Société

Féminicides : agir auprès des hommes violents

La lecture à l’école, un passage obligé

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Tribune libre

 




Âgée de 28 ans, Rebekah Harry a succombé à ses blessures et est devenue la septième femme à mourir sous les coups de son conjoint en moins de six semaines au Québec. Un fléau catastrophique qui ne cesse de prendre de l’ampleur.

La question : quels sont les facteurs qui sont susceptibles de contribuer à cette escalade des féminicides? À mon avis, j’en perçois tout au moins trois. D’entrée de jeu, on ne peut passer sous silence le manque de ressources matérielles et humaines pour venir en aide aux femmes battues par leur conjoint, une situation dramatique dénoncée par les responsables des maisons pour femmes battues depuis des lunes.

Ensuite, les confinements imposés par la pandémie ont surement contribué aux manifestations de violence conjugale, les deux conjoints étant souvent cantonnés dans des lieux exigus qui ne peuvent que favoriser les scènes de ménage qui peuvent parfois pousser le conjoint à commettre l’irréparable.

Enfin, et non le moindre facteur, les ressources pour venir en aide aux hommes pris avec un problème de violence sont nettement insuffisantes. Et pourtant, les hommes violents constituent le démarreur conduisant aux catastrophes auxquelles nous sommes de plus en plus témoins, Conséquemment, un coup de barre radical doit être donné en amont si notre société aspire à diminuer un tant soit peu ces scènes inacceptables dans une société dite civilisée.

La lecture à l’école, un passage obligé

L’idée de l’aile jeunesse de la CAQ.de présenter aux élèves une liste de volumes québécois parmi lesquels ils seront appelés à faire un choix m’apparaît à première vue louable.

Toutefois, il me semble pertinent au préalable, voire obligatoire, de sonder l’intérêt des élèves pour la lecture en général, et si, comme je l’anticipe, la majorité des jeunes n’ont pas une propension naturelle pour la lecture, il serait de bon aloi de partir de revues traitant de sujets qui les intéressent et ainsi ouvrir progressivement la voie, notamment sur les romans québécois. 

Dans ce contexte, le fait de fixer à l’horaire un temps d’une quinzaine de minutes de lecture au début du cours contribuera à créer un climat propice à l’ouverture des élèves aux romans québécois, le professeur étant conscient qu’il existe tout un monde entre celui de Germaine Guèvremont ou de Claude-Henri Grignon, et celui d’un article sur les jeux électroniques. À mon avis, la marche est haute mais nécessaire au même titre qu’il faut disposer d’un bon tremplin pour réussir son plongeon.

L’école a le devoir de présenter des romans québécois à ses élèves, c’est un passage obligé… Aux enseignants de bien préparer ce passage en le rendant le plus agréable et le moins restreignant possible!


Henri Marineau

 


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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