens venus célébrer par rapport à l'année dernière. Par contre, la température était beaucoup plus clémente, dimanche.
Des fêtards plus créatifs ont comme toujours réussi à apporter leur flasque d'alcool, bouteilles de bière, feux d'artifice et autres substances à l'intérieur du site.
Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a dénombré 32 arrestations. Pour l'essentiel, ce sont des cas d'ivresse sur la voie publique, de désordres, de possession de stupéfiants ou de batailles. «Aucun débordement majeur n'est à signaler. Ça s'est très bien déroulé», a affirmé Pierre Poirier, porte-parole du SPVQ.
La clientèle que souhaite reconquérir la Ville de Québec pour la Fête nationale s'est déplacée en début de soirée. De nombreuses familles étaient sur les plaines pour l'ouverture du spectacle des Cowboys Fringants à 21h. La marmaille courrait dans tous les sens, fleurdelisé sur le visage ou sur le chandail. «Je ne serais pas venue avec les enfants [avant les mesures de sécurité]», a admis Maude Grenier, mère de deux bambins.
N'empêche, elle et son conjoint se souviennent de l'ambiance beaucoup plus festive qui régnait auparavant. «Je venais ici il y a une dizaine d'années. Il y avait vraiment plus de monde. Là, je trouve ça assez tranquille. Avant il y avait une ambiance, une énergie. On fêtait solide et pourtant je suis encore là aujourd'hui», s'est rappelé Éric Beauregard.
La foule s'est rajeunie à mesure que la soirée avançait. «On est descendus de Montréal. Ce n'est plus comme c'était, mais c'est le fun quand même. On amène le fun avec nous autres», a dit Dominic, avant de lancer un traditionnel «Bonne Saint-Jean» à un inconnu, la bière pointant vers le ciel.
Le feu de la St-Jean-Baptiste n'apportait pas la même chaleur qu'à l'habitude. Impossible de s'en approcher à moins de soixante mètres. Deux clôtures et des agents de sécurité s'affairaient à protéger les fêtards téméraires des flammes.
Jeune homme agressé
Quelques incidents isolés sont venus ternir l'ambiance. Un homme dans la vingtaine a notamment été agressé aux poings par un autre individu. En tombant, il s'est fracassé la tête sur le sol. «Il a subi un traumatisme à la tête et au visage», a confirmé Dominic Hamel, superviseur de la Coopérative de transport ambulancier de Québec. L'état de l'homme était stable en route vers l'hôpital. «Ça a été une soirée assez tranquille», a toutefois précisé M. Hamel. Une trentaine de transports en ambulance ont été répertoriés en haute-ville, la majorité pour des intoxications à l'alcool.
Les plus éveillés pouvaient poursuivre la fête au party clandestin, organisé par Envol et Macadam derrière la scène principale des plaines. Au passage du Soleil vers 4h, des disc-jockeys faisaient vibrer la foule sur des rythmes technos. «C'est de la bombe», a dit une jeune femme de Montréal. «C'est à chier bien raide», a pour sa part lancé Mathieu, regrettant les St-Jean d'avant 2011. «Il y a beaucoup moins de monde sur le party.»
Quelques fêtards titubaient toujours dans les rues de la basse ville au moment d'écrire ces lignes, vers 5h.
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