Le NPD est vraiment devenu un parti postmoderne et « people », avec son excellente maîtrise de la téléréalité jusque dans les rues de Louiseville. Le scénario de l'arrivée de Madame Ruth Ellen Brosseau dans son fief (le 11 mai) était très réussi, jusque dans les moindres détails. J'ai particulièrement apprécié le travail des stylistes et le choix d'une auto très modeste qui cadre bien avec la fabrication admirable du personnage "Layton" et la populaire marque de commerce NPD Inc.
« Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes » … !
Le curieux procédé consistant à afficher un diplôme inexistant attribué à Madame Ruth Ellen Brosseau sur le site internet officiel du NPD est l'objet d'une rectification en douce ... et tout redevient lisse et agréable, avec le très photogénique sourire de Madame, gagnante du Grand Prix de Politic-Academy. Quelques phrases apprises par coeur dans un français très approximatif, et tous les problèmes soulevés par cette curieuse mise en candidature sont gommés. Les médias sont séduits par la nouvelle Reine du Carnaval Politique et la population en redemande !
Conseils au NPD: multiplier les candidatures de "duchesses de Carnaval" au sourire enchanteur et à l'accent charmant aux prochaines élections, et la prise du pouvoir sera garantie ! Pour Monsieur Layton, si le port d’un turban Sikh est de mise à Toronto, au Québec il devra plutôt éviter le port du kirpan, et ajouter une ceinture fléchée à son habit de « col bleu ».
Yves Claudé
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L'opération charme de Ruth Ellen Brosseau

Ruth Ellen Brosseau a fait sa première sortie publique dans sa circonscription mercredi.
Photo: Stéphane Lessard

Martin Francoeur Le Nouvelliste (Louiseville) Plus d'une semaine après son élection comme députée néo-démocrate dans la circonscription de Berthier-Maskinongé, Ruth Ellen Brosseau y a mis les pieds pour la première fois mardi soir. Et hier, elle a eu ses premiers contacts avec des intervenants du milieu et avec la population. De l'avis de plusieurs, le charme opère.
Ruth Ellen Brosseau est débarquée à l'hôtel de ville de Louiseville en début d'après-midi, mercredi, après avoir passé l'avant-midi à Lavaltrie pour un événement de presse et l'heure du dîner au restaurant St-Hubert de Berthierville. Elle était arrivée à Louiseville la veille, où elle a passé la nuit dans un «bed and breakfast».
La nouvelle députée, accompagnée du député d'Outremont Thomas Mulcair, du député de Trois-Rivières Robert Aubin et de deux membres du personnel du NPD, est apparue souriante, plutôt détendue et s'est essentiellement exprimée en français.
Même si aucune activité de presse n'était prévue, la nouvelle députée a accordé des entrevues à d'autres médias, les premières depuis celle qu'avait obtenue «Le Nouvelliste» vendredi dernier.
Ruth Ellen Brosseau a eu une rencontre privée de quarante-cinq minutes avec le maire de Louiseville, Guy Richard. Après la rencontre, sur le parvis de l'hôtel de ville, la députée devenue presque une célébrité a émis un bref commentaire en français: «Ça c'est vraiment bien passé. On a parlé à propos des dossiers».
Puis, répondant à une citoyenne qui se disait contente de la voir, elle a répondu: «Moi aussi je suis vraiment heureuse aujourd'hui. Vraiment bonne journée.»
D'ailleurs, si la visite de la nouvelle députée a suscité beaucoup de curiosité, elle a aussi soulevé un certain enthousiasme. Des badauds l'ont spontanément applaudie lorsqu'elle est sortie de l'hôtel de ville de Louiseville.
Le maire de Louiseville, Guy Richard, s'est dit «agréablement surpris» de la rencontre qu'il a eue avec sa nouvelle députée fédérale. «C'est surprenant. Peut-être que dans un an ou deux, elle sera la meilleure députée. Mme Brosseau est une personne très gentille, très compréhensive. On a eu une bonne discussion», a-t-il expliqué après la rencontre. Le maire a aussi salué la qualité du français de celle qu'on disait unilingue anglaise lors de la campagne électorale.
Guy Richard dit avoir formulé une demande à la députée: que celle-ci installe son bureau de circonscription à Louiseville, comme l'avait fait son prédécesseur Guy André.
«On pense qu'on va avoir un bureau à Louiseville. Elle s'est montrée très ouverte», a commenté le maire. Celui-ci a abordé sommairement quelques dossiers comme celui de l'emploi, le développement du parc industriel ou la diversification de l'économie. «J'ai l'impression qu'elle va connaître très vite la région et les dossiers», ajoute le maire Richard.
Ruth Ellen Brosseau a par la suite pris le chemin de Saint-Justin, où elle s'est arrêtée à la bibliothèque municipale. À Saint-Justin, le NPD était en quelque sorte en territoire ami, puisque le maire Denis McKinnon avait été candidat néo-démocrate aux élections fédérales de 2004.
En fait, l'équipe du NPD avait choisi cet endroit pour tenir des entrevues individuelles avec certains médias. Ruth Ellen Brosseau y a aussi croisé Muguette Paillé, devenue célèbre lors du débat des chefs en français. Les deux femmes ont eu un bref échange, privé encore une fois.
Il faut dire que le NPD avait tenue secrète la visite de la députée dans sa circonscription. L'horaire de ses activités n'avait pas été divulgué et il n'y avait aucun point de presse de prévu.
La principale intéressée n'hésitait toutefois pas à répondre brièvement aux questions que lui lançaient certains journalistes, ou encore aux commentaires que lui formulaient certains passants.
«Au moins on voit de quoi elle a l'air. Il était temps qu'elle vienne dans le comté. On va voir comment elle va travailler, mais au moins elle a l'air gentille et elle parle en français», a indiqué une résidente de Louiseville qui a assisté à la première visite de sa nouvelle députée, pour qui elle n'avait toutefois pas voté le 2 mai dernier.
En soirée, Ruth Ellen Brosseau est retournée à Louiseville pour l'assemblée publique mensuelle de la MRC de Maskinongé. Elle en a profité pour saluer les maires des dix-sept municipalités qui en font partie et pour échanger un peu avec eux.
Il n'est pas exclu, selon le NPD, que Mme Brosseau participe à d'autres activités publiques dans sa circonscription au cours des prochains jours.
La députée entend d'ailleurs entreprendre les recherches pour installer son bureau de comté. Elle n'écarte pas non plus la possibilité de se trouver un pied-à-terre dans la circonscription, tout en gardant aussi un lieu de résidence à Gatineau.